| La Dunciade est un poème anglais' héroï-comique de Pope, dont les trois premiers chants furent publiés en mai 1728. Le quatrième chant parut en 1742. Dunciade vient de dunce = imbécile, et pourrait se traduire par Sottisiade. Pope a déversé dans cette cruelle satire tout son fiel; cette oeuvre est écrite avec une certaine verve, mais le goût contemporain s'accommode peu d'une raillerie de mauvais goût, dans laquelle aucune mesure n'est gardée. Le poète passe en revue tous ses ennemis littéraires : Theobald, Colley Cibber, Ambroise Philips, Daniel De Foe, l'auteur de Robinson Crusoe, Jean Dennis, Richard Flecknoe, Thomas Shadwell, etc. Pope est réaliste, même avec la perruque classique; il ne déguise pas le laid et l'ignoble; il les marque avec leurs contours exacts et leurs arêtes tranchantes; il ne les enveloppe pas du beau manteau des idées générales; il ne les couvre pas dans les jolis sous-entendus de société. Son poème est dur et méchant. Il a été adapté en France par Palissot pour un long poème satirique très méchant, et plus maussade encore, contre les philosophes et les encyclopédistes, et en Allemagne par Schirach (1773), dont l'ouvrage est en prose et fort ennuyeux aussi. | |