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Alexander Pope est un poète anglais, né à Londres le 21 mai 1688, mort à Twickenham le 30 mai 1744. Fils d'un marchand de draps de la Lombard Street, il eut une enfance maladive. La faiblesse de sa santé obligea ses parents à s'établir à Binfield, dans la forêt de Windsor. Doux, tranquille comme les enfants délicats, Pope se prit d'une véritable passion pour la lecture; à huit ans, il s'enthousiasmait par une traduction de l'Iliade et des Métamorphoses d'Ovide; à onze ans, il tirait de l'Iliade un drame pas trop mal construit. Il avait une voix charmante, et on le surnomma le Petit Rossignol. Doué d'un véritable génie d'imitation, il pastiche, non seulement les anciens auteurs classiques, mais Chaucer, Dryden, Waller, Spenser. Il travaille avec excès, et ce surmenage est cause qu'il fait deux graves maladies. Il avait l'ambition immodérée d'être plus qu'un auteur, le régent des auteurs, et il sacrifie tout à cette vocation, étonnante chez un jeune homme. En somme, il n'eut ni enfance; ni jeunesse. Alexander Pope (1688-1744), par Godfrey Kneller. A dix-huit ans, il se lie intimement avec un vieil homme de lettres, Wycherley, et il corrige impitoyablement ses manuscrits, car il ne supporte pas la négligence, écrivant lui-même très purement. Wycherley l'introduit dans la société littéraire de Londres, qui tenait alors ses assises dans les cafés. La publication des Pastorales, d'une inspiration fort médiocre, mais si correctement écrites et si mélodieusement rimées, rend Pope célèbre du jour au lendemain. Son Essay on Criticism (1711) , poème dans le genre de l'Art poétique de Boileau, consacre cette célébrité, et le voilà, presque sans efforts, parvenu au but qu'il s'était juré d'atteindre. Dès lors, il donne libre carrière à ses instincts de pédagogue hargneux, et comme son caractère ne cadre pas avec la douceur de sa voix, il se montre, dans la vie privée et dans ses écrits, critique acerbe et quinteux, d'une insupportable vanité et d'une irritabilité maladive. « C'est, écrit Taine, un nabot haut de 4 pieds, tortu, bossu, maigre, valétudinaire et qui, arrivé à l'âge mûr, ne semble plus capable de vivre. Il ne peut se lever; c'est une femme qui l'habille; on lui enfile trois paires de bas, les unes par-dessus les autres, tant ses jambes sont grêles; puis on lui lace la taille dans un corset de toile raide, afin qu'il puisse se tenir droit et pardessus on lui fait endosser un gilet de flanelle; vient ensuite une sorte de pourpoint de fourrure, car il grelotte vite, et enfin une chemise de grosse toile très chaude avec de belles manches. Par-dessus tout cela, on lui met un costume noir, une perruque à noeud, une petite épée ».On le redoute et on le hait, mais on lui passe toutes ses fantaisies. En 1718, il achète une maison à Twickenham, il l'orne d'une grotte en rocailles, et conçoit toutes sortes d'embellissements avec un mauvais goût de parvenu mais cette demeure est célèbre, et Bolingbroke, Windham, Marchmont, Arbuthnot, Swift, lady Wortley Montagu, Voltaire, y fréquentent. Ses ennemis se liguent et écrivent la Popiade. Il ne fait pas bon l'attaquer, car il leur répond coup sur coup par l'Art de ramper en poésie, et par son chef-d'oeuvre la Dunciade ou la Guerre des Sots (1728-1742), monument de verve satirique, de mauvaise humeur, de mauvais goût, où il traîne dans la boue tous les auteurs du temps et les critiques dont il croyait avoir à se plaindre. Ses adversaires regimbent, les pamphlets pleuvent, et on prétend qu'au cours de cette lutte homérique, Pope, attiré dans un guet-apens, fut ignominieusement fouetté. -
Heureusement, Bolingbroke le tira de cette voie où il s'enlisait et lui inspira l'Essai sur l'Homme (1733), que l'on peut regarder comme le chef-d'oeuvre de la poésie philosophique : dans ce poème, dédié à Bolingbroke, il met en beaux vers l'optimisme de Leibniz. Cet écrit est celui de ses ouvrages qui souleva le plus d'éloges et le plus de critiques. Il fut, en France, critiqué et défendu avec passion. Après cela, Pope trouva moyen de se brouiller avec deux amis dévoués, lady Mary Montagu et lord Hervey, puis il publia sa Correspondance, en ayant l'air d'avoir la main forcée par la publication à l'étranger d'une copie qui lui aurait été dérobée, mais qui était, en réalité, imprimée d'après ses ordres par un compère. Bien mieux, il falsifia la plupart de ses lettres, et créa même une correspondance imaginaire avec Addison, Congreve et Steele. Ces supercheries n'ont été découvertes que longtemps après par Charles Wentworth Dilke; et Pope n'en pouvant être soupçonné, on accusa de trahison son vieil ami Swift, victime des mêmes agissements. Il mourut en pleine gloire, soigné avec le plus infatigable dévouement par une femme, Martha Blount, qu'il avait peut-être aimée. On a de Pope de nombreux portraits, dont les plus connus sont ceux de Vanloo, de Kneller et de Jervas. (René Samuel).
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Sir Thomas Pope est un administrateur anglais, né près de Banbury vers 1507, mort à Clerkenwell le 29 janvier 1559. Familier de la maison du chancelier Audley, il entra dans les bureaux de la chancellerie, devint en 1532 clerc des brefs à la Chambre étoilée, et s'éleva peu à peu jusqu'aux fonctions de trésorier. Très au courant des matières administratives, il entra au Conseil privé dès 1544 et y donna d'utiles avis. Tenu un peu à l'écart sous le règne d'Edouard VI, il fut très en faveur auprès de Marie et de sa soeur Elisabeth. Ayant réalisé une fortune considérable, il fonda en 1855 le Trinity College d'Oxford. On a de lui deux beaux portraits, attribués à Holbein. | |||||
Walter Pope est un astronome et écrivain anglais, né à Fawsley (Northamptonshire) à une date inconnue, mort à Londres le 25 juin 1714. Elève distingué de Cambridge et d'Oxford, il fut nommé en 1660 professeur d'astronomie au Gresham College, et sa vue s'étant affaiblie, il prit sa retraite en 1687. Très instruit, très spirituel, il a laissé un certain nombre d'oeuvres littéraires, entre autres Memoirs of M. du Vall (Londres, 1670); Select novels from Cervantes and Petrarch (1694); The Old Man's wish (1697, 3e éd., 1710); Moral and political fables (1698). (R. S.). | |||||
John Pope est un géneral américain, né à Louisville (Kentucky) en 1822, mort à New York le 24 septembre 1892. Elève de l'Ecole de West Point, qu'il quitta en 1842, il servit brillamment dans les campagnes de Floride et du Mexique. En 1849, il fut mis à la tête d'une expédition qui explora les régions du Nord-Ouest et acquit la preuve de la navigabilité de la rivière Rouge (Red River). Ardent républicain, il fut, à cause de ses opinions politiques, tenu en disgrâce sous la présidence de Buchanan (1856), mais Lincoln l'avait en haute estime et, dès le début de la guerre de Sécession, il lui confia le commandement de l'armée du Mississippi. Il prit New Madrid (14 mars 1862), obligea les confédérés à capituler (8 avril), fut mis à la tête de l'armée de Virginie (27 juin), arrêta un moment Jackson à Cedar Mountain (août), mais ne put l'empêcher de faire sa jonction avec Lee et fut obligé de battre en retraite devant des forces très supérieures (20-28 août). Il livra une série de combats acharnés, dont les principaux sont ceux de Centreville (27 août) et de Bulls' Run (29-30 août). Il démissionna après un échec à Manassas et fut envoyé alors sur la frontière indienne. Il avait pris sa retraite en 1886. |
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