| Les Faïences de Bernard Palissy. - La vue d'une coupe en majolique de Ferrare, éveilla le génie de Bernard Palissy, qui avait été d'abord étranger à l'art céramique. Les pièces rustiques qu'il fabriqua furent destinées à orner les crédences et armoires du siècle des Valois; ce sont des vases et des plats chargés de végétaux, de coquilles, de poissons, etc., moulés sur nature ; il en est bien peu de défectueux, parce que l'auteur brisait ses rebuts. On doit à Palissy des formes et des ornements empreints du beau style de la Renaissance; mais ces couleurs sont plus criardes que fraîches, et le sombre y domine. Il n'y a pas de lui une seule pièce d'un blanc pur; le brun de manganèse, le vert de cuivre, un bleu passable, deux tons de jaune, un gris dérivé du bleu; voilà le cercle dans lequel il tourne. Les faïences de Palissy furent contrefaites : on reconnaît les imitations au brun marron des dessous ou revers, tandis que les mêmes parties, dans les pièces originales, sont jaspées de jaune et de bleu ; la pâte de la faïence de Palissy, qui est de la terre de pipe, est aussi plus blanche et surtout plus dure. Beaucoup de parties de son émail sont craquelées : c'est un accident de fournée, et non, comme dans la porcelaine de Chine, une imperfection avouée et utilisée. Palissy voulut garder ses secrets de fabrication, et ses écrits ne nous apprennent, en effet rien de très positif; mais les pièces qu'il a laissées et les recherches de la chimie moderne ont permis de retrouver tous les procédés; et, de nos jours, des imitations de Palissy, celles d'Avisseau notamment, ont surpassé les modèles. | |