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Encaustique
(du grec enkaiô, je brûle), espèce de vernis plus ou moins chargé
de cire, préparé au feu, et destiné à être appliqué sur les meubles
et les parquets pour ajouter à leur éclat.
On donne le même nom à un enduit dont
on revêt les murs et les plafonds, et sur lequel on peut appliquer toute
espèce de peinture. |
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Peinture Ã
l'encaustique, ou Peinture à la cire. Ce genre de peinture,
dont Pline et d'autres auteurs anciens font souvent
mention, dut son nom à l'emploi que l'on faisait du feu pour appliquer
les couleurs. Malgré les essais que firent le comte de Caylus et le peintre
Bachelier au milieu du XVIIIe
siècle, il n'est pas certain qu'ils aient retrouvé le véritable procédé
des Anciens. Ceux-ci, d'après Caylus auraient délayé des couleurs au
moyen de la cire fondue, et les auraient appliquées à chaud (.
De Caylus, Mémoire sur la peinture à l'encaustique, Paris, 1755,
in-3°). Selon Émeric David (Histoire de la peinture au moyen âge),
la cire et les couleurs étaient mêlées à des substances résineuses
(la sarcocole, le bitume solide, le mastic et l'encens );
la cire que ces gommes résineuses tenaient en dissolution formait avec
elles le gluten dont
la chaux tient lieu dans la fresque. Le mur bien sec recevait d'abord une
couche d'huile, puis une nouvelle couche composée de poix grecque de mastic
ou d'autres matières de cette nature. Un réchaud, dont la face antérieure
était plate, présenté devant la muraille, fondait de nouveau ces corps
résineux, et les faisait pénétrer dans le plâtre ou dans le mortier.
Sur cette couche était appliquée l'impression,
qui était un composé de cire, peut-être de mastic, et d'une matière
colorante ordinairement blanche. C'est sur cette impression que l'artiste
exécutait son ouvrage, sans le secours du feu, après avoir broyé ses
couleurs à l'eau, avec le mélange de résine et de cire qu'il avait auparavant
fait durcir. Quand la peinture était achevée, il la recouvrait d'un vernis,
qui dut être généralement composé de cire vierge, de mastic, et peut-être
de quelque bitume liquide. Venait enfin la cautérisation ou le brûlement,
exécuté avec le réchaud comme à la première opération la chaleur,
en pénétrant le vernis, la peinture qu'il recouvrait, l'impression et
la couche préparatoire, jusqu'à faire suer le dehors, formait un seul
tout de ces matières résineuses. On polissait l'ouvrage avec un linge,
soit à la chaleur affaiblie du réchaud, soit à celle d'un faisceau de
bougie; il prenait par cette opération l'éclat du marbre, et la peinture,
garantie par la cire et la résine de l'humidité interne du mur et du
contact de l'air, demeurait ineffaçable. |