| En céramique, on donne le nom de burgos à un lustre métallique employé dans la décoration des poteries et surtout des porcelaines. Le burgos a le ton chatoyant rosâtre et en même temps un peu jaunâtre de certaines coquilles; il est assez transparent pour participer de la couleur de la couverte sur laquelle il est posé, ce qui permet de lui donner alors des tons excessivement variés et très remarquables. " Il y a plusieurs manières de le faire, dit Brongniart, dans son Traité des arts céramiques. Tantôt on fond ensemble du soufre, de l'or et de la potasse ou bien de l'or dans un sulfure alcalin déjà fait; on dissout le tout dans l'eau, on précipite par un acide faible; on recueille le précipité qu'on conserve à l'état de sirop épais dans de l'essence de lavande. " Ce précipité, broyé avec une petite quantité de fondant, est ensuite étendu avec beaucoup de soin et en couche excessivement mince sur le vernis de la poterie à laquelle on veut donner cette sorte de chatoiement. On le cuit à la moufle et la cuisson suffit pour lui donner, sans aucun frottement, l'éclat et le poli qui en font tes qualités; on peut le rendre plus beau en remettant après la cuisson une seconde couche aussi mince que possible. Il faut cuire avec le plus grand soin, car la moindre vapeur, les étincelles, la plus petite poussière l'altèrent, le rendent sale, terne et lui enlèvent tout son mérite. Le burgos offre quelquefois des taches circulaires dont le bord brille de l'éclat métallique de l'or pur; on obtient ces taches assez facilement et d'une façon très simple en répandant sur le fond, au moment où on vient de l'étendre et quand il est encore visqueux, des petites gouttelettes d'essence qui, en s'étalant, entraînent avec elles le lustre qu'elles rassemblent sur leur circonférence. Ce lustre étant alors plus épais ne donne plus le chatoyant, mais le lustre d'or avec tout son éclat qui peut être encore avivé si on frotte la pièce avec un morceau de drap ou de flanelle. On peut faire aussi le burgos avec l'or fulminant employé très mince; un peu épais il donnerait le lustre d'or. (Ed. G.). | |