| James Prescott Joule est un physicien né à Salford le 24 décembre 1848, mort à Sale, près de Manchester, le 11 octobre. 1889. Fils d'un brasseur et brasseur lui-même, il fit ses premières études dans sa famille et fut ensuite l'élève de Dalton, qui l'associa à ses travaux sur les gaz et les vapeurs. A vingt ans, il commença une série de recherches personnelles sur le magnétisme, imagina en 1838 un moteur électrique et découvrit en 1840 le phénomène de la saturation magnétique. En 1842, il formula les deux lois thermiques bien connues qui portent son nom et qui s'énoncent ainsi : 1° la quantité de chaleur dégagée pendant l'unité de temps par le passage d'un courant électrique dans un fil métallique est proportionnelle à la résistance de ce fil; 2° la quantité de chaleur est proportionnelle au carré de l'intensité du courant. L'année suivante, il publia un mémoire, lu en août au congrès de la British Association et intitulé On the Calorific Effects of Magnetic Electricity and on the mechanical value of Heat (Philos. Mag., sér. 3, t. XXIII), lequel mémoire contient les résultats de ses premières expériences sur l'équivalence entre la chaleur et le travail dont il établit nettement le principe. Tandis qu'avant lui, Séguin et Mayer, dont il ignorait du reste les travaux, avaient été conduits à la même conclusion par des considérations purement théoriques, il procéda au contraire par mesures directes et, à l'aide de méthodes diverses, obtint, pour le rapport de l'équivalence, des chiffres à peine différents de celui aujourd'hui adopté. On doit encore à cet illustre physicien des observations sur les changements de température produits par la condensation et par la raréfaction de l'air (1845) ; sur les conditions de dilatation du fer et de l'acier par l'aimantation (1847), sur les effets caloriques des fluides en mouvement (ces dernières, en 1853, en collaboration avec sir William Thomson). Il était depuis 1850 membre de la Société royale de Londres, qui lui décerna successivement la Royal Medal et la médaille Copley, et il était en outre associé à la plupart des académies étrangères, notamment à l'Académie des sciences de Paris, qui l'avait élu correspondant en 1870. Il présida en 1873 la British Association. Le gouvernement anglais lui alloua, en 1878, à titre de récompense nationale, une pension viagère de 5 000 F. (Léon Sagnet).
| En bibliothèque - Ses écrits se composent de mémoires originaux, au nombre de plus d'une centaine, parus surtout dans les Annals of Electricity de Sturgeon, dans les recueils de la Société de Manchester et de la Chemical Society, dans les Proceedings et les Philosophical Transactions de la Société royale, dans les Reports de la British Association, dans le Philosophical Magazine, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris; On the Electric origine of the Heat of Combustion (1842); On the Production of Chemical Heat (1843); On the Heat disengaged in Chemical Combinations (1852), etc. Ils ont été réunis en grand nombre, par les soins de la Physical Society, sous le titre : Scientific Papers (Londres, 1884-87, 2 vol. in-8). Il a aussi donné à part : New Determination of the Mechanical Theory of Heat (Londres, 1879, in-4). An Acount of Dr. Joule, dans The Nature, 1889, XXVI, 617. - Article d'Hoffmann dans la Revue scientifique de 1890. | | |