| Jean Sobieski. - Roi de Pologne, né en 1629, d'une famille illustre, était fils de Jacques Sobieski, sénateur et castellan de Cracovie, qui s'était distingué dans les armes, avait été quatre fois maréchal de la diète et avait gagné le surnom de Bouclier de la liberté polonaise. Après avoir visité la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne et la Turquie, il entra au service de son pays en 1649, montra autant de talent que de courage dans les guerres contre les Cosaques, les Russes et les Suédois, et fut fait, en 1665, grand maréchal de la couronne, et grand hetman en 1667. Il effaça, par la bataille qu'il remporta à Choczini, en 1673, la honte du traité de Buczacz, qu'il avait fait rejeter, et fut élu roi de Pologne sous le nom de Jean III, en 1674, pour succéder à Michel, signataire du traité. Il défit encore une fois les Turcs en 1674; mais, au milieu des dissensions de son pays, les moyens de continuer la guerre lui manquèrent, et il conclut la paix en 1676. Volant au secours de Vienne, assiégée par 200.000 Turcs, il les força à la retraite en 1683, les chassa de la Hongrie, et, nouveau Charles Martel, mérita d'être proclamé le Sauveur de la chrétienté. Il continua la lutte contre les Turcs eu Moldavie et en Bessarabie. Il dut cependant confirmer la cession de de Kiev à la Russie par le traité de 1686. Il mourut en 1696, désolé de voir la Pologne courir à sa perte par ses discordes intestines. Il partait la plupart des langues de l'Europe et unissait la pratique de la religion chrétienne à la bravoure et au génie militaire. L'ingratitude écarta ses fils du trône. Alexandre, le second des trois, se fit capucin, et ils moururent sans postérité. | |