|
Herbert
Paul
'Grice (1913-1988) est un philosophe
du langage et l'une des figures les plus influentes de la philosophie du
langage au XXe siècle. Il est surtout
connu pour son développement de son principe de coopération, sa théorie
de l'implicature et ses contributions à l'étude du sens et de la communication.
En plus de son travail
dans la philosophie du langage, Grice a apporté des contributions importantes
à la philosophie de l'esprit et de l'action, étudiant des sujets liés
à l'intention et à la rationalité.
Le principe de
coopération.
Le principe de coopération
de Grice est un concept de pragmatique linguistique formulé par le philosophe
et linguiste Herbert Paul Grice. Il s'agit d'un principe implicite
qui guide la communication humaine en supposant que les locuteurs et les
auditeurs coopèrent pour atteindre une compréhension mutuelle. Le principe
de coopération peut être résumé de la manière suivante :
En
général, dans un acte de communication, les gens sont enclins à coopérer
les uns avec les autres pour atteindre leurs objectifs de manière efficace.
Les
maximes de Grice.
Ce principe repose
sur l'idée que la communication humaine est un processus collaboratif,
où les locuteurs et les auditeurs assument généralement que les échanges
verbaux sont destinés à transmettre des informations de manière claire
et pertinente. Grice a élaboré quatre maximes spécifiques, connues sous
le nom de maximes de Grice, qui guident cette coopération :
• La
maxime de quantité : Il faut donner autant d'informations que nécessaire,
ni plus ni moins. En d'autres termes, il est attendu que les locuteurs
donnent suffisamment d'informations pour que le message soit compréhensible,
mais sans fournir d'informations inutiles.
• La maxime
de qualité : Il faut dire la vérité. Les locuteurs sont censés
exprimer des informations qu'ils considèrent comme vraies. Ils ne doivent
pas dire délibérément ce qu'ils croient être faux.
• La maxime
de relation : Les locuteurs doivent rendre leur discours pertinent
à la situation ou au contexte de la communication.
• La maxime
de manière : Les locuteurs sont encouragés à s'exprimer de manière
claire, concise et ordonnée. Cela implique que la communication doit être
aussi simple et compréhensible que possible.
Cependant, Grice a également
reconnu que les locuteurs peuvent violer délibérément ou implicitement
ces maximes dans le but de communiquer de manière implicite, d'ironiser,
de flatter, de minimiser ou d'exagérer. Lorsque cela se produit, il est
souvent attendu que les auditeurs décryptent ces violations et interprètent
le message au-delà du sens littéral des mots. Cette idée est à la base
de la théorie des implicatures conversationnelles, autre notion introduite
par Grice et qui se réfère à la manière dont le sens implicite
émerge dans la communication quotidienne.
Les
implicatures conversationnelles.
Les implications
conversationnelles sont des inférences implicites ou non littérales qui
sont déduites lors d'une conversation en se basant sur le contexte, les
connaissances partagées entre les interlocuteurs et les principes de la
communication. On distingue les implicatures conversationnelles généralisées
(ou
maximales)
et les implicatures conversationnelles particulières (ou
conventionnelles)
:
• Les
implicatures conversationnelles généralisées résultent de l'application
des maximes conversationnelles, qui sont des principes implicites qui guident
la communication. Lorsque ces maximes ne sont pas respectées, des implicatures
conversationnelles généralisées se produisent. Par exemple, si quelqu'un
dit : "Il y a quelques invités à la fête", il peut être implicite qu'il
y a peu de participants, car cette déclaration viole la maxime de quantité
en ne fournissant pas d'informations plus précises.
• Les implicatures
conversationnelles particulières (ou implicatures conventionnelles)
découlent de l'utilisation d'expressions conventionnelles ou d'expressions
idiomatiques dans une langue. Par exemple, l'expression "Il a mangé les
restes" peut impliquer que "les restes" étaient de la nourriture, bien
que cela ne soit pas explicitement mentionné.
Grice a particulièrement
développé sa théorie des implicatures, dans un article publié en 1975
et intitulé Logic and Conversation, qui a joué un rôle déterminant
dans l'étude du pragmatisme et de la façon dont le contexte influence
l'interprétation du langage. |
|