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Harry
Compton Crick est un biologiste né le 8 juin 1916 à Northampton
(Royaume-Uni) et mort le 28 juillet 2004 Ã San Diego, en Californie. Sa
contribution la plus célèbre est sans aucun doute la découverte de la
structure de l'ADN, une avancée qui a transformé notre compréhension
de la vie et a ouvert des perspectives immenses dans des domaines aussi
variés que la médecine, l'agriculture et les biotechnologies.
Né dans une famille
de fabricants de chaussures, Crick manifesta dès son jeune âge un intérêt
pour la science. Il étudia la physique à l'University College de Londres,
obtenant une licence en 1937. Il commença des études de doctorat, mais
celles-ci furent interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Durant la
guerre, il travailla pour l'Amirauté britannique, participant à la conception
de mines magnétiques et acoustiques.
Après la guerre,
Crick changea radicalement de direction scientifique. Inspiré par la lecture
de "What is Life?" d'Erwin Schrödinger, il se tourna vers la biologie,
fasciné par les mystères de la vie et de la génétique. En 1949, il
rejoignit le Laboratoire Cavendish de Cambridge, initialement pour travailler
sur la diffraction des rayons X, mais son intérêt se porta rapidement
sur la structure des grosses molécules biologiques, et en particulier
l'ADN.
C'est là que commença
sa collaboration fructueuse et légendaire avec James Watson. Les deux
hommes, animés d'une ambition commune et d'une complémentarité de personnalités,
travaillèrent ensemble à déchiffrer la structure de l'ADN. Ils s'appuyèrent
sur les travaux de nombreux autres scientifiques, notamment les images
de diffraction des rayons X obtenues par Rosalind Franklin et Maurice Wilkins
au King's College de Londres. Après une période de tâtonnements et d'intuitions
géniales, Crick et Watson parvinrent à construire un modèle moléculaire
qui correspondait parfaitement aux données expérimentales : la double
hélice.
En 1953, ils publièrent
leur article historique dans la revue Nature, article qui révolutionna
la biologie et ouvrit la voie à l'ère de la biologie moléculaire. La
découverte de la structure de l'ADN expliquait non seulement comment l'information
génétique était stockée, mais aussi comment elle pouvait être copiée
et transmise d'une génération à l'autre. Cette découverte leur valut,
ainsi qu'à Maurice Wilkins, le prix Nobel de physiologie ou médecine
en 1962. Rosalind Franklin, dont la contribution fut cruciale, était décédée
en 1958 et le prix Nobel n'est pas décerné à titre posthume.
Après la découverte
de la structure de l'ADN, Crick continua à jouer un rôle majeur dans
le développement de la biologie moléculaire. Il travailla sur le code
génétique, contribuant à élucider la manière dont l'information contenue
dans l'ADN est traduite en protéines. Il formula également le "dogme
central" de la biologie moléculaire, qui décrit le flux d'information
génétique de l'ADN vers l'ARN, puis vers les protéines.
Dans les années
1970, Crick changea à nouveau de domaine de recherche. Il s'intéressa
à la neurobiologie et à la conscience. Il quitta Cambridge pour rejoindre
le Salk Institute for Biological Studies en Californie, où il travailla
jusqu'à sa mort. Il chercha à comprendre les bases neuronales de la conscience,
publiant plusieurs livres et articles sur ce sujet, notamment The Astonishing
Hypothesis: The Scientific Search for the Soul. Même si ses travaux
sur la conscience furent moins révolutionnaires que ceux sur l'ADN, ils
témoignent de sa curiosité intellectuelle insatiable et de son désir
constant d'explorer les grandes questions scientifiques. |
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