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Breton de los Herreros

D. Manuel Breton de los Herreros est un poète et célèbre auteur comique espagnol, né à Quel, province de Logroño, le 19 décembre 1796 (et non 1800), mort à Madrid le 8 novembre 1873. Engagé volontaire pendant la guerre d'indépendance, il ne quitta l'armée qu'en 1822, et n'ayant obtenu du gouvernement que des emplois infimes, il dut chercher des ressources dans la littérature. L'accueil fait par le public à sa comédie en vers.

A la Vejez viruelas (1824), détermina le jeune poète à chercher sa voie dans cette direction. Il se mit à adapter des pièces françaises et italiennes, arrangea au goût moderne des comédies empruntées au vieux théâtre castillan et en composa d'originales avec une aisance extraordinaire. D'abord disciple de Moratin, le célèbre propagateur du classicisme français, il subit après la mort du maître (1828) l'influence de Victor Hugo, et sa comédie Marcela (1831) fut le signal de l'invasion du romantisme dans l'art dramatique en Espagne.

Les succès de Breton allèrent grandissant, mais la fortune n'allant pas de pair, le gouvernement, pour lui venir en aide, le nomma à une place de conservateur à la Bibliothèque nationale de Madrid, emploi qu'il perdit ensuite pour avoir écrit une ode en l'honneur d'Espartero. En revanche, l'Académie espagnole lui ouvrit ses portes dès 1837.

Breton de los Herreros rivalisa en fécondité avec les grands poètes dramatiques de son pays au XVII^e siècle (on lui doit, en effet, 10 pièces refondues, 62 traduites et 103 originales), et en esprit et en grâce avec les meilleurs écrivains français. Eminemment réaliste, point psychologue, mais observateur d'une rare finesse, il excella à saisir les travers de ses contemporains, de sorte que son théâtre forme une histoire de moeurs espagnoles de ce siècle.

Versificateur d'une limpidité incom parable, habile à manier le dialogue, il sema ses oeuvres de saillies charmantes et de bons mots qui passèrent dans le langage courant. Ses poésies satiriques plaisent par leur élégance, leur vivacité et leur tour piquant. Nombreuses sont les éditions de ses oeuvres; la plus complète a été donnée après sa mort (Obras; Madrid, 1883-1884, 5 vol. in-4) ; elle est précédée d'une notice sur l'auteur et d'une bibliographie.

Sa comédie: Muérete y veras, comme reflétant le mieux son talent, quoique datant de 1837, a été insérée dans la publication monumentale, consacrée aux chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol contemporain (Autores dramàticos contemporàneos; Madrid, 1881-1882. 2 vol. in-4). (G. Pawlowski).

Dictionnaire biographique