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Johann Ernest Hartwig, comte de Bernstorff (ou Bernstorf) a été l'un des plus grands hommes d'État du XVIIIe siècle. Il est né à Hanovre le 13 mai 1712, et est mort à Hambourg le 19 février 1772. Il entra dès l'âge de vingt ans au service du roi du Danemark, qui le fit comte (1767). Après avoir représenté son pays d'adoption dans différentes cours d'Allemagne, à la Diète de Ratisbonne, et à Paris (depuis 1744), il succéda à Schulin comme ministre des affaires étrangères (1751). Ami de la paix, il réussit à la maintenir, malgré les différends avec les ducs de Holstein, dont deux étaient devenus de puissants souverains; il acquit pour le Danemark la part de celui de Ploen; signa avec le chef de la branche cadette de Gottorp, Adolf-Fredrik, roi de Suède, un traité de neutralité pour les deux royaumes pendant la guerre de Sept Ans; mais une lutte armée avec le chef de la branche aînée, le tsar Pierre III, ne fut évitée que par la mort subite de ce dernier, et son successeur, Paul Ier, échangea sa part des duchés contre les comtés d'Oldenbourg et de Delmenhorst (1767). Bernstorff, supplanté pour Struensee (1770), se retira à Hambourg qui venait d'être affranchie de la suzeraineté du Danemark moyennant un million de riksdalers. Il encouragea l'industrie par des monopoles, l'agriculture par son exemple et diverses mesures économiques; favorisa la réunion des parcelles isolées; substitua dans ses domaines un faible fermage à la dime et aux corvées; convertit en emphytéoses les baux à vie. Il fit, en outre, de grandes fondations humanitaires; patronna les savants, pensionna les poètes même étrangers, et subventionna le voyageur Niebuhr. Après la chute de Struensee, il fut rappelé : il allait se rendre à Copenhague, lorsqu'il mourut, en 1772. Francophile comme le roi Frederik V, il attira à Copenhague les Suisses romands, Mallet, Roger et Reverdil. (B-s.). Le comte Bernstorff (1712-1772). | ||
Andreas-Peter, comte de Bernstorff est un homme d'Etat danois, né le 28 août 1735 à Gartow, dans le duché de Brunswick-Lünebourg, mort à Copenhague le 21 juin 1797. Appelé au Danemark dès 1759 par son oncle, le ministre J.-H.-E. Bernstorff, qui le plaça à la chancellerie allemande, il se retira dans ses terres patrimoniales à la chute de celui-ci; rentra au Danemark après les chamboulements de Struensee; devint président de la chancellerie allemande, ministre des affaires étrangères, et membre du conseil d'Etat (1773). Sur son initiative, le Danemark conclut avec la Russie, le 9 juin 1780, un traité de neutralité armée, auquel accédèrent la Suède et d'autres puissances; mais sa sympathie pour l'Angleterre, avec laquelle il avait signé une convention, presque à la même date (4 juillet), lui attira l'animadversion de la Russie qui le fit congédier (13 novembre 1780). Mais, dès son avènement à la régence, le prince Frederik (VI) le rappela du Mecklenbourg (1784), en lui donnant de pleins pouvoirs qu'il garda jusqu'à sa mort et dont il usa pour maintenir la neutralité des Etats scandinaves pendant les guerres de la Révolution (traité de 1794 avec la Suède); pour affranchir les miliciens de l'obligation de résider au lieu de leur naissance; pour abolir le servage dans les duchés de Slesvig et de Holstein; pour établir la liberté de la presse; pour faire fleurir le commerce et l'industrie. Par ces réformes et par son habileté politique, il préserva le Danemark des troubles et des guerres qui ruinaient d'autres pays, et il y fit régner la prospérité. Aussi la mort de cet étranger fut-elle un deuil national. On lui doit plusieurs ouvrages en allemand, et en français : Economie de la nature (Paris, 1783) ; Examen de la physique du monde, de Marivetz (1783; Recueil de tous les traités, conventions, mémoires, etc., en les années 1766 jusqu'en 1794 (Berlin, 1796). Son second fils, Christian Günther B., né à Copenhague en 1769, mort à Berlin en 18335, lui succéda comme ministre (1797), devint ambassadeur à Vienne (1810), puis à Berlin, plénipotentiaire du Danemark aux congrès de 1814, et finit par passer au service de la Prusse qu'il représenta aux congrès de 1818-1822. (B-s.). | ||
Andreas, comte de Bernstorff est un diplomate prussien, petit-neveu du précédent, né à Dreilützow (Mecklenburg-Schwerin), mort à Londres le 26 mars 1873. Il entra dans la diplomatie prussienne, fut employé dans divers postes, nommé en 1845 à la légation de Munich, en mai 1848 à la très importante ambassade de Vienne. Il sut se maintenir malgré la situation très délicate créée par les conflits de 1848; en 1851, un conflit avec le prince Schwarzenberg amena son rappel. Il fut envoyé à Naples (1852), puis à Londres (1854); c'était encore un poste délicat à cause de l'attitude de la Prusse pendant la guerre de Crimée. Bernstorff y fit preuve d'une réelle habileté. En 1861, il fut appelé au ministère des affaires étrangères, où il fut inférieur a sa réputation; il céda la place à Bismarck en septembre 1862, et retourna à Londres avec le titre d'ambassadeur. Il représenta la Prusse à la conférence de Londres de 1864 et à celle qui régla la question du Luxembourg (1867). (A.-M. B.). |
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