| Pentateuque (du grec pénté = cinq, et teukhè = choses, livre), nom que l'on donne à cette partie de la Bible qui comprend les 5 livres attibués à Moïse : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. On trouvera aux pages consacrées à ce livres, ainsi qu'a celles consacrées à la Bible, à Moïse et à la Critique Sacrée, des indications qui nous permettront d'être très bref. On sait, par ce qui a été dit en ces différentes places, que le travail de la critique a distingué, dans le Pentateuque, une série de sources ou documents, notamment le document yahviste prophétique, le document élohiste-sacerdotal et le document deutéronomique, dont la combinaison et le mélange auraient donné naissance à l'état actuel des textes; mais, quand on a cherché à rétablir ces documents dans leur forme primitive, on a reconnu qu'ils avaient été tronqués, remaniés, disloqués, interpolés dans des conditions qui ne permettent pas de les reconstituer avec certitude. Le Pentateuque doit donc être considéré comme un amalgame de pièces de provenance diverse, auxquelles un rédacteur d'ensemble a donné une imité plus extérieure que réelle. - Fragment du Pentateuque, dans la Bible Samaritaine, de la bibliothèque Bodléienne, à Oxford. L'unité est dans le sujet traité et dans quelques propositions dogmatiques comme l'élection dIsraël, le caractère spirituel de la divinité, etc.; la diversité, qui va jusqu'à la contradiction, se manifeste dans la succession des faits et dans la manière de les présenter. Ce résultat général, contre lequel les représentants de la tradition ont commencé par protester, est aujourd'hui reconnu. L'effort de l'exégèse se porte aujourd'hui plutôt sur le classement des principaux documents entrés dans la composition du Pentateuque. Si l'on place, par exemple, le document deutéronomique sous le roi Josias (620 environ av. J.-C.), le document .yahviste-prophétique pourra être reporté au VIIIe' siècle, et le document élohiste-sacerdotal abaissé jusqu'à l'époque de la captivité ou de la Restauration. Le travail de la rédaction, qui a donné naissance au Penteteuque traditionnel, pourrait alors être tenu pour contemporain de l'époque d'Esdras et de Néhémie (seconde moitié du Ve siècle, avant notre ère). Telles sont, sauf la variété des détails, les vues qui prévalent, à quelques nuances près, depuis plus d'un siècle. Elles sont loin toutefois d'être à l'abri de toute objection; on a parfois insisté sur ce que le principal argument invoqué pour maintenir l'ancienneté du document ,yahviste-prophétique, à savoir qu'il autorise la pluralité des sanctuaires, reposait sur une véritable méprise, fait valoir que l'attribution du Deutéronorne à l'époque de Josias se heurtait à de très grosses difficultés, et soutenu, en conséquence, que la rédaction des trois documents principaux du Pentateuque devait être placée à l'époque de la Restauration; la rédaction d'ensemble serait alors abaissée au IVe siècle, sans exclusion d'additions et de remaniements de date plus récente encore. Ce qui complique cette question d'ordre, avant tout littéraire, c'est l'absence d'une chronologie de l'histoire juive pour la période de plus de quatre siècles qui sépare la destruction du royaume de Juda de l'insurrection des Macchabées et le manque de termes de comparaison empruntés à des documents d'une incontestable authenticité. Pour la répartition du texte traditionnel entre les sources, il est indispensable de consulter les traités spéciaux. Quelques traductions modernes de la Bible, notamment celle de Kautsch (en allemand), donnent en marge les indications necessaires. (Maurice Vernes). | |