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La Palestine

La Palestine (de l'hébreu Pelischtim = les Philistins) est une région historique du Proche-Orient (Asie occidentale) s'étendant le long du rivage de la Méditerranée depuis le Liban jusqu'aux frontières de l'Égypte. En raison de ce qu'elle a été le berceau de la religion chrétienne, les auteurs chrétiens la désignent souvent encore sous le nom de Terre Sainte, et on lui donne aussi le nom de Terre Promise parce que, selon la Bible, Yahveh avait annoncé à Abraham qu'elle appartiendrait un jour aux descendants de ce patriarche.

Géographie.
Les limites de la Palestine ne peuvent être indiquées avec la précision qu'on apporte dans la description des pays européens; elles restent vagues et indécises à l'Est. Cette contrée est comprise entre 31° et le 33° degrés de latitude Nord (soit entre l'embouchure et  l'ouadi el-Arich, au Sud, et celle du Nahr-el-Leïtani (Litani), au Nord), et entre 34° et le 36° degrés de longitude Est environ. Elle commence au Nord-Est à l'extrémité méridionale des chaînes du Liban et de l'Anti-Liban, c'est-à-dire au Sud de la Phénicie, sur laquelle elle empiète même à partir du Moyen âge (auparavant  la bande côtière au Sud du Litani et jusqu'au Sud du mont Carmel (ou seulement jusqu'à Akko, selon les époques) était considérée comme appartenant à la Phénicie; on y trouvait Tyr, la grande cité phénicienne)

Palestine cisjordane et Palestine transjordane.
La partie la plus importante du pays constitue une zone étroite entre la Méditerranée et le Jourdain, qui traverse toute la région du Nord au Sud dans une gorge étroite et profonde, le Ghôr, dont le niveau du sol est par places à plusieurs centaines de mètres au-dessous du niveau de la mer. Cette zone étroite située sur la rive droite du Jourdain est la Palestine cisjordane. Cela correspond à peu près aux actuels Israël (Néguev excepté), Territoires Palestiniens et Sud-Liban. La Palestine cisjordane se partage en trois régions principales que les Européens désignent encore habituellement par les noms qu'elles portaient vers le commencement de notre ère. Ces régions sont du Nord au Sud, la Galilée, la Samarie et la Judée. 

Sur la rive gauche du Jourdain s'étend la Palestine transjordarne (Sud-Ouest de la Syrie et Nord-Ouest de Jordanie actuelles), relativement large au Sud de Damas, où elle comprend tout le bassin du Yarmouk, mais allant ensuite sans cesse en se rétrécissant jusqu'aux rives de l'Arnon, torrent qui est un affluent de la rive orientale de la mer Morte. Cette seconde région de la Palestine est un vaste plateau dénudé d'une altitude moyenne de 700 à 800 mètres et confinant aux sables du désert arabique. 
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La Palestine au temps des Rois. Cliquez sur l'image pour afficher une carte grand format.

La Palestine transjordane est à un niveau notablement supérieur à celui du reste de la contrée, et elle se termine à l'Ouest par une chaîne de montagnes dont les flancs abrupts encaissent la vallée du Jourdain. L'autre partie du pays, la Palestine cisjordane, est une région montueuse que la ligne de faite, dirigée du Sud au Nord partage en deux versants dissemblables, l'un qui s'incline par une pente modérée vers la mer Méditerranée ou Intérieure, l'autre qui présente une succession de terrasses étagées le long de la rive droite du Jourdain. 

A l'Est la Palestine s'étend d'abord jusqu'à, la plaine de Damas et au massif de l'Hauran. Puis sa limite se dirige du Nord-Est au Sud-Ouest en se rapprochant sans cesse de la vallée du Jourdain jusqu'à ce qu'elle atteigne le cours de l'Arnon et l'ancien pays des Moabites. Au Sud elle finit à l'extrémité de la mer Morte et aux montagnes de l'antique Idumée et du pays des Amalécites.

La côte de la mer Méditerranée.
La Méditerranée baigne la Palestine depuis les environs de Tyr, aujourd'hui Sour, jusqu'à la frontière égyptienne, et dans toute cette étendue le littoral incline continuellement vers le Sud-Ouest. La région littorale, qui borde une côte  longue de 260 kilomètres, comprend la plaine de Sour (Tyr), le Raz en-Nakoura, le port d'Akko (Acre), qui est l'ancienne Ptolémais, avec sa large plaine qu'arrose le Nahr-el-Moukatta (Kison) et sa baie largement ouverte, sur laquelle se trouve le port de Haïfa (Caïfa), au pied du Carmel, et que termine, au Sud, le Raz el-Keroun (550 m, formé par le djebel Mar-Elias ou mont Carmel); viennent ensuite la longue et large plaine de Saron : port de Kaisarèh (Césarée), les embouchures du Nahr-Abou-Zaboura, Nahr-Falaik, Nahr-el-Aoudjé, le port de Jaffa, désignée dans la Bible sous le nom de Joppé, aujourd'hui dans l'agglomération de Tel-Avi, et qui peut être considérée comme le port de Jérusalem; et, enfin, la vaste plaine de Séphéla, avec l'embouchure du Nahr-Roubine et Ashkelon ou Aslcalân (I'Ascalon des Philistins), Ghazzêh (Gaza), derrière la dune côtière, qui borde depuis Kaisarièh le littoral rectiligne, et que les vents d'Ouest et de Sud-Ouest poussent toujours plus avant dans les terres, et El-Arich, au confluent de l'oued du même nom.

Les montagnes. 
Sur la rive occidentale, le cours du Jourdain est longé par deux chaînes de montagnes sensiblement parallèles, l'une dans l'intérieur des terres, un peu plus loin de la Méditerranée que du Jourdain et formée par les cimes culminantes de la Palestine; l'autre, moins élevée, limitant l'étroite vallée du fleuve, et constituant un rebord dont les terrasses successives descendent en pentes assez douces jusqu'au Ghôr. Ces montagnes sont formées de calcaires crétacés, et présentent çà et là des massifs de laves et d'autres produits volcaniques, témoins des éruptions qui ont ébranlé le sol un lointain passé., 

Des deux grandes arêtes qui du Nord au Sud sillonnent la Palestine en deçà du Jourdain, se détachent un grand nombre de contreforts transversaux qui vont expirer à la plaine du littoral; d'autres chaînons, dirigé, obliquement ou perpendiculairement, les relient les uns aux autres. 

Au Nord de la Galilée, des hauteurs confuses (djebel Djermak, 1220 m; djebel Zeboud, 1114 m; mont Thabor, 580 m) couvrent l'Ouest et le Centre; à l'Est, la chaîne du djebel Safed domine le cours supérieur du Jourdain; dans le Sud, la fertile plaine d'Esdrelon occupe la vallée du Nahr-el-Mouatta.  En Samarie et en Judée, tandis que dans l'Est un escarpement continu domine la dépression médiane, c'est, dans le Centre et l'Est, un plateau qui s'incline vers la mer; le dominent la chaîne du djebel Mar -Elias, le Merdj el-Garak, le Nebi Bayazid, le Nebi Samyil, le mont des Oliviers, le Dhor-ès-Salah.

Les montagnes aux flancs escarpés qui bordent à l'Est la vallée du Jourdain et supportent les hautes steppes qui la séparent du désert de Syrie sont, en allant du Nord au Sud, l'extrémité méridionale de l'Anti-Liban, le Grand Hermon, les monts de Galaad et les monts Abarim. Les plateaux qui couronnent cette chaîne et dont l'altitude croît progressivement du Nord au Sud sont : le Djaoulan, entre la rivière de Damas et le Yarmouk; le Djebel Adjloun, entre le Yarmouk et l'Arnon, le Belka, au Sud de l'Arnon et dans le pays de Moab.

Le Ghôr ou vallée profonde du Jourdain et de la mer Morte.
Le seul cours d'eau de la Palestine qui mérite le nom de fleuve, non pas tant par le volume de ses eaux que par sa longueur de 200 kilomètres, est le Jourdain.  Il naît dans la Coelé-Syrie  ou Syrie Creuse (vallée de la Bekaa), plaine qui s'étend entre le Liban et l'Anti-Liban, par la réunion de trois ruisseaux principaux. Ceux-ci s'échappent en belles sources de grottes situées au pied occidental de l'Hermon. La plus septentrionale de ces sources est celle de Hasheïa, qui alimente le Nahrel-Hasbani; les deux autres, plus considérables, sont les sources de Banias et de Tellel-Kali, appelées par les Anciens sources de Paneas et de Dan. Le Jourdain a une marche rectiligne du Nord au Sud; il coule dans le thalweg d'une profonde crevasse, qui représente l'extrémité septentrionale, de la grande faille tectonique qui s'étend en Afrique sous le nom de Grand Rift.

Cette sorte de fossé abrupt prend le nom de Ghôr, c'est-à-dire la vallée. Au-dessous de Banian, autrefois Césarée de Philippe, au-dessous de l'emplacement où se trouvait la ville de Dan, si souvent nommée dans la Bible; le Jourdain prend sa source dans le massif neigeux nommé aujourd'hui Djebel-el-Cheikh (le mont Hermon des Hébreux), coule du Nord au Sud, traverse le petit lac de Houleh (anciennement les eaux de Mérom), puis le lac de Tabarieh ou de Tibériade, et se jette dans la mer Morte. 

Tout le bassin est environné de montagnes très escarpées sur la rive orientale, et étagées en terrasses sur la rive occidentale. Au Sud-Est, une presqu'île de la côte, que les Arabes appellent et-Litan (la langue) pénètre en forme de coin dans la masse des eaux. Celles-ci, beaucoup plus pesantes que l'eau de mer, dont la densité moyenne, par rapport à celle de l'eau douce, est de 1,27, atteignent le chiffre de 1,225. Ces eaux sont d'un beau bleu ou d'un bleu verdâtre limpide, mais extrêmement salées, très riches surtout en chlorure de magnésium, d'une odeur forte. Elles sont si lourdes, que les personnes qui s'y baigneant ne peuvent y enfoncer; mais lorsqu'on sort de ces flots, on a le corps couvert d'efflorescences salines, et la peau reste gluante tant qui on ne s'est pas lavé dans l'eau douce. A une seule exception près, ni poissons, ni mollusques, ni crustacés ne peuvent vivre dans ce lac; mais, contrairement à une opinion qui été très répandue, les oiseaux peuvent, bien sûr, voler au-dessus de ses ondes sans tomber asphyxiés. De temps en temps on voit nager à la surface de la mer Morte des plaques de bitume qui remontent des profondeurs. 

C'est dans le voisinage de la Mer Morte, que la Genèse place une terre appelée la vallée de Siddim ou la Pentapole, et que sur son sol s'élevaient les villes légendaires de Sodome, Gomorrhe, Adama, Séboïm et Ségor, détruites, dit le mythe biblique, par le feu du ciel en punition de leurs iniquités. On ne connaît pas l'emplacement de ces cités, à supposé qu'elles aient existé.

Les petits cours d'eau.
De nombreux ouâdis ou torrents temporaires apportent leurs eaux à la mer Morte par la rive occidentale et par la rive orientale de ce lac salé; mais ils ne peuvent suffire à l'évaporation abondante dont il est le siège, et son niveau baisse continuellement. Les principaux de ces torrents qui se jettent dans le lac en traversant les gorges dont est coupée la ceinture de montagnes sont :  1° sur la rive orientale, le Zurka-Main, l'Anion, l'Ouadi-Kerah; 2° au Sud, le Djeïb et le Fikreh; 3° sur la côte Ouest, l'Ouâdi-Seyal, l'Os-el-Arais, le Cédron, etc. Sur le littoral Nord-Ouest, à droite de l'embouchure du Jourdain, le sol est parsemé de dunes et recouvert de dépôts de sel et de soufre; des sources d'eau thermale, jaillissent en différents points du rivage. On y voit aussi des fontaines d'eau douce qu'entourent des bosquets de saules, de tamaris, d'acacias, de palmiers. De l'une on l'autre rive, la vue du paysage est véritablement grandiose et n'a pas l'empreinte de tristesse et de désolation qu'on lui attribue généralement.

Tous les monts de la Palestine sont séparés les uns des autres par du profondes gorges, où coulent des torrents pérennes ou temporaires, qui se rendent à la Méditerranée, Parmi ceux de ces cours d'eau qui méritent le nom de fleuves côtiers, nous nous bornerons à citer, du Nord au Sud : 

1° Le Léontes ou Nahr-el-Litani, désigné dans la partie inférieure de son cours sous le nom de Nahr-el-Kasimiyeh. Venu du mont Liban, il sépare la Phénicie de la Galilée; sa direction générale est du Nord-Est au Sud-Ouest; mais il remonte ensuite vers le Nord pour atteindre à la Méditerranée, entre Saïda (Sidon) et Tyr. 

2° Le Nahr-Naaman, l'antique Bélus, qui parcourt la plaine d'Acre. 

3° Le Nahr-el-Mukutta ou Kison, qui parcourt la plaine d'Esdrelon, entre les monts de Gelboé et de Nazareth à l'Est et la châine du mont Carmel à l'Ouest. Ce cours d'eau, après s'être grossi du Mélik et de quelques autres torrents, tombe dans la Méditerranée au Sud de la baie d'Acre, et à l'Est du port de Haïfa. 

4° Le Nahr-el-Falek, qui draine les montagnes de Samarie et forme un petit lac marécageux avant de tomber dans la mer.

5° Le Nahr-el-Aoudje. qui tombe dans la mer au Nord de Jaffa.

6° Le Nahr-Roubin, le torrent des Philistins. 

7° Le Sni, qui reçoit de nombreux torrents du pays d'Hébron. Le versant oriental des monts de la Palestine envoie au Jourdain ou au lac de Tibériade quantité de torrents parmi lesquels nous citerons le Méir, tributaire du lac, et le Fara, affluent direct du Jourdain, qui a sa source au Nord du mont Ebal.
Sur la rive gauche, au nombre des multiples torrents qui versent leurs eaux dans la Mer Morte, on remarque l'Arnon, qui formait la limite entre les Ammonites et les Moabites. Toute cette zone orientale de la Palestine est un plateau élevé et couvert de steppes, qui sépare le Jourdain du désert de Syrie. Dans les vallées, au fond des ravins et sur les flancs des montagnes, la végétation s'y développe mieux que dans la partie de la Palestine qui est à l'Ouest du Jourdain et de la mer Morte. 

Les villes et les anciennes cités de Palestine.
En dehors des deux ports d'Akko (Acre) et de Haïfa, les localités les plus remarquables de la Galilée inférieure sont : Tabaryeh, l'ancienne Tibériade, Cana, Nazareth, Zerin, l'antique Jezraël, Madadrillony qui fut Maggeddo, Jenine. Quand on a franchi vers le Sud la plaine d'Esdrelon, on pénètre dans la montueuse Samarie, suite de plateaux, dédale de vallées qui vont en s'abaissant vers la Méditerranée, sur la plaine sableuse de Saron, parsemée de quelques oasis. La ligne de faite de la Samarie en est sensiblement l'axe central. C'est sur cette ligne que se trouvent les hauts sommets, le mont Ebal, le mont Garizim, où les Samaritains adoraient; et une suite d'autres hauteurs qui s'alignent jusqu'aux environs de Jérusalem. Vers le Nord'Ouest, la Samarie est couverte par le massif du mont Carmel, qui se termine sur la mer par le cap Carmel, où il existe un couvent de religieux. Les principales villes de la Samarie sont aujourd'hui Naplouse, l'ancienne Sichem, entre le mont Ebal au Nord et le mont Garizim au Sud; Sébastieh, qui fut Samarie, et, sur la côte, la ville presque ruinée de Césarée. La Samarie est actuellement la contrée la plus fertile de la Palestine. La Judée, qui en est voisine au Sud, contraste avec elle par son aridité et sa nudité. C'est une région pierreuse où la végétation ne peut se développer que dans les vallées. Les montagnes y sont beaucoup plus hautes qu'en Samarie, et elles augmentent assez régulièrement d'altitude du Nord au Sud. Jérusalem, construite sur une de ces hauteurs, est déjà à 753 mètres au-dessus du niveau de la mer, et le massif d'Hébron, au Sud, est encore beaucoup plus élevé.

La Judée renferme une foule de localités dont les noms antiques ont été rendus familiers aux Chrétiens par les Evangiles. C'est d'abord Jérusalem, la ville sainte des Juifs, des chrétiens et des Musulmans; Jéricho, dans la vallée du Jourdain; Bethléem, où naquit Jésus, si l'on en croit la Bible; Hébron, au Sud de la vallée de Mambré, dans laquelle la Genèse fait camper Abraham. A l'Est de la route de Jérusalem à Hébron, s'étend, le long du rivage de la mer Morte, le désert de Judée, qui occupe l'une des terrasses disposées sur la pente des hauteurs qui bordent de ce côté la mer Morte. A l'Ouest des derniers mamelons de la Judée, la Méditerranée est longée par la plaine de Séphala et le pays des anciens Philistins. C'est une terre fertile. Le littoral possède les ports de Jaffa, d'Ashkelon et de Gaza. Sur toute cette côte, on voit encore un grand nombre de monuments chrétiens presque entiers, élevés par les Croisés.

Le climat.
Le climat de la Palestine se rattache à celui de la zone subtropicale; mais il offre de grandes inégalités qu'explique la nature montueuse de la contrée. Sur la côte méditerranéenne, la température moyenne annuelle est de 22°C; c'est là que sont les jardins d'orangers, de citroniers, de grenadiers. Les dattiers y végètent bien, mais n'y donnent plus de fruits. La vallée du Jourdain est, en été, une véritable fournaise, et la chaleur y monte parfois à plus de 50°. La région montagneuse de la Judée, de la Samarie et de la Galilée jouit d'une température plus modérée, et elle est éminemment propre à la culture de la vigne et de l'olivier; mais ici certaines localités connaissent, en hiver, des froids assez vifs, et quelquefois les cimes des plus hauts monts se couvrent de neige pendant quelques jours. La contrée n'a que deux saisons : l'été, caractérisé par la sérénité continuelle de l'air, et l'hiver, qui est l'époque des pluies. Celles-ci tombent d'abord vers la fin d'octobre, puis viennent les froid; et un temps sec. Vers le mois de février, la pluie se précipite de nouveau, et la terre se revêt d'un tapis de verdure que dessécheront bientôt les ardeurs du Soleil. 

La flore.
Le froment et l'orge se sèment en Palestine après les pluies d'octobre pour être récoltés en avril et en mai. Au contraire, c'est vers le mois de mars que l'on confie à la terre les graines du sésame, du dourra, du tabace, du coton, des fèves, des lentilles, dont la récolte s'effectue en septembre et en octobre. Le riz se cultive dans quelques parties marécageuses de la côte. La végétation forestière se compose surtout de chênes sur les montagnes, de platanes et de sycomores dans les oasis de la plaine. La Palestine produit des fruits de la zone tropicale; mais son climat est merveilleusement propice a ceux qui sont propres à la partie la plus chaude de la zone tempérée. Le bananier a disparu des bords du lac de Tibériade; mais il mûrit encore ses fruits à Jaffa. Il n'existe presque plus de dattiers à Jéricho; mais on en voit encore des bouquets à Jaffa, où ces arbres ne fructifient plus. Le baumier de Judée, autrefois très commun, est devenu une rareté. Comme dans l'Antiquité, la vigne et l'olivier restent des productions végétales assez répandues. Viennent ensuite les grenadiers, les orangers, les citronniers, les cédratiers, les pistachiers, qui remplissent de beaux jardins autour des villes du littoral et particulièrement à Jaffa. Sur la côte méditerranéenne, et même dans l'intérieur de la Palestine, croissent l'amandier, le pécher, l'abricotier, le cerisier, le noyer, le poirier, le pommier, etc. On trouve l'indigo à l'état spontané sur les rives du Jourdain. La flore naturelle ou introduite de la Palestine montre que le climat et la température de cette région sont demeurés à peu près ce qu'ils étaient dans l'Antiquité.

La faune.
La dépopulation relative du pays, à l'époque de la domination turque, a été favorable au maintien de la faune indigène primitive. A la vérité, les lions ont disparu complètement depuis très longtemps, mais les onces se trouveraient encore dans les parages les plus déserts des montagnes. Le cerf commun, le chamois, la gazelle, l'antilope animent les steppes solitaires, et le lièvre est très commun partout. La Palestine a un certain nombre de genres d'oiseaux en commun avec le Nord-Est de l'Afrique. Les tourterelles à collier, par exemple, vivent dans la vallée du Jourdain comme dans celle du Nil; le crocodile existait encore il y a un siècle dans deux ou trois des fleuves côtiers de la Méditerranée; il n'atteignait guère en Palestine que 1 mètre à 1,50 m de longueur. Les poissons qui peuplent les eaux douces de la contrée ont une grande analogie avec ceux du Nil. 

Les chameaux de la Palestine cisjordane semblent participer à l'indigence de la végétation de cette contrée; ceux du bassin de Yarmouk sont beaucoup plus forts et plus beaux. Les ânes sont encore nombreux, de grande taille et robustes. Il n'y a dans le pays de beaux chevaux que ceux que l'on amène d'Arabie. Comme dans l'Antiquité, le porc est toujours inconnu en Palestine.

Histoire.
La Bible donne le nom de Réphaïm et de Zomzommim aux plus anciens habitants de la contrée. Celle-ci, vers le XVIe siècle (?) avant notre ère, fut envahie par les Cananéens émigrés des bords du golfe Persique, par les Hébreux  et par les Philistins, d'origine égéenne. Si l'on suit la Bible, quand, après leur sortie de l'Égypte et leurs pérégrinations dans le désert du Sinaï, les Hébreux eurent fait la conquête de la Palestine sous la direction de Josué, ils divisèrent le territoire entre les douze tribus; les seules qui fussent à l'Ouest du Jourdain étaient les tribus de Ruben et de Gad, et la demi-tribu orientale de Manassé. Toutes les autres possédaient le pays compris entre la Méditerranée et le Jourdain. A la mort de Salomon, la puissance juive se scinda en deux royaumes : celui de Juda et celui d'Israël. Agnès la destruction de ces États et la captivité de Babylone, une nombreuse population araméenne vint s'établir sur la terre d'Israel. L'histoire de la Palestine se confond avec celle des Juifs jusqu'à l'époque de la dispersion de ce peuple, l'an 135 de J.-C. (La Diaspora Juive). 

Les Romains conquirent le pays à partir de 65 av. J.-C et donnèrent le nom de Palaestina à toute la région située entre la Syrie et l'Arabie (moins la Phénicie) : c'est la Judée dans sa plus grande extension. Ils la divisèrent en 4 parties : Galilée, Samarie Judée, Pérée. Accrue de plusieurs districts voisins, elle fut divisée au IVe s. en 3 parties : 

Palestine 1re, sur les deux rives du Jourdain : ch.-lieu, Scythopolis; 

Palestine 2e, la plus septentrionale le long de la Méditerranée : ch. l. Césarée; 

Palestine 3e ou Salutaire, formée de pays arabes au Sud de la véritable Palestine et au Nord de l'Arabie Pétrée : ch.l. Petra.

Depuis la mort de Jésus, la Palestine devint l'objet d'une vénération religieuse et fut Continuellement visitée par un grand nombre de pèlerins. Les Musulmans s'empaeèrent de ce pays dès le VIIe s.; longtemps les califes arabes respectèrent les lieux saints; mais, au XIe, les Turcs, devenus maîtres de la Palestine, les profanèrent et commirent sur les pèlerins toutes sortes de violences. De là les Croisades, qui mirent pour quelque temps la Palestine au pouvoir des Chrétiens. Après la conquête, on créa, en 1099, un royaume de Jérusalem qui comprenait la partie de la Palestine l'Ouest du Jourdain, mais il ne dura que 88 ans : en 1187, Saladin, soudan d'Egypte, s'empara de tout le pays, qui resta sous la domination égyptienne jusqu'au XVIe siècle; elle fut alors réunie par Sélim I à l'empire turc (1517), qui en fit un pachalik ressortissant de l'eyalet de Damas. Elle fut alors divisée en 9 districts : 
1° El-Kods (Jérusalem et le Nord de la Judée); 

2° El-Khalil (Hébron et le Sud de la Judée); 

3° Gaza ou le Falesrin (l'ancienne. Palestine propre); 

4° Loudd (la partie Ouest de la Judée); 

5° Naplouse; 

6° Areta (Samarie); 

7° Saphad (Galilée); 

8° Belad Schékyf et Betad-Hauran (Trachonitide et Auranitide); 

9° El-Gaur oriental (Pérée propre).

La Palestine fut cédée à l'Egypte par la convention de Koutaieh, en 1833, et rendue à la Turquie par le traité de Londres, en 1840. Elle restera turque jusqu'au démantèlement de l'Empire ottoman au lendemain de la Première Guerre mondiale. Sauf pour sa partie septentrionale (portions du Liban et de la Syrie), placée sous mandat français, elle fut alors placée sous administration britannique (mandat de la Société des Nations).  La Palestine transjordane a constitué la partie orientale de la Jordanie, Etat créé en 1946. Quant à la Palestine cisjordane, elle se trouva divisée après la création d'Israël, en 1948, entre ce nouvel Etat, la Jordanie (Cisjordanie) et l'Egypte (Bande de Gaza). Cisjordanie et Gaza formant ce que l'on appelle depuis les Territoires Palestiniens. Ils ont été occupés par Israël en 1967 qui y a construit des colonies. La bande de Gaza a été évacuée en 2005. (attention : page à relire et à actualiser).
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Dictionnaire Territoires et lieux d'Histoire
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