| Rumford (Benjamin Thompson, comte de), physicien et philanthrope, né en 1753, dans l'Amérique anglaise, à Rumford, auj. Concord (New-Hampshire), mort en 1814 à Auteuil, prit parti pour la métropole dans la guerre de l'indépendance, fut chargé, en 1776, de porter à Londres la nouvelle de l'évacuation de Boston par les troupes anglaises, fut nommé en 1780 sous-secrétaire d'État en Angleterre, retourna en 1782 en Amérique avec le grade de colonel pour y combattre les insurgés, quitta ce pays après la reconnaissance de son indépendance, prit du service auprès de l'électeur de Bavière Charles Théodore, fut nommé par ce prince lieutenant général de ses armées, puis chargé du département de la guerre et de la direction de la police, signala son administration par d'utiles réformes, supprima la mendicité, et appliqua la science au soulagement des malheureux: c'est lui qui forma le 1er établissement de ces soupes économiques qui portent son nom. Charles-Théodore, en reconnaissance de ses services, le créa comte et le nomma ambassadeur en Angleterre; mais quelques défauts de forme l'empêchèrent d'être reconnu comme tel à Londres : à la mort de l'électeur (1799), il quitta la Bavière, vint se fixer en France en 1802, et épousa en 1804 à Paris la veuve de Lavoisier, On doit à ce savant des recherches sur la vertu nutritive de différentes substances et sur la chaleur, ainsi qu'un calorimètre et un thermoscope; il perfectionna les cheminées, les lampes, et inventa les foyers qui portent son nom. II était membre de la Société royale de Londres et associé étranger de l'Institut de France. Il a inséré plusieurs mémoires dans les Transactions philosophiques de Londres et dans les Mémoires de l'Institut. On a publié à part ses Mémoires sur la chaleur, Paris, 1804, et sur la combustion, 1812. Ses Essais politiques, économiques et philosophiques avaient paru dès 1798. | |