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Les vertébrés
ont généralement la faculté de produire des sons,
et chez eux se trouve la fonction spéciale de la voix, vox
des Latins, phôné des Grecs. Bien que plusieurs poissons
fassent entendre des sons; ils n'ont pas de voix; mais les autres vertébrés;
c'est-à-dire ceux qui possèdent des poumons;
ont, sur le trajet du canal aérien; un appareil particulier pour
la production de sons parfois très variés et qui constituent
la voix. Cet appareil vibratoire se nomme le larynx,
et se trouve à l'entrée du canal aérien, sous la base
de la langue.
On a constaté expérimentalement
que la voix ne se produit qu'autant que l'air expiré passe par le
larynx. C'est, en effet, dans l'expiration
que la colonne d'air chassée par l'appareil respiratoire vient sortir
par l'orifice de la glotte, et il nous suffit de tendre les cordes vocales
de manière à transformer l'orifice en une fente plus ou moins
resserrée; en s'écoulant par cette ouverture étroite;
l'air entre dans un état vibratoire qui le rend sonore
et constitue la voix. Des divers rapports qui existent entre la pression
fournie par l'appareil respiratoire et les dimensions données à
la glotte résultent les divers sons
que peuvent produire les animaux.
Si tous les animaux
supérieurs possèdent un larynx, c'est dans l'espèce
humaine que le fonctionnement de cet appareil atteint le plus grand développement,
beaucoup plus par l'intervention du système
nerveux si différencié, que par une modification locale
de l'appareil phonateur. On trouvera au mot au mot larynx,
tous les renseignements nécessaires à propos du mécanisme
de l'émission des sons, et nous ne parlerons ici que de quelques
particularités de la voix humaine. On peut distinguer trois modalités
de la voix : le cri, la parole, le chant. Le cri ne comporte pas d'articulation
vraie, alors que la parole est la voix articulée. Dans la parole
à voix haute, les cordes vocales entrent en vibrations, alors que
dans la parole à voix basse, presque tout le mécanisme phonateur
se fait dans la cavité buccale, le rôle des cordes
vocales devenant très effacé.
Le chant est
la voix modulée permettant de donner l'échelle des tons entre
deux intervalles variables avec les individus. Les voix d'homme dépassent
rarement deux octaves, les voix de femme ont une course plus étendue,
les limites extrêmes étant le mi2 (163
Hz) et le do3 (2142 Hz). Il y a lieu de signaler encore
les expressions de voix ou registre de poitrine, de tête ou de fausset.
Ces appellations viennent de ce qu'en apparence, pour le registre de poitrine,
la voix est pleine, avec résonance des parois thoraciques, tandis
que dans la voix de tête ce sont les parties supérieures de
l'appareil vocal qui entreraient surtout en vibration. D'après Mandle,
dans la voix de tête ou de fausset, une partie seulement des cordes
vocales vibrent, alors que dans la voix de poitrine les cordes vocales
vibrent dans toute leur longueur. Pour Lehfeldt ces deux voix s'expliquent,
non par des différences de longueur, mais par les régions
dif férentes entrant en vibration; dans le registre de poitrine,
la corde vibre dans toute son épaisseur; dans le registre de tête,
le bord libre de la corde seule entre en vibration : les chanteurs utilisent
encore la voix mixte, qui forme la transition entre les deux registres
précédents.
Les troubles de la voix sont de deux ordres
: les uns résident dans une perturbation de l'appareil phonateur
ulcération, destruction, oedème des cordes vocales; les autres
proviennent du système nerveux, et ici encore il y a lieu de distinguer
les troubles purement moteurs, provoqués par la paralysie des divers
nerfs qui concourent à la phonation : laryngés, facial, pneumogastriques,
hypogloses, et les troubles d'origine centrale, déterminés
par des lésions des centres présidant au langage articulé.
A côté de l'aphonie pure, produite par des lésions
périphériques, locales ou nerveuses, il faut citer l'aphasie
caractérisée par la perte de la mémoire de l'articulation
des mots. (J.-P. Langlois). |
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