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Arboriculture
Pendant longtemps, c'est du Mexique qu'est
venue en Europe presque toute la vanille importée. L'espèce
type, Vanilla claviculata, originaire des forêts humides du
Sud-Ouest du Mexique, a d'abord été cultivée aux Antilles,
au Brésil, en Colombie et à Java. Mais aujourd'hui le principal
exportateur de Vanille est Madagascar, et parmi les plus importants producteurs
de vanille, il faut aussi compter les Comores, Mayotte, la Réunion,
les Seychelles, la Polynésie française, le Timor oriental,
Tonga et Niue.
On peut cultiver la vanille en Europe
dans des serres. Le vanillier y croît vigoureusement si elles sont
chaudes, humides et bien aérées, en été, et
si leur température se maintient autour de 15°, en hiver. Il
se plaît en sol frais et demande un léger ombrage. Dès
que les plants de vanille ont atteint une longueur de 35 à
40 cm, on place près d'eux le tronc
d'un arbre auquel ses nombreuses racines
adventives ne tardent pas à s'attacher. Sans cette précaution
la vanille végéterait sans s'accroître beaucoup.
On le multiplie de boutures pourvues de trois yeux et dont on coupe les
feuilles inférieures avant la plantation.
Les boutures reprennent en quelques semaines et, au bout de trois ou quatre
ans, les jeunes plantes commencent à fleurir et à fructifier.
On soutient leurs longues tiges sur des fils de
fer tendus sous le vitrage de la serre.
Les fruits obtenus en serre développent
leur agréable parfum, mais ils ne se forment eux-mêmes que
si les fleurs sont fécondées artificiellement; l'insecte
pollinisateur n'existant qu'en Amérique. On féconde les fleurs
quand elles s'entrouvrent. Le succès de l'opération se reconnaît,
un jour ou deux après, au développement de l'ovaire.
On ne conserve souvent que deux ou trois fruits par grappe pour les obtenir
plus gros et plus parfumés. La récolte des fruits se fait
plusieurs mois après la fécondation, au moment où
ils vont s'ouvrir pour disséminer leurs graines,
c'est-à-dire un peu avant leur maturité. On les fait sécher
à l'ombre et on les enduit d'huile afin de leur conserver de la
souplesse et de les mettre à l'abri de l'attaque des insectes; puis
on les réunit en petites bottes de 50 ou 60. La vanille de bonne
qualité est lourde, d'un brun rougeâtre et répand une
odeur suave et balsamique.
Pour la culture en plein air du Vanillier,
on élève d'abord des arbres à croissance rapide qui
lui serviront de support et lui procureront un léger ombrage. Au
pied de ces arbres, on plante des boutures du Vanillier. On installe les
cultures à l'abri des vents violents, sur un terrain arrosable que
l'on fume chaque année.
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Vanilla
claviculata.
La
vanille du commerce
La vanille est très employée
dans l'art culinaire
en raison de son parfum délicat, pour la fabrication des chocolats
et des liqueurs de table, en pâtisserie, en confiserie, en parfumerie.
En médecine, on l'a vantée autrefois comme excitante et digestive;
depuis longtemps on ne l'emploie plus. Tantôt, on laisse séjourner
un certain temps le fruit tout entier, improprement appelé gousse,
dans la préparation, à laquelle il communique rapidement
son arôme. Mais le plus souvent on l'y introduit à l'état
pulvérisé ou sous forme d'alcoolat.
Le commerce connaît plusieurs sortes
de vanilles. Les principales sont :
1° la Vanille lec ou
légitime (Vanilla saliva), qui, au Mexique, se distingue en deux
qualités, la manza (douce) et la mestiza (métisse).
Les siliques ("gousses") sont longues de 16 à
20 cm et épaisses de 7 à 9 millimètres. Cette variété
est ridée, sillonnée, longitudinalement, recourbée
à sa base, amincie aux deux bouts, d'un brun rougeâtre, un
peu molle et poissée, douée d'une odeur exquise. Elle
se couvre de cristaux en forme d'aiguilles et composés de vanilline.
Cette vanille est dite givrée et est la plus estimée.
2° la vanille simarona (Vanilla
sylvestris) ou bâtarde, semble n'être qu'une variété
de la précédente; ses fruits sont moins longs et moins épais,
plus pâles et plus secs; elle est moins parfumée et ne se
givre pas.
3° le Vanillon (Vanilla
pompona); c'est une variété longue d'environ de 10 à
12 centimètres et large de 10 à 20 millimètres. Ses
côtés nettement anguleux lui donnent une forme triangulaire.
Sa couleur est rouge brun. Le vanillon a une odeur prononcée de
coumarine ou d'héliotrope, noirâtre, molle et souvent ouverte,
douée d'une odeur forte peu parfumée; c'est une vanille à
bas prix et de qualité inférieure.
La vanille se récolte, on l'a vu plus
haut, plusieurs mois après la fécondation. Le fruit
est alors vert et sans parfum. Avant de le livrer à la consommation,
on doit lui faire subir une préparation longue et difficile. Voici
comment elle s'opère traditionnellement. Les vanilles cueillies
dans la journée sont posées, classées par grosseur
et rangées dans des boîtes métalliques. étanches,
de 25 kilogrammes chacune, boîtes à l'intérieur de
grosse flanelle. Huit à dix de ces boîtes sont placées
dans une autre plus grande, où on introduit de l'eau bouillante
et où on les laisse séjourner de 12 à 16 heures, suivant
leur grosseur. Au sortir de cette étuve, elles ont pris une couleur
marron. On les met alors dans une couverture de laine, on, les expose trois
à quatre jours au Soleil, on les fait sécher pendant environ
deux mois sur des claies, les essuyant chaque jour, on les garde encore
en observation pendant un mois et on les expédie en Europe, soit
par paquets de 30 gousses, soit en boites, d'ordinaire en septembre ou
en octobre. Le givre ne les recouvre qu'ensuite. Il est formé de
petits cristaux blancs, aiguillés et brillants, de vanilline,
le principe odorant de la vanille.
Bien préparée, la vanille
se conserve fort longtemps, sans perdre ses qualités. Cette conservation
est encore prolongée en entourant les gousses de papier; à
chocolat et en plaçant le paquet ainsi formé dans une boite
qu'on remplit entièrement de sucre en poudre. (A19). |
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