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Tsunami (ras de marée)

On appelle tsunami ou ras de marée un phénomène qui s'observe le long des côtes océaniques et maritimes, et qui n'a aucun rapport  en réalité avec les marées proprement dites, c'est-à-dire avec le mouvement ordinaire du flux et du reflux. Il consiste en un soulèvement brusque de la mer près des rivages : alors qu'au loin celle-ci est calme, qu'aucune brise, même légère, n'en trouble la surface, des lames furieuses, nées à de très courtes distances de la côte, viennent se briser avec fracas sur la plage ou contre les falaises, comme dans la plus effroyable des tempêtes. Les ras, dont les effets sont terribles pour les navires à l'ancre dans les rades en deçà du point où ils prennent leur élan, offrent, dans leur durée, les plus grandes variations on en a vu se prolonger toute une semaine, mais ils cessent, le plus souvent, au bout de vingt-quatre heures. 
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Soulèvement du niveau de la mer 
lors du tsunami du 26 décembre 2004.

Les causes en sont aujourd'hui bien connues : les tsunamis sont le plus souvent la conséquence de séismes sous-marins. Le brusque effondrement ou le mouvement de grande ampleur du fond marin donne naissance à une vague de très grande longueur d'onde (plusieurs centaines de kilomètres). Cette vague, pratiquement indécelable en pleine mer, à cause de sa longueur, peut alors se propager très rapidement (plus de 700 km/h) sans pratiquement dissiper d'énergie (les physiciens appellent ce type d'ondes un soliton), jusqu'à ce que cette énergie soit tout entière libérée sur la côte.

Du fait des distances importantes que peut parcourir la vague, il a longtemps été difficile de savoir qu'elle en était sa cause. Jusqu'au début du XXe siècle plusieurs causes étaient invoquées : la baisse barométrique qui, pensait-on, précédait  les tsunamis les ont fait attribuer à des perturbations atmosphériques éloignées, dont l'effet se serait transmis ,jusqu'à la côte par un mouvement ondulatoire sous-marin. On parlait également d'un effet de la rencontre de courants opposés, ou encore de volcans sous-marins. Ces deux dernières causes pouvant effectivement conduire à des phénomènes analogues aux tsunamis proprement dits.
Ajoutons qu'on donne quelquefois, mais improprement, le nom de ras de marée aux mascarets. Enfin on appelle ras de courant un courant très rapide qui se fait sentir, entre la terre ferme et les îles, dans les passages resserrés, là où la marée est entravée dans son cours. Par extension le passage lui-même est quelquefois appelé ras : pointe du Raz, Raz Blanchard, etc.

Le tsunami de 2004.
Le 26 décembre 2004, un séisme sous-marin d'une magnitude de 9,1 à 9,3 s'est produit au large de la côte ouest de Sumatra, en Indonésie. L'épicentre du tremblement de terre se trouvait dans l'océan Indien, provoquant une série de gigantesques vagues qui ont déferlé sur les côtes de plusieurs pays riverains. Ce séisme, l'un des plus puissants jamais enregistrés, a entraîné un tsunami dévastateur qui a touché principalement l'Indonésie, la Thaïlande, l'Inde, le Sri Lanka et plusieurs autres pays situés autour de l'océan Indien.

L'Indonésie a été le pays le plus durement touché, notamment la province d'Aceh, où des villes entières ont été balayées par les vagues atteignant parfois 30 mètres de hauteur. La Thaïlande, destination touristique prisée, a vu de nombreuses plages et infrastructures détruites, faisant de nombreuses victimes parmi les touristes et les habitants. Le Sri Lanka et l'Inde ont également subi des pertes humaines et matérielles considérables, les vagues atteignant certaines régions côtières sans avertissement, emportant maisons, véhicules et personnes sur leur passage.

Le tsunami a causé la mort de plus de 230 000 personnes, ce qui fait de cette catastrophe naturelle l'une des plus meurtrières de l'histoire moderne. Des millions de personnes ont perdu leurs foyers et leurs moyens de subsistance et ont été déplacées. Les infrastructures ont été gravement endommagées, compliquant les opérations de secours. L'ampleur de la catastrophe a suscité un élan de solidarité internationale sans précédent, avec l'envoi d'aides humanitaires, financières et médicales pour soutenir les populations sinistrées.

Cet événement tragique a mis en lumière l'importance de systèmes d'alerte précoce pour les tsunamis. À l'époque, aucun dispositif efficace n'existait dans l'océan Indien pour avertir les populations côtières du danger imminent. En réponse, un système d'alerte aux tsunamis a été mis en place dans la région afin de mieux anticiper de futures catastrophes et réduire les pertes humaines.



François Schindelé - Hélène Hébert, Peut-on prévoir les tsunamis ?, Le Pommier, 2006. - A quoi reconnaît-on un tsunami? Depuis le 26 décembre 2004, le terme «tsunami» est utilisé de par le monde pour désigner un événement dévastateur capable de balayer tout ce qui pouvait être le plus solidement établi : tsunami politique, tsunami boursier, tsunami économique, etc. Ces domaines sont très éloignés de sa définition première qui relève des sciences de la Terre et de l'océanographie. Cela montre que les images et l'ampleur de la catastrophe de l'océan Indien de 2004 ont frappé durablement les esprits. L'origine était un séisme de subduction - zone où une plaque tectonique glisse en dessous d'une autre plaque - presque classique, quoique très exceptionnel par son énergie. Allons tout d'abord scruter un tsunami pour essayer de comprendre où et pourquoi un tremblement de terre ou un glissement de terrain peuvent déclencher un tel phénomène, à l'origine de vagues capables de traverser l'océan et d'inonder le rivage jusqu'à, parfois, dévaster le littoral. (couv.).

Pierre Chiesa, Tremblements de Terre et raz de marée, Nathan (Jeunesse).

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