|
On entend, en mécanique,
par travail d'une force le produit de cette force
par le déplacement de son point d'application estimé suivant
la direction de la force. Il en résulte que le travail est toujours
nul quand le point d'application est immobile ou bien se déplace
perpendiculairement à la force.
Le travail de la résultante de plusieurs
forces est égal à la somme des travaux des composantes, et,
de même, quand un déplacement est la résultante géométrique
de plusieurs déplacements, le travail d'une force est la somme des
travaux dus aux déplacements composants. Si X, Y, Z désignent
les projections de la force sur trois axes rectangulaires et dx, dy, dz
les projections sur les mêmes axes du déplacement du point
d'application, le travail élémentaire est Xdx +Yd y + Zdz.
Quand un point se meut sans frottement
sur une surface fixe ou une courbe fixe, la réaction de la surface
ou de la courbe est normale au déplacement et n'effectue par conséquent
aucun travail. Quand deux points sont reliés par une tige de longueur
invariable, les efforts exercés par cette tige sur les deux points
sont égaux et de signes contraires, et leurs travaux se détruisent;
il n'en est plus de même si la tige est remplacée par un système
extensible, tel qu'un ressort : dans ce cas, il y a un travail égal
à chaque instant, au produit de l'allongement par l'effort de tension.
Soit F la résultante de toutes les
forces agissant sur un point de masse in animé de la vitesse v.
Si l'on appelle Ft la projection de F sur
la tangente à la trajectoire, et ds
le chemin élémentaire, le
travail est Ftds. Mais Ft
= m dv/dt et ds = vdt. Le travail élémentaire a donc pour
expression mvdv : il est égal à la différentielle
de l'énergie : 1/2 mv². On en conclut que pour un déplacement
fini quelconque, la demi-variation de l'énergie est égal
au travail total.
Ce théorème fondamental qui
s'étend à un système matériel quelconque et
entraîne, entre autres conséquences, l'impossibilité
du mouvement perpétuel, est surtout utile dans le cas, très
fréquent, où il existe une fonction de forces : car alors
il fournit immédiatement une intégrale du mouvement. C'est
sur ce théorème que repose toute la théorie des machines,
ainsi que celle de l'énergie mécanique.
Travaux virtuels.
Jean Bernoulli
et Lagrange
ont condensé la statique entière dans un énoncé
d'après lequel la condition nécessaire et suffisante pour
l'équilibre d'un système est que la somme des travaux de
toutes les forces appliquées soit nulle pour tous les systèmes
de déplacements virtuels compatibles avec les liaisons (étant
entendu que les liaisons ne développent aucun travail dans les déplacements
ainsi définis).
L'épithète virtuel
exprime simplement que les déplacements sont purement fictifs et
assujettis à la seule condition de respecter les liaisons du système.
La dynamique, à son tour, rentre dans le même énoncé,
en vertu du principe de D'Alembert,
d'après lequel, dans un système quelconque en mouvement,
il y a équilibre entre les forces d'inertie et les forces directement
appliquées.
Unités.
Travail et énergie se mesurent
dans la même unité. Dans le Système international (S.I.),
il s'agit du joule (J). L'unité industrielle de travail est le kilogrammètre;
c'est le travail nécessaire pour élever 1 kilogramme à
4 mètres de hauteur. Dans le système C. G. S., l'unité
de travail est l'erg : c'est le travail produit par une dyne quand son
point d'application parcourt 1 cm dans la direction de la force.
(L. Lecornu). |
|