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Les cellules du
tissu vasculaire des végétaux,
comme celles de leur tissu fibreux sont
aussi très allongées dans un même sens, et on leur
donne alors le nom de vaisseaux. Le tissu vasculaire
des plantes est formé de ces cellules
effilées, dont chacune peut former déjà par elle-même
un long tube d'une finesse généralement capillaire.
La surface des vaisseaux n'est jamais lisse,
mais toujours on y aperçoit des rayures spiriformes, annulaires,
réticulées, ou des ponctuations telles que certaines cellules
en montrent assez souvent dans le tissu cellulaire (parenchyme)
proprement dit. En outre, le diamètre des cellules vasculaires ne
demeure pas uniformément le même : la disposition spirale
des dessins que l'on aperçoit sur leurs parois leur a souvent fait
donner le nom général de vaisseaux spiraux, et parmi eux
l'on distingue habituellement les vrais, ou trachées et les faux,
qui reçoivent les noms de vaisseaux annulaires, réticulés,
ponctués, rayés, etc.
Les trachées sont des tubes cylindriques
contenant dans leur paroi un fil spiral continu, régulièrement
enroulé d'un bout à l'autre de la cellule vasculaire, et
qui souvent se déroule lorsqu'on vient à la rompre en déchirant
le tissu dont elle fait partie. Cette circonstance leur a valu parfois
le nom de trachées déroulables, par opposition aux
fausses trachées ou vaisseaux annulaires et réticulés.
Leur enroulement marche ordinairement de gauche à droite, en supposant
le végétal dans sa position naturelle, et l'observateur en
face de lui. Les trachées se trouvent habituellement, chez les Dicotylédones,
dans le canal médullaire, au centre du bois; dans le pétiole
et les nervures des feuilles,
et dans la plupart des parties de la fleur. Dans
les Monocotylédones, les trachées
s'observent à la partie interne des faisceaux ligneux.
Les vaisseaux annulaires ou annelés
ont été souvent nommés fausses trachées, parce
qu'ils simulent grossièrement I'aspect des vrais vaisseaux spiraux.
Leurs parois membraneuses sont soutenues intérieurement par des
anneaux épais, régulièrement placés les uns
à la suite des autres. Lorsque les anneaux moins réguliers
dans leur direction se joignent en outre par de nombreuses bandelettes
intermédiaires, les vaisseaux sont réticulés. D'autres
vaisseaux sont simplement rayés, et souvent alors ils affectent
la forme d'un prisme dont chaque face porte une série de raies parallèles
et régulièrement superposées. Cette disposition rappelle
celle des barreaux d'une échelle, et leur a valu le nom de vaisseaux
rayés scalariformes (scala = échelle).
Les vaisseaux ponctués sont ceux
qui atteignent les plus grandes dimensions. De distance en distance, on
aperçoit sur le vaisseau un espace circulaire complètement
dépourvu de points; souvent à ce niveau se manifeste un étranglement
qui, répété régulièrement, donne au
vaisseau l'aspect d'un chapelet et lui vaut alors les noms de moniliforme
(monile = collier) ou vermiforme (vermes = ver). Les vaisseaux ponctués,
qui s'aperçoivent très bien sur une coupe transversale du
bois, sont communément désignés sous le nom de pores.
Tissu
ligneux et fibres textiles.
Les botanistes appellent en général
tissu ligneux (lignum = bois) le tissu dur, évidemment fibreux,
qui forme le bois. Lorsque, sur un fragment d'arbre,
on examine la constitution du bois, on y reconnaît deux tissus élémentaires
: 1° le tissu fibreux; 2° les faux vaisseaux spiraux. Chaque couche
de bois est une masse de fibres végétales au milieu desquelles
sont dispersés des vaisseaux ponctués, des vaisseaux rayés,
et rarement des vaisseaux annulaires. Les cellules qui forment ces fibres
sont allongées; leurs parois épaisses renferment des couches
dont le nombre augmente avec l'âge. Souvent elles présentent
des ponctuations nombreuses, particulièrement remarquables dans
le bois des arbres verts ou Conifères.
Dans la tige de nos arbres, chaque couche ligneuse
est interrompue à de courtes distances par des lames de tissu cellulaire
qui la traversent perpendiculairement à sa direction; c'est ce que
nous nommerons plus tard les rayons médullaires; ils font partie
du bois, mais non pas du tissu ligneux.
Les fibres textiles sont entièrement
analogues, pour la structure intime, aux fibres ligneuses. Ce sont également
des cellules allongées, que plusieurs couches intérieures
ont fortifiées et enraidies; mais au lieu d'être unies et
accolées, comme on les trouve dans le bois, elles sont restées
isolées par petits faisceaux ou petites bandelettes flexibles, et
forment des fils résistants que nous tissons pour en obtenir nos
toiles de fil et de lin. C'est sous la face interne de l'écorce
des Dicotylédones que se trouvent
habituellement les fibres textiles (le Chanvre, le Lin). Un grand nombre
d'arbres ou de plantes herbacées
pourraient, suivant les pays, rendre des services du même genre.
D'autres écorces fournissent des tissus plus grossiers; ainsi les
cordes à puits sont fabriquées avec la couche interne des
fibres ligneuses ou liber de l'écorce du tilleul.
Les Monocotylédones présentent
souvent dans leurs feuilles, ou même dans leurs tiges, des faisceaux
ligneux plus ou moins isolés et plus ou moins grêles et flexibles
que l'on a pu utiliser comme fibres textiles : les Bananiers (Musa sapientum;
M. textilis, etc.) sont particulièrement dans ce cas, et l'on peut
citer aussi les fibres de l'Agave, vulgairement Aloès (Agave americana),
si répandu dans les contrées chaudes et sablonneuses.
Vaisseaux
de la sève et du suc propre.
Les vaisseaux
dont il s'agit maintenant sont d'une double nature : la sève
et le suc propre ou latex sont deux liquides
que l'on peut regarder comme bien distincts l'un de l'autre, et les tissus
où on les observe sont bien différents. La sève du
printemps, ou sève ascendante, circule dans le tissu cellulaire,
les vaisseaux et les fibres du bois; la sève élaborée,
ou sève descendante, dans les fibres et les vaisseaux de l'écorce.
Les vaisseaux décrits sous le nom de trachées, fausses trachées,
etc., ne sont pas les principales voies que la sève doit suivre;
loin de là, on les trouve le plus souvent remplis de gaz qu'ils
semblent conduire ainsi à travers les diverses parties de la plante;
c'est surtout dans le tissu cellulaire et dans les cellules tubuleuses
du tissu fibreux, que la sève paraît se mouvoir habituellement.
Les vaisseaux propres, vaisseaux laticifères,
ou du suc propre, sont des tubes membraneux développés entre
les cellules du tissu environnant, et qui ne se montrent jamais eux-mêmes
comme composés de cellules. Ils paraissent dans l'origine être
de simples canaux lacuneux formés par l'écartement spontané
des cellules environ. nantes; puis ces canaux se revêtent d'une membrane
qui leur constitue des parois, et leur organisation est alors complète.
Ces tubes membraneux communiquent entre eux par des branches transversales
qui leur donnent la disposition d'un réseau très compliqué,
et ils offrent une bien grande analogie avec les vaisseaux des animaux.
Le latex ou suc propre, qui circule dans ces réseaux vasculaires,
est un liquide incolore ou coloré, chargé de granulations
opaques. |
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