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Tissu fibreux

Le tissu fibreux est un dérivé du tissu conjonctif. Les faisceaux lamineux de ce dernier en s'accumulant, en comprimant et refoulant l'élément cellulaire et la fibre élastique, forment le tissu fibreux qui, grâce à cette différenciation de texture, devient apte à remplir un rôle exclusivement mécanique. Le tissu fibreux affecte la forme de cordes, les tendons des muscles, les ligaments des articulations, et celle de membranes, les aponévroses, les disques intervertébraux, la cornée, le périoste, etc. A l'état embryonnaire, le tendon est transparent et, dans la substance homogène fondamentale qui le constitue, on voit des rangées de cellules alignées en file. Plus tard, entre les cellules apparaissent des fibres conjonctives qui se disposent en faisceaux parallèles aux rangées de cellules. Celles-ci recouvrent incomplètement les faisceaux à la façon des tuiles d'un toit. A la périphérie des faisceaux, on voit par l'imprégnation argentine:
1° une enveloppe constituée par un réseau de cellules étoilées plongées dans une substance amorphe;

2° un revêtement endothélial continu;

 3° une gaine conjonctive tapissée elle-même d'un endothélium et à l'intérieur de laquelle le tendon glisse comme dans une petite séreuse. 

Telle est la structure du tendon élémentaire qui ne renferme aucun vaisseau sanguin. Pour former les tendons volumineux, les tendons élémentaires se dépouillent de leur enveloppe séreuse et s'unissent les uns aux autres à l'aide de tissu conjonctif qui forme des travées interstitielles dans le tendon, et à sa périphérie une gaine séreuse, comme dans chacun des tendons simples. Le tendon des muscles est donc un tendon composé. Quand le tendon acquiert des noyaux cartilagineux ou quand il s'ossifie comme chez les oiseaux, ce sont les cellules tendineuses qui se transforment en cellules cartilagineuses ou osseuses et élaborent ici du cartilage, là de l'os. Dans les aponévroses, le tissu fibreux conserve la forme qu'il a dans les tendons : c'est le cas des aponévroses d'insertion; ou bien ses fibres s'enchevêtrent de mille manières de façon à constituer des plans multiples sur lesquels les éléments cellulaires affectent les aspects les plus divers.

Le tissu fibreux renferme peu de vaisseaux sanguins. Dans les tendons, les vaisseaux ne dépassent pas les cloisons conjonctives interfasciculaires. Quand le tendon traverse une synoviale vaginale, les vaisseaux lui parviennent par le mésotendon. Dans les tendons, il n'y a pas de vaisseaux lymphatiques, mais on en a découvert dans les aponévroses. Aussi le tendon mis à nu se nécrose et s'exfolie, tandis que dans les mêmes conditions l'aponévrose peut résister à la destruction, mais elle donne lieu souvent à de l'angioleucite. Le tissu fibreux contient des nerfs amyéliniques contrairement à l'opinion ancienne. Ces nerfs se terminent dans des appareils terminaux qui rappellent les plaques motrices des muscles. On s'explique ainsi la douleur vive de l'entorse. A l'état frais, le tissu fibreux est blanc, opaque, avec des reflets brillants et nacrés. Il est flexible, souple, inextensible et résistant, propriétés qui lui permettent de remplir le rôle de corde de transmission dans l'action mécanique des muscles et celui de moyens de contention et d'arrêt dans le mouvement des articulations. La nutrition de ce tissu est peu active. Il s'enflamme cependant quelquefois, et sa régénération s'effectue comme dans le tissu conjonctif. Par la coction, il se dissout en formant de la gélatine. (Ch. Debierre).

Tissu fibreux (botanique).  - Le tissu fibreux, encore appelé prosenchyme, est formé de cellules allongées en fuseau et plus ou moins effilées à leurs deux extrémités et qu'on appelle fibres. Les parois de ces cellules s'épaississent et leur cavité finit par se réduire à un canal très étroit ; comme les couches d'épaississement laissent de petits espaces libres, il en résulte de petits canaux perpendiculaires aux parois, terminés en cul-de-sac par la membrane primitive de la fibre; les extrémités de ces petits canaux se présentent à l'oeil sous forme de ponctuations analogues à celles qui caractérisent les cellules et les vaisseaux dits ponctués. Chez les Conifères, ces ponctuations sont situées au fond de petites dépressions qui simulent une aréole. On rencontre le tissu fibreux dans le liber cortical (écorce), dans les nervures des feuilles, dans le bois, où elles sont associées à des vaisseaux, d'où le nom de tissu fibrovasculaire donné à l'ensemble des faisceaux ainsi formés (faisceaux fibrovasculaires). (Dr L. Hn.).
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