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La Pharsale, poème latin de Lucain, dont le sujet est la guerre civile entre César et Pompée, et dont le titré est emprunté de Pharsale, ville de Thessalie, où César triompha de Pompée. Il s'ouvre par une trop célèbre apothéose de Néron; puis, après l'énumération des causes particulières et générales de la guerre civile, le poète entre dans le récit des faits, qu'il poursuit pendant dix chants; il s'arrête, d'une façon assez inexplicable, au moment où les Égyptiens se soulèvent contre Cléopâtre et César, et sans qu'on sache qui des deux partis l'emportera. On range d'ordinaire la Pharsale parmi les poèmes épiques; mais ce n'est qu'une histoire mise en vers. Quelques fictions épiques y sont bien mêlées au récit des faits; cependant, à côté du merveilleux homérique, qu'est-ce que la transformation d'une matrone romaine en Pythonisse (ch. I), la description mystérieuse et sombre de la forêt de Marseille (ch. III), et la résurrection magique d'un cadavre par une sorcière thessalienne (ch. VI)? Si le merveilleux est l'essence même de l'épopée, la Pharsale, avec toute sa nécromancie, n'est plus qu'une épopée dégénérée.

Quoi qu'il en soit, l'oeuvre, considérée en elle-même, a de grandes beautés mêlées à de graves défauts. Le récit, généralement froid, est de plus, souvent plein de recherche, d'enflure et de déclamation; on rencontre çà et là de beaux traits d'éloquence, des tableaux énergiques, des sentiments élevés, enfin l'émotion sincère et communicative d'une âme qu'exaltaient à la fois la doctrine stoïcienne, la haine du despotisme, et l'enthousiasme républicain. Aussi Lucain a-t-il eu ses admirateurs et ses panégyristes : Montaigne le goûtait vivement; Malherbe lui enviait sa force; Corneille le préférait à Virgile, et, pour le plaisir de l'imiter, composa la Mort de Pompée; Voltaire prétendait que Ie discours de Caton à Labiénus, devant le temple d'Aramon (ch. IX), valait mieux que toute la philosophie de l'antiquité. Aujourd'hui, on est généralement d'accord pour reconnaître que Lucain a de la grandeur; mais sans naturel, sans vérité, et qu'il n'est au premier rang que parmi les auteurs de second ordre et les écrivains de la décadence. (A. H.).

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Dictionnaire Le monde des textes
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