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De l'origine
des espèces par voie de sélection naturelle (Londres,
1859), est l'ouvrage de Charles Darwin, dans lequel
il expose sa théorie de l'évolution des espèces. L'idée
que les espèces tant animales
que végétales
dérivent d'autres espèces n'était pas nouvelle lorsque
Darwin publia son livre : Lamarck, Geoffroy
Saint-Hilaire, Goethe et bien d'autres botanistes,
zoologistes, géologistes en avaient eu l'intuition. Mais ce qui
fait son grand mérite c'est d'avoir fait porter ses recherches sur
des espèces éminemment variables : les animaux domestiques
et les plantes cultivées, et d'en avoir déduit la variabilité
à l'état de nature. Dans ce texte fondateur, Darwin montre
:
1° que les organes
et les instincts sont, à un degré
si faible que ce soit, variables et présentent des différences
individuelles;
2°qu'il existe une concurrence vitale
universelle ayant pour effet de perpétuer chaque déviation
utile de structure et d'instinct ;
3° que chaque degré de perfection
d'un organe peut avoir existé si ce degré est bon dans son
espèce.
Grâce à ces principes préliminaires,
Darwin jette un jour lumineux sur la concurrence vitale, la sélection
naturelle, comprenant l'extinction des espèces
et la divergence des caractères,
les lois de la variation et de la corrélation de croissance, l'instinct,
l'hybridité; il montre la succession géologique des êtres
organisés.
Le livre de Darwin
eut de multiples contradicteurs et aussi d'ardents admirateurs, certains
peu qualifiés pour en apprécier les mérites, et qui
se servirent de la théorie darwinienne
pour excuser la morale égoïste de la lutte pour la vie (struggle
for life). De nos jours, si toutes les idées de Darwin n'ont
pas été acceptées définitivement, il n'en est
pas moins vrai que le concept d'évolution
des espèces ne saurait plus être contesté, et que son
oeuvre constitue une prodigieuse étape dans la marche des sciences.
L'Origine des Espèces a
été traduite en français par Clémence
Royer (Paris, 1862 et 1866), puis par Edmond Barbier (à partir
de l'édition anglaise de 1876). C'est cette seconde traduction que
l'on trouvera reproduite ici. |
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