| Le Monde, ou Traité de la lumière,est un ouvrage de Descartes (Paris, 1677), dans lequel celui-ci admettait le mouvement de la Terre; il se disposait à le publier lorsqu'il apprit que Galilée venait d'être condamné à Rome. Descartes reprit son ouvrage, qui ne fut publié qu'après sa mort par son disciple Clerselier. Dans la cinquième partie du Discours de la méthode, nous trouvons l'indication du plan du Traité du monde, ainsi que de la méthode tout à priori employée par Descartes pour traiter la question de l'univers physique. "J'entrepris, dit-il, d'exposer ce que je concevais de la lumière; puis, à son occasion, d'y ajouter quelque chose du Soleil et des étoiles fixes, à cause qu'elle en procède presque toute; des cieux, à cause qu'ils la transmettent; des comètes et de la Terre, à cause quelles la font réfléchir. et, en particulier, de tous les corps qui sont sur la Terre, à cause qu'ils sont ou colorés ou transparents ou lumineux; et, enfin, de l'homme, parce qu'il en est le spectateur." Descartes ne prétend pas décrire la constitution du monde actuel; par un subterfuge ingénieux et prudent, il se propose de parler seulement de ce qui arriverait dans un monde nouveau, si Dieu créait la matière et la laissait soumise aux lois qu'il a établies. La matière et les lois du mouvement suffiraient à rendre compte de tout, et le monde nouveau serait identique à l'univers actuel. C'est une tentative grandiose de physique déductive. Descartes explique tout mécaniquement, même la vie, même l'activité des animaux. Seule, l'âme pensante est irréductible au mouvement. | |