| Le Médecin de son honneur [el Medico de su honra], drame de Calderon de la Barca, l'un de ses chefs-d'oeuvre.- Un mari, don Guttierre, surprend sa femme écrivant une lettre à l'infant don Enrique de Trastamare, frère du roi don Pedro. La femme est pure; mais l'infant, peu scrupuleux, avait essayé de la séduire avant le mariage, et c'est pour faire cesser ses importunités qu'elle lui écrivait. Ne pouvant tuer l'amant, don Guttiere fait saigner sa femme, du consentement de celle-ci, d'ailleurs, jusqu'à épuisement, pour que sa mort paraisse naturelle, puis va trouver don Pedro, feignant le plus profond désespoir et attribuant cette mort à l'incapacité du praticien. Mais don Pedro sait à quoi s'en tenir; il offre pourtant à Guttiere la main d'une autre femme, doña Teodora, et celle-ci est prévenue du sort qui l'attend, si son terrible époux soupçonne un instant sa fidélité. "Souviens-toi que j'ai été le médecin de mon honneur et que le chirurgien est toujours là, lui dit don Guttiere. - Guéris-moi, si je suis malade", répond intrépidement la fiancée : et ils s'épousent. Dans ce drame, la jalousie, le vif sentiment de l'honneur conjugal, la cruauté dans la vengeance sont peints avec une énergie, une violence saisissantes. Le Médecin de son honneur a été traduit en français par Damas Hinard et imité en vers par H. Lucas (Odéon, 1843). (NLI). | |