| On appelle héroïdes des épîtres en vers élégiaques, composées par Ovide, sous le nom de quelques femmes célèbres des temps héroïques, comme Briséis, Pénélope, Médée, Phèdre, Hermione, Déjanire, Ariane, Hélène, etc. Elles écrivent à leur amant, ou à leur époux absent ou infidèle. Ces élégies, au nombre de 21, manquent de passion et de naïveté; le style en est trop souvent artificiel; les développements des pensées et de sentiments, le tour des vers, font paraître le talent de l'écrivain et du versificateur, mais ne conviennent presque jamais au personnage qui écrit, et le font perdre de vue au lecteur. L'uniformité et la monotonie de la plupart de ces pièces contribuent aussi à refroidir l'intérêt. La 16e pièce, la 18e, la 20e sont supposées écrites par des héros, et la 15e (Sappho à Phaon) n'est pas une véritable héroïde. On peut en dire autant de celles de Didon à Énée, d'Héro à Léandre. Les modernes se sont aussi essayés dans ce genre créé par Ovide : citons l'Epître d'Héloïse et d'Abélard par le poète anglais Pope, infiniment supérieure à toutes celles du poète latin, et l'Héroïde de Didon à Enée par Gilbert. (P.).
| En librairie - Ovide, Lettres d'amour, les Héroïdes, Gallimard, 1999. - Ovide, Héroïdes, Les Belles Lettres (série latine), 1965. Jacqueline Fabre-Serris et Alain Deremetz, Elégie et épopée dans la poésie ovidienne (Héroïdes et Amours), CEGES (Lille 3), 1999. | | |