| Concetti (au singulier concetto), nom que les Italiens donnent aux pensées ingénieuses, délicates et brillantes. Ils ne l'emploient qu'en bonne part, tandis que nous entendons par concetti des pensées brillantes, il est vrai, mais dépourvues de naturel et de justesse, plus spécieuses que solides. L'imitation des écrivains de l'Italie, à la fin du XVIe siècle et au commencement du XVIIe, propagea enFrance le goût des concetti : Guez de Balzac, Voiture et tous les familiers de l'hôtel de Rambouillet cherchèrent le faux brillant, l'affectation, les pointes d'esprit. La contagion gagna parfois Corneille, et le pur Racine lui-même, dans Andromaque (I, 4), prête à Pyrrhus ce concetto : Brûlé de plus de jeux que je n'en allumai. Les concetti se sont perpétués, même après la réforme du goût, dans la poésie galante. (B.). | |