| Le Chant des Arvals est le plus ancien texte qui nous soit parvenu de la langue latine : on le fait remonter au temps de Numa. C'est un hymne qui paraît avoir été chanté dans les fêtes des Arvales et peut-être aussi de Cérès, et qu'on a trouvé dans la sacristie de Saint-Pierre à Rome, en 1778, comme inscription d'une table de marbre qui date de l'empereur Héliogabale (218 ap. J.-C). On le conserve au Vatican. Il se compose de 6 versets, qui se chantaient en dansant, et dont les 5 premiers étaient répétés trois fois, le 6e cinq fois. Une dizaine de mots y sont inintelligibles pour nous; voici le texte : Enos Cases juvate, Neve Luerue Marmar sins incurrere in pleores. Satur furere Mars limen sali, sta berber. Semunis alternei advocapit conctos. Enos, Mamor, juvato. Triompe. Marini a publié Gli Atti e Monumenti de' fratelli Arvali, avec un très abondant commentaire, 2 vol. in-4°, Rome, 1795. Hermann, dans ses Elementa doctrinae motricae, traduit ainsi le chant des Arvals : Nos, Lares, juvate; neve luem, Mamuri, sinis incurrere in plures. Satur fueris, Mars : Limen sali, sta, vervex. Semones alterni jam duo capit cunctos. Nos, Mamuri, juvato; triumphe. Il prétend que ce chant est métrique, et veut y trouver des vers réglés par les syllabes. C'est aussi l'opinion de Klausen (De carmine fratrum Arvalum, Bonn, 1836), qui a proposé l'interprétation suivante : Age nos, Lares, juvate. Neve luem, Mars, sinas incurrere in plures; Satur furere, Mars, pede pulsa limen, sta verbere. Semones alterni advocabite cunctos. Age nos, Mars, juvato. Triumphe. Galvani, partant de l'hypothèse que le chant des Arvals est en vers saturnins, le reconstitue comme il suit : Et nos, Lares, juvate Neve luem amaram Sinatis incurrere in flores; Satur furiarum, Mars, Luem squalidam averte; Semones alternis Advocamus cunctos; Et nos, Mamuri, juva. Triumphe. | |