| Les Acharniens est une comédie d'Aristophane, représentée en 426 av. J.-C. Ecrite pendant la guerre que se faisaient alors Athènes et Sparte (La rivalité d'Athènes et de Sparte), cette pièce satirique avait pour but de livrer au ridicule les généraux athéniens Cléon et Lamachus, partisans de la guerre, tandis que, suivant le poète, le peuple désirait ardemment la paix. Dans une suite de scènes burlesques, Aristophane oppose Lamachus à Dicéopolis. Deux partis divisaient Athènes : l'un voulait continuer une guerre ruineuse, l'autre sollicitait la paix. Aristophane soutient ce dernier parti et s'efforce, sous un spirituel badinage, de le faire triompher. Acharné était un bourg voisin d'Athènes, où l'on faisait le commerce du charbon; aussi le choeur est-il composé de charbonniers. Dicéopolis (= la Cité ou le citoyen juste), , un simple citoyen, a conclu avec Sparte une trêve de trente ans et jouit d'une heureuse abondance, tandis que ses voisins, trompés par Cléon et Lamachus, subissent tous les maux de la guerre. De plaisants contrastes résultent de cette situation; pendant que Dicéopolis apprête un joyeux festin, Lamachus, qui revient éclopé d'une bataille, se dispose à repartir pour l'armée; ici les soins culinaires, là le bruit des armes; d'un côté les valets plument la volaille, de l'autre on fourbit les lances et les casques. Au milieu des allusions politiques, le poète trouve moyen de lancer d'amères satires contre Euripide, qu'il attaquera plus ouvertement dans les Femmes à la fête de Déméter et dans les Grenouilles. Dicéopolis, compromis aux yeux de ses concitoyens, à cause de ses relations avec l'ennemi, va trouver le poète tragique et le supplie de lui prêter quelques-uns des vieux haillons dont il affuble ses héros, afin qu'il puisse inspirer de la compassion aux Acharniens. (JMJA). | |