| Le Rouge et le Noir (1831) est un roman de Stendhal (Henri Beyle). En même temps qu'un roman d'analyse, c'est aussi un roman de moeurs, qui nous présente successivement : une peinture de la vie provinciale, - de la vie du séminaire, - de la vie du noble faubourg à l'époque de Charles X. Le sujet est tiré de la Gazette des Tribunaux. Le 15 septembre 1827 comparut devant la cour d'assises de l'Isère le séminariste Antoine Berthet, fils d'un maréchal ferrant; il avait tiré un coup de pistolet sur Mme Michoud, dans l'église de Brangues. Précepteur des enfants de M. Michoud, « ce jeune homme, disait son défenseur, doué par la nature d'avantages physiques et d'un esprit distingué, trop flatté par tout ce qui l'entourait, égaré par ses succès mêmes, s'était en imagination créé un avenir brillant d'autant plus glorieux qu'il ne l'aurait dû qu'à ses talents ». Berthet était déjà presque un « beyliste ». Stendhal le transforma, et en fit Julien Sorel. Julien Sorel, jeune homme de vingt ans, fils d'un pauvre menuisier de Verrières, devient précepteur des enfants de M. de Rênal. Orgueilleux, plein d'ambition et d'envie, entretenant avec soin dans son cour la haine du pauvre contre le riche, il se fait aimer de Mme de Rênal, femme faible et crédule, la séduit sans l'aimer lui-même, et lui inflige toutes les humiliations, toutes les tortures qui peuvent le venger de sa condition subalterne. Pour prévenir un scandale, il quitte Verrières. Entré chez le comte de La Môle, il devient bientôt l'amant de sa fille Mathilde. Le moment arrive où il faut tout avouer au comte. Et celui-ci est bien forcé, sous peine de déshonorer sa fille, à marier les deus jeunes gens. Mais, s'étant adressé chez les Rênal pour avoir des renseignements sur la moralité de Julien, une lettre de Mme de Rênal le met au courant. Julien part pour Verrières, tire un coup de pistolet à son ancienne maîtresse, laquelle en est quitte pour une blessure, et se laisse sans résistance mener en prison. Les deux femmes, qui n'ont pas cessé de l'aimer, le supplient de se défendre. Mais il ne veut rien écouter; et, finalement, il termine sur l'échafaud une existence qui désormais lui pèse. Extraits du Rouge et le Noir « ... Pour Julien, faire fortune, c'était d'abord sortir de Verrières; il abhorrait sa patrie. Tout ce qu'il y voyait glaçait son imagination. Dès sa première enfance, il avait eu des moments d'exaltation. Alors il songeait avec délices qu'un jour il serait présenté aux jolies femmes de Paris; il saurait attirer leur attention par quelque action d'éclat. Pourquoi ne serait-il pas aimé de l'une d'elles, comme Bonaparte, pauvre encore, avait été aimé de la brillante Mme de Beauharnais? Depuis bien des années, Julien ne passait peut-être pas une heure de sa vie sans se dire que Bonaparte, lieutenant obscur et sans fortune, s'était fait le maître du monde avec son épée. Cette idée le consolait de ses malheurs qu'il croyait grands, et redoublait sa joie quand il en avait... Une idée qui lui vint le rendit comme fou pendant quelques semaines, et enfin s'empara de lui avec toute la puissance de la première idée qu'une âme passionnée croit avoir inventée. « Quand Bonaparte fit parler de lui, la France avait peur d'être envahie; le mérite militaire était nécessaire et à la mode. Aujourd'hui, on voit des prêtres de quarante ans avoir cent mille francs d'appointements, c'est-à-dire trois fois autant que les fameux généraux de division de Napoléon. Il leur faut des gens qui les secondent... Il faut être prêtre. Une fois, au milieu de sa nouvelle piété, il y avait déjà deux ans que Julien étudiait la théologie, il fut trahi par une irruption soudaine du feu qui dévorait son âme. Ce fut chez M. Chélan; à un dîner de prêtres auquel le bon curé l'avait présenté comme un prodige d'instruction, il lui arriva de louer Napoléon avec fureur. Il se lia le bras droit contre la poitrine, prétendit s'être disloquéé le bras en remuant un tronc de sapin, et le porta pendant deux mois dans cette position gênante. Après cette peine afflictive, il se pardonna. Voilà le jeune homme de dix-huit ans, mais faible en apparence, et à qui l'on en eût tout au plus donné dix-sept, qui, portant un petit paquet sous le bras, entrait dans la magnifique église de Verrières. Il la trouva sombre et solitaire. A l'occasion d'une fête, toutes les croisées de l'édifice avaient été couvertes d'étoffe cramoisie; il en résultait, aux rayons du soleil, un effet de lumière éblouissant, du caractère le plus imposant et le plus religieux. Julien tressaillit. Seul dans l'église, il s'établit dans le banc qui avait la plus belle apparence. Il portait les armes de M. de Rênal. Sur le prie-Dieu, Julien remarqua un morceau de papier imprimé, étalé là comme pour être lu. Il y porta les yeux et vit : Détails de l'exécution et des derniers moments de Louis Jenrel, exécuté à Besançon, le... Le papier était déchiré. Au revers on lisait les deux premiers mots d'une ligne, c'étaient : Le premier pas. « Qui a pu mettre ce papier là? dit Julien. Pauvre malheureux! ajouta-t-il avec un soupir, son nom finit comme le mien... et il froissa le papier. » En sortant, Julien crut voir du sang près du bénitier : c'était de l'eau bénite qu'on avait répandue : le reflet des rideaux rouges qui couvraient les fenêtres la faisait paraître du sang. Enfin, Julien eut honte de sa terreur secrète. « Serais-je un laîche? se dit-il ; aux armes! » Ce mot, si souvent répété dans les récits de batailles du vieux chirurgien était héroïque pour Julien. Il se leva et marcha rapidement vers la maison de M. de Rênal. Malgré ces belles résolutions, dès qu'il l'aperçut à vingt pas de lui, il fut saisi d'une invincible timidité. La grille de fer était ouverte; elle lui semblait magnifique. Il fallait entrer là-dedans. Julien n'était pas la seule personne dont le coeur fût troublé par son arrivée dans cette maison. L'extrême timidité de Mme de Rênal était déconcertée par l'idée que cet étranger, d'après ses fonctions, allait se trouver constamment entre elle et ses enfants. Elle était accoutumée à voir ses fils couchés dans sa chambre. Le matin, bien des larmes avaient coulé quand elle avait vu transporter leurs petits lits dans l'appartement destiné au précepteur. Ce fut en vain qu'elle demanda à son mari que le lit de Stanislas-Xavier, le plus jeune, fût reporté dans sa chambre. La délicatesse de femme était poussée à un point excessif chez Mme de Rênal. Elle se faisait l'image la plus désagréable d'un être grossier et mal peigné, chargé de gronder ses enfants, uniquement parce qu'il savait le latin, un langage barbare pour lequel on fouetterait ses fils. » [...] « Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, madame de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d'entrée la figure d'un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette. Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de madame de Rênal eut d'abord l'idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette. Madame de Rênal s'approcha, distraite un instant de l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur. Julien, tourné vers la porte, ne la voyait pas s'avancer. Il tressaillit quand une voix douce dit tout près de son oreille : - Que voulez-vous ici, mon enfant? Julien se tourna vivement et, frappé du regard si rempli de grâce de madame de Rênal, il oublia une partie de sa timidité, Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Madame de Rênal avait répété sa question. - Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux. Madame de Rênal resta interdite; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu, et surtout une femme avec un teint si éblouissant lui parler d'un air doux. Madame de Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants! - Quoi! monsieur, lui dit-elle enfin, vous savez le latin? Ce mot de monsieur étonna si fort julien qu'il réfléchit un instant. - Oui, madame, dit-il timidement. Madame de Rênal était si heureuse qu'elle osa dire à julien : - Vous ne gronderez pas trop ces pauvres enfants? - Moi, les gronder, dit julien étonné, et pourquoi? - N'est-ce pas, monsieur, ajouta-t-elle après un petit silence et d'une voix dont chaque instant augmentait l'émotion, vous serez bon pour eux, vous me le promettez? S'entendre appeler de nouveau monsieur, bien sérieusement, et par une dame si bien vêtue, était au-dessus de toutes les prévisions de julien : dans tous les châteaux en Espagne de sa jeunesse, il s'était dit qu'aucune dame comme il faut ne daignerait lui parler que quand il aurait un bel uniforme. Madame de Rênal, de son côté, était complètement trompée par la beauté du teint, les grands yeux noirs de julien et ses jolis cheveux qui frisaient plus qu'à l'ordinaire, parce que, pour se rafraîchir, il venait de plonger la tête dans le bassin de la fontaine publique. A sa grande joie, elle trouvait l'air timide d'une jeune fille à ce fatal précepteur, dont elle avait tant redouté pour ses enfants la dureté et l'air rébarbatif. Pour l'âme si paisible de madame de Rênal, le contraste de ses craintes et de ce qu'elle voyait fut un grand événement. Enfin elle revint de sa surprise. Elle fut étonnée de se trouver ainsi à la porte de sa maison avec ce jeune homme presque en chemise, et si près de lui. - Entrons, monsieur, lui dit-elle d'un air assez embarrassé. De sa vie une sensation purement agréable n'avait aussi profondément ému madame de Rênal; jamais une apparition aussi gracieuse n'avait succédé à des craintes plus inquiétantes. Ainsi ses jolis enfants, si soignés par elle, ne tomberaient pas dans les mains d'un prêtre sale et grognon. A peine entrée sous le vestibule, elle se retourna vers julien, qui la suivait timidement. Son air étonné, à l'aspect d'une maison si belle, était une grâce de plus aux yeux de madame de Rênal. Elle ne pouvait en croire ses yeux; il lui semblait surtout que le précepteur devait avoir un habit noir. - Mais est-il vrai, monsieur, lui dit-elle en s'arrêtant encore et craignant mortellement de se tromper, tant sa croyance la rendait heureuse, vous savez le latin? Ces mots choquèrent l'orgueil de julien et dissipèrent le charme dans lequel il vivait depuis un quart d'heure. - Oui, madame, lui dit-il en cherchant à prendre un air froid; je sais le latin aussi bien que M. le curé, et même quelquefois il a la bonté de dire mieux que lui. Madame de Rênal trouva que Julien avait l'air fort méchant; il s'était arrêté à deux pas d'elle. Elle s'approcha et lui dit à mi-voix : - N'est-ce pas, les premiers jours, vous ne donnerez pas le fouet à mes enfants, même quand ils ne sauraient pas leurs leçons ? Ce ton si doux et presque suppliant d'une si belle dame fit tout à coup oublier à julien ce qu'il devait à sa réputation de latiniste. La figure de madame de Rênal était près de la sienne; il sentit le parfum des vêtements d'été d'une femme, chose si étonnante pour un pauvre paysan. Julien rougit extrêmement et dit avec un soupir et d'une voix défaillante - Ne craignez rien, madame, je vous obéirai en tout. Ce fut en ce moment seulement, quand son inquiétude pour ses enfants fut tout à fait dissipée, que madame de Rênal fut frappée de l'extrême beauté de julien. La forme presque féminine de ses traits et son air d'embarras ne semblèrent point ridicules à une femme extrêmement timide elle-même. L'air mâle que l'on trouve communément nécessaire à la beauté d'un homme lui eût fait peur. - Quel âge avez-vous, monsieur? dit-elle à Julien. - Bientôt dix-neuf ans. - Mon fils aîné a onze ans, reprit madame de Rênal tout à fait rassurée; ce sera presque un camarade pour vous, vous lui parlerez raison. Une fois son père a voulu le battre, l'enfant a été malade pendant toute une semaine, et cependant c'était un bien petit coup. « Quelle différence avec moi, pensa Julien. Hier encore, mon père m'a battu. Que ces gens riches sont heureux! » Madame de Rênal en était déjà à saisir les moindres nuances de ce qui se passait dans l'âme du précepteur; elle prit ce mouvement de tristesse pour de la timidité et voulut l'encourager. - Quel est votre nom, monsieur ? lui dit-elle avec un accent et une grâce dont julien sentit tout le charme sans pouvoir s'en rendre compte. - On m'appelle Julien Sorel, madame. » (Stendhal, Le Rouge et le Noir). | Le roman s'appelle le Rouge et le Noir, et cela signifie que venu plus tôt, Julien se serait créé « un avenir brillant et glorieux » en portant l'uniforme militaire; à partir de la Restauration, ce n'est plus le champ de bataille, c'est le confessionnal et la sacristie qui offrent les plus sûrs moyens de parvenir : Julien revêtira la soutane. On a dit aussi que si le noir symbolise bien la soutane, c'est le boureau qu'il faut voir dans le rouge. (Signalons, sans insister, l'analogie de ce titre avec celui du roman de Voltaire : le Blanc et le Noir, que Stendhal connaissait certainement). L'auteur avait d'abord pensé intituler son roman simplement Julien. Premier roman moderne, comme a pu le remaquer Henri de Montclar (1885), qui ouvra la voie aux Flaubert et aux Balzac, à l'école psychologique, Le Rouge et le Noir renferme, avec des vues historiques et sociales profondes, une étude psychologique de premier ordre. Dans cette société immédiatement issue de la Révolution, où toutes les carrières semblent ouvertes au mérite personnel, Stendhal nous montre à l'oeuvre une personnalité supérieure, énergique, que l'ambition et les obstacles dépouillent peu à peu de tout scrupule, et qu'une singulière malchance empêche seule d'arriver au succès. (M. Roustan/ NLI). « ... J'ai dit que sa puissance d'analyse, sa sensibilité frémissante et la multiplicité de ses expériences, avaient conduit Beyle à concevoir et à exprimer quelques vérités profondes sur la France du XIXe siècle. Le Rouge et le Noir renferme l'énoncé le plus complet de ces vérités - livre extraordinaire et que j'ai vu produire sur certains cerveaux de jeunes gens l'effet d'une intoxication inguérissable. Quand ce roman ne révolte pas, il ensorcelle. C'est une possession comparable a celle de la Comédie humaine. Mais Balzac a en besoin de 10 volumes pour mettre sur pied ses personnages [...]. Le Rouge et le Noir n'a pas cinq cents pages. C'est une eau-forte, mais d'un détail infini et dans la courte dimension de cette eau-forte, un univers tient tout entier. Que dis-je? Pour les maniaques de ce chef-d'oeuvre les moindres traits sont un univers [...]. Si j'écrivais de la critique par anecdote[...], je raconterais d'étranges causeries entre écrivains connus, dont les citations de ces petites phrases sèches et rèches comme les formules du Code, faisaient toute la matière. Je donne le fait pour ce qu'il vaut. Il est exceptionnel [...], mais témoigne de l'intensité de séduction que ce roman possède. Au regard de l'analyse, la bizarrerie de ces engouements n'est qu'une garantie de plus de leur sincérité. Pour qu'un homme de quarante ans, et qui a vécu, se souvienne d'un livre au point d'en subir la hantise, il faut que ce livre aille bien au fond des choses humaines ou tout au moins contemporaines et qu'il suit explicatif d'une quantité considérable de caractères et de passions [...]. Si je ne me trompe, le point de départ de Rouge et Noir a été fourni à Beyle par une continue et dure expérience de la solitude intime. Le mot société lui parut, très jeune, étiqueter une duperie et masquer une exploitation [...]. Son imagination conçut ce que de telles idées pouvaient introduire de ravages dans une tête moins désabusée que la sienne - et il créa Julien Sorel [...]. Le déclassé apparaît d'abord, puis le révolutionnaire « c'était l'homme malheureux en guerre avec toute la société, dit Stendhal. » Cette guerre étrange, et dont les épisodes mystérieux ensanglantent d'abord le coeur qui l'engage, tel est le tirai sujet dlu grand roman de Beyle. Guerre passionnée et passionnante, surtout parce que l'auteur a su donner à son héros un magnifique outillage de supériorités réelles. L'intelligence de Julien est de premier ordre, c'est tout simplement celle de Stendhal lui-même : perspicace et tourmentée, lucide comme un théorème d'algèbre et mordante comme un réquisitoire. La volonté de ce jeune homme est celle d'un soldat qui fait campagne et qui, préparé tous les jours au suprême danger, n'attache plus de sens, au mot peur. En même temps, sa sensibilité toujours à vif saigne au plus léger coup d'épingle. [...] Tout aboutit à le transformer en une bête de proie, allant à la chasse avec les armes de la civilisation, c'est-à-dire qu'au lieu de frapper il ruse, qu'il masque sa force pour mieux dominer, et qu'il devient hypocrite comme Tartufe, ne pouvant commander comme Bonaparte... Voilà, je le confesse. un abominable homme! Ce vers de la comédie de Molière vous arrive aux lèvres, n'est-ce pas? Stendhal répond en vous démontrant que des qualités de premier ordre ont conduit cet homme à cette conception criminelle de lui-même et de la vie, et que, dans un monde sans tradition, où chaque individu est l'artisan de sa propre fortune, l'excessive concurrence jointe à l'excessif développement de la vie personnelle, est la cause d'exaspéralious d'orgueil qui, eu temps de paix, peuvent mener de forts caractères à de terribles abus de cette force... Certes la couleur de la peinture est merveilleuse. » (Paul Bourget, Essais de psychologie contemporaine, 1883). | |