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On appelle temps' les formes que prend le verbe' suivant le rapport de l'action à un temps déterminé. Le rapport exprimé est la simultanéité, l'antériorité ou la postériorité. Il pourrait donc y avoir théoriquement une multitude de formes verbales exprimant le temps, suivant que l'on voudrait envisager le rapport de l'action à un plus ou moins grand nombre de moments déterminés dans la durée. Mais il n'en résulterait que confusion, et les langues ont exprimé le temps à l'aide d'un nombre de formes relativement restreint. On n'a considéré en principe que trois subdivisions de la durée : le moment présent, la portion de la durée antérieure au présent, la portion de la durée postérieure; de là trois temps fondamentaux, un présent, un passé et un futur, que l'on a appelés primitifs, principaux, ou mieux absolus; ce sont des temps à rapport simple, qui expriment la simultanéité, l'antériorité et la postériorité relativement au moment même de la parole. Mais on peut encore établir ces rapports avec un moment du passé ou avec un moment de l'avenir; on aura donc une double série de formes verbales exprimant ces mêmes rapports, l'une relativement au passé, l'autre relativement au futur; ces formes ont reçu le nom de temps dérivés, secondaires ou relatifs; elles sont à rapport double. Toutes les langues possèdent un présent, un futur et un passé absolus, ce dernier appelé encore parfait ou prétérit; mais les deux autres séries ne sont pas toujours complètes; il n'y a pas de forme, par exemple, pour exprimer la postériorité au futur, et cela se comprend, puisque cette relation est exprimée dans tous les cas par l'union dans une proposition complexe du futur et du temps dit futur antérieur, qui marque l'antériorité au futur. Il va de soi que les formes verbales exprimant les modalités de la proposition (les modes) sont susceptibles d'avoir des temps, c.-à-d. des formes signifiant que ces modalités sont envisagées par rapport à un moment déterminé; mais généralement les temps des modes n'expriment pas le temps par leur forme, et les temps des modes dits impersonnels, l'infinitif et le participe, ne marquent le temps que relativement au verbe de la proposition dont ils dépendent. Le système des temps n'est pas le même dans toutes les langues; certaines d'entre elles manquent d'un ou de plusieurs temps qui sont employés par d'autres; le grec, par exemple, a de plus que le latin un aoriste (temps du passé) pour tous les modes, mais, n'a pas le passé antérieur qui est dans cette langue; le français distingue le parfait et l'imparfait, qui se confondent en allemand ; le grec moderne a deux futurs; les langues anciennes ignorent le conditionnel, qui s'est développé dans les langues modernes, etc. Mais ceci est du ressort des grammaires de chaque langue. Il y a lieu de remarquer que certaines langues anciennes, le grec, entre autres, expriment le passé en préfixant au radical un augment, mais seulement à l'indicatif; les temps ainsi formés sont dits temps historiques. Le système des temps, dans la langue française, se compose de deux sortes de temps, appelés d'après leur forme temps simples et temps composés. L'emploi des temps en françaisEmploi des temps de l'indicatif.Présent. On emploie le présent de l'indicatif : 1° Pour exprimer une chose qui a lieu dans le temps où l'on est, dans le moment actuel.Imparfait.Ex. : Je mange.2° Pour exprimer une chose vraie dans tous les temps.Ex. : Je vous ai enseigné - que la Terre est ronde.3° Dans les narrations, pour donner à la phrase plus de vivacité.Ex. : Guillaume Tell vise, tire, lance son trait, et la pomme emportée vole avec lui.4° Après si, lorsque le verbe de la proposition principale est au futur.Ex. : Si vous venez, vous me ferez plaisir. Le mot imparfait signifie non entièrement passé. On emploie l'imparfait de l'indicatif : 1° Pour indiquer qu'une chose a eu lieu en même temps qu'une autre déjà accomplie. Ex. : Votre frère était déjà grand quand il a quitté le pays.2° Pour exprimer une chose passée qui était habituelle, de coutume; un état, une action de longue durée.Ex. : On brûlait les morts à Rome.3° Dans une proposition subordonnée lorsque le verbe de la proposition principale est à un temps passé. 4° Après si, lorsque le verbe de la proposition principale est au conditionnel. Ex. : Je partirais, si on me le permettait. Passé simple.Remarque. - Si on me le permettait est pour si on me le permettrait. Cet emploi de l'imparfait constitue un gallicisme. On emploie le passé simple pour indiquer qu'une action a eu lieu dans un temps passé complètement écoulé. Ex. : Je le vis hier, la semaine passée, l'année dernière.Passé composé. On emploie le passé composé pour indiquer qu'une chose a eu lieu dans un temps passé, qu'il soit ou non complètement écoulé. Ex. : Le printemps a commencé le vingt et un mars.Quelquefois on se sert soit du passé simple, soit du passé composé, pour exprimer une chose vraie dans tous les temps. Ex. : Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire.Le passé composé exprime quelquefois un futur antérieur. Ex. : Attendez-moi, j'ai fini dans un instant, c'est-à-dire, j'aurai fini, etc.Remarque. - Le passé composé, pouvant s'employer pour exprimer indistinctement tous les instants du passé, est d'un usage beaucoup plus fréquent que le passé simple. Passé antérieur et plus-que-parfait. Le passé antérieur est en relation naturelle avec le passé simple et s'emploie conjointement avec celui-ci. Ex. : A peine le courrier fut-il arrivé qu'il repartit.Le plus-que-parfait est en relation naturelle avec l'imparfait, mais il peut s'employer en outre avec le passé simple et avec le passé composé. Ex. : Quand j'avais étudié, j'allais me promener.Futur. On emploie le futur simple 1° Pour indiquer qu'une chose aura lieu dans un temps à venir.Futur antérieur.Ex. : Je partirai dans trois jours.2° A la place de l'impératif.Ex.: Tu ne prendras ni retiendras le bien d'autrui; c'est-à-dire ne prends pas et ne retiens pas le bien d'autrui. On emploie le futur antérieur pour indiquer qu'une chose à venir en précède une autre également à venir. Ex.: Vous recevrez votre salaire quand vous aurez achevé votre travail.Le futur antérieur a quelquefois le sens d'un passé comme dans cet exemple : J'espère que vous n'aurez pas trop parlé. Quelquefois on oppose deux futurs antérieurs l'un à l'autre de manière que l'un soit dans une proposition principale et l'autre dans une proposition subordonnée. Ex. : Quand vous aurez prêché longtemps, vous n'aurez converti personne, si vous ne donnez pas l'exemple.Règle pour les narrations. Dans un récit, tous les verbes d'une même phrase et qui ont la même importance doivent être au même temps : si le premier verbe est au présent, les autres verbes doivent être au présent; si le premier verbe est au passé, les autres verbes doivent être au passé. Ex.: La mouche va, vient, fait l'empressée.Remarque. - Quoique l'on emploie souvent le présent au lieu du passé dans les narrations, il ne faudrait pas faire de cet emploi une règle constante. Dans un récit de longue haleine, il vaut mieux se servir tantôt du présent et tantôt du passé, en ménageant habilement les transitions de l'un à l'autre. Ce changement introduit une variété qui délasse le lecteur. Rien de plus monotone que de mettre tous les verbes soit au présent soit au passé. Emploi des temps du conditionnel. 1° Pour exprimer qu'une chose aurait lieu moyennant une condition.S'il y a affirmation formelle, ou si le fait est certain, on peut employer le futur.Ex. : Je serais heureux, si j'avais suivi vos conseils.2° Pour exprimer un souhait avec réserve. Ex. : Votre frère m'a assuré que vous irez à la campagne.Passé du conditionnel. Le passé du conditionnel correspond au plus-que-parfait et au futur antérieur de l'indicatif. On l'emploie : 1° Pour exprimer un temps passé, mais futur par rapport au temps du verbe qui suit le si conditionnel.La seconde forme du passé du conditionnel ne peut remplacer la première quand il n'y a pas de condition exprimée. Ainsi on ne peut pas dire : Je comptais que vous eussiez achevé mon habit pour dimanche. Pour être correct, il faut s'exprimer ainsi : Je comptais que vous auriez achevé mon habit pour dimanche.Ex. : J'aurais été content si vous aviez pu venir.2° Pour remplacer le futur antérieur dans les propositions subordonnées, quand le verbe de la proposition principale est au passé.Ex. : Je croyais que vous seriez arrivé avant la pluie. Le temps de l'impératif. L'impératif présent sert aussi bien pour le présent que pour le futur. Ex. : Partez maintenant. - Partez demain.N.B. : L'emploi du mode infinitif permet aussi des tournures qui ont valeur d'impératif : Ex. : Au carrefour, prendre la rue ...Emploi des temps du subjonctif. Présent et passé. Quand le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur, on met le verbe de la proposition subordonnée au présent du subjonctif, si l'on veut exprimer une action présente ou future; on met ce verbe au passé du subjonctif, si l'on veut exprimer une action passée. Ex. : Je crains - que vous ne me réveilliez pas demain.Imparfait et plus-que-parfait. Quand le verbe de la proposition principale est à un temps passé ou au conditionnel, on met le verbe de la proposition subordonnée à l'imparfait du subjonctif si l'on veut exprimer une action présente ou future; on met ce verbe au plus-que-parfait du subjonctif, si l'on veut exprimer une action passée. Ex. : Je craignais - que mon ami ne parvînt pas à escalader le Kilimanjaro.Quand le verbe de la proposition subordonnée exprime une action qui a lieu au moment où l'on parle ou qui se reproduit de tout temps, on n'a pas égard aux règles précédentes et on met le verbe de la proposition subordonnée au présent. Ex. : Je n'ai jamais dit que vous soyez paresseux.Quand le sens de la proposition subordonnée est modifié par une proposition conditionnelle, les règles pour l'emploi des temps du subjonctif ne sont pas non plus applicables. Ex. : Je ne crois pas que vous eussiez parlé de la sorte si vous en aviez prévu les conséquences.Emploi des temps de l'infinitif. Présent. Le présent de l'infinitif s'emploie pour les trois temps. Ex. : Présent de l'infinitif exprimant un présent : je crois avoir raison; c'est-à-dire que j'ai raison.Passé. Le passé de l'infinitif peut exprimer : 1° Un temps passé.Ex. : Je crois avoir réussi, c'est-à-dire que j'ai réussi.2° Un futur antérieur.Ex. : Quand vous croirez avoir corrigé toutes vos fautes, vous me montrerez votre copie; c'est-à-dire quand vous croirez que vous aurez corrigé. |
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