| Le subjonctif est un mode des verbes qui exprime l'affirmation d'une manière subordonnée et comme dépendante d'un autre verbe, auquel le verbe au subjonctif est le plus souvent lié par le moyen d'une conjonction. Aussi le subjonctif ne s'emploie-t-il jamais que pour marquer une chose douteuse ou indécise. Les verbes du sens de permettre, défendre, souhaiter, désirer, craindre, vouloir, ordonner, douter, nier, etc., se construisent en français avec le subjonctif. D'autres verbes qui n'entraînent pas, par l'idée qu'ils expriment, l'emploi du subjonctif dans une proposition subordonnée, gouvernent ce mode dès qu'ils prennent la forme négative ou interrogative; c'est ainsi qu'on dit : « Je ne crois pas qu'il vienne; Croyez-vous qu'il vienne?» tandis qu'on dit : «-Je crois qu'il ne vient pas. » Certains verbes se construisent avec l'indicatif ou avec le subjonctif selon la nuance de sens qu'ils expriment; ainsi le verbe prétendre signifie à la fois affirmer et vouloir avec énergie : dans le 1er cas, il est suivi de l'indicatif; dans le 2e, du subjonctif. Il paraît, Il me semble, se construisent avec l'indicatif; Il ne paraît pas, Il semble, avec le subjonctif. Toutefois, il peut arriver que Il semble ait pour complément une proposition exprimant une réalité, surtout si ce verbe laisse percer quelque ironie, comme dans cette phrase de La Bruyère : « Il semble que la Logique est l'art de convaincre de quelque vérité. » C'est sur l'idée d'indécision inhérente au subjonctif que repose l'emploi de ce mode après les pronoms conjonctifs, comme lorsqu'on dit : «Je cherche quelqu'un qui me rende service ». Il y a cedendant telles manières de parler où il est difficile de rendre compte du subjonctif, comme lorsqu'on dit : « Le chien est le seul animal dont la fidélité soit à l'épreuve ». Le subjonctif n'est pas plus logique avec avant que, dans beaucoup de cas, que ne le serait l'indicatif; la preuve en est qu'en grec et en latin les mots qui correspondent à cette locution conjonctive se construisent fréquemment avec l'indicatif. Bien que et quoique ne gouvernent pas essentiellement le subjonctif, et cependant toujours ces conjonctions sont suivies de ce mode. Comment se fait-il que la conjonction que, mise pour éviter la répétition de si, qui ne gouverne que l'indicatif, gouverne le subjonctif? Comment si ne gouverne-t-il en aucun cas ce mode? Ce sont là de pures décisions de l'usage ou de l'euphonie. Le subjonctif n'est pas toujours nécessairement accompagné d'une conjonction; dans certains tours vifs de phrase, on l'omet avec avantage :« Écrive qui voudra. Puissé-je y voir tomber la foudre! - Le vent vous soit favorable! » Le subjonctif a différents temps, le présent, l'imparfait, le parfait ou passé, le plus-que-parfait, et, dans quelques langues, le futur, qui se confond le plus souvent avec le présent. (P.). | |