| Sagesse, mot qui fut d'abord synonyme de science. Le sage était le savant; la sagesse consistait à savoir par réflexion, et à appliquer les conséquences des idées et des principes. Elle avait un sens tout spéculatif, et c'est dans ce sens que Bossuet a dit que la sagesse est la connaissance certaine des effets par les premières causes, comme quand on rend raison des événements ou de l'ordre de l'univers par la providence. Ce qu'on appelait la sagesse des Égyptiens et des premiers philosophes n'était que leur science. On s'aperçut bientôt que cette science primitive ne répondait pas à la réalité, et la sagesse devint la philosophie (amour de la sagesse). Cette dernière prit alors un sens exclusivement moral et politique : ainsi, les Sept sages de la Grèce se montrent tous avec ce caractère commun, que leur sagesse était toute pratique. Pour Socrate, la sagesse était tout entière dans la morale, et c'est ainsi qu'on l'a comprise depuis; on vit en elle la conseillère des humains, lui disant ce qu'il doit faire : elle est en quelque sorte une voix de la conscience. Tous les écrits traitant de la Morale se rattachent à la sagesse; mais il y a plus spécialement le Livre de la Sagesse, attribué à Salomon; le Traité de la Sagesse, de Charron; les Leçons de la Sagesse, de Débonnaire; il faut citer aussi ce qu'on a des poëtes gnomiques de la Grèce, et les Vers dorés attribués à Pythagore. Les Grecs personnifiaient la Sagesse sous la figure d'Athêna, avec une chouette à ses pieds, pour montrer que la sagesse veille toujours. (B.). | |