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Les quasars
Les quasars sont des sources de rayonnement lointaines et variables, que l'on observe au centre de certaines galaxies (galaxies particulières). Ils correspondent, au même titre que les radiogalaxies et les galaxies de Seyfert, à l'une des manifestations des AGN, marquant un surcroît de puissance par rapport  à ces dernières (et plus spécialement à celles du type 1, auxquels ils ressemblent le plus), qu'ils surpassent couramment de deux ordres de grandeur. 

Leur nom est du contraction de quasi-stellar (source), ou source quasi-stellaire, qui faisait référence, lors de leur découverte, au fait que leur émission semblait provenir d'un objet ponctuel, similaire à ce que serait celle d'une étoile. On a découvert par la suite qu'ils étaient excessivement éloignés et n'avaient rien avec des étoiles. 

Le quasar le plus proche connu est 3C 273, dans la constellation de la Vierge. Il se situe à un peu plus d'un milliard d'années-lumière (z = 0,158). En général les quasars se situent bien plus loin. Ils sont particulièrement abondants à des distances qui correspondent aux redshifts compris entre z = 2 et z = 2,5. On en connaît également à des redshifts bien supérieurs. Les plus lointains ont un rédshift z = 8, ce qui correspond à seulement 700 millions d'années après le big bang

Au cours des dernières années, il a été possible d'obtenir des images montrant que les quasars correspondent à une région très brillante (et toujours d'apparence ponctuelle), situé au coeur de galaxies. Ces galaxies hâtes peuvent appartenir aux principaux types morphologiques connues. Mais on note aussi qu'elles sont souvent déformées par des interactions avec des galaxies voisines.


Galaxies-hôtes de quasars, vus par le télescope spatial Hubble.
(Crédit:  John Bahcall (IAS, Princeton), Michael Disney (University of  Wales), NASA)

Les astronomes distinguent plusieurs sortes de quasars selon qu'ils sont ou non des sources d'émission radio. Certaines caractéristiques spectrales peuvent également être un trait discriminatoire. Ainsi reconnaît-on une catégorie particulière de quasars dont le spectre est pratiquement dépourvu de raies d'émission. Il s'agit des lacertides ou blazars. Le terme de lacertides  fait référence à BL Lacertae, prototype de ces objets (dans la constellation du Lézard); quant au mot blazar, on peut le faire dériver de l'anglais to blaze = flamboyer, mais peut aussi se comprendre comme une contraction de BL lacertae et de quasar. 



Suzy Collin-Zahn, Des quasars aux trous noirs, EDP Sciences, 2009. - La recherche n'est pas un long fleuve tranquille. Contrairement à ce que l'on croit souvent, elle ne se développe pas linéairement, elle hésite, s'enlise souvent dans des voies de garage et retourne parfois même en arrière. L'histoire de chaque discipline est ainsi jalonnée d'avancées et de reculs, d'idées prémonitoires qui ne sont pas prises en compte, ou au contraire de théories erronées discutées à perte de vue, de conclusions justes mais fondées sur des idées fausses et vice-versa, de découvertes inattendues et de controverses passionnées. Pourtant, malgré cette démarche cahoteuse et grâce à des bonds brutaux en avant, la Science finit toujours par progresser sur le long terme. Découverts par hasard au début des années soixante, les quasars sont les astres les plus lumineux et les plus distants de l'Univers. Leur puissance vertigineuse est produite dans une région absolument minuscule. On conçoit donc aisément combien ils ont suscité d'intérêt, tant par les phénomènes extraordinaires qui y sont en jeu, que par leurs distances qui en font des sondes de l'Univers lointain et de son passé. On a mis presque vingt ans à admettre qu'ils tiraient leur puissance de la présence d'un trou noir géant en leur sein, et encore vingt autres années à se convaincre que la plupart des galaxies, et même la Voie lactée, contiennent de tels trous noirs qui sont les cadavres des quasars du passé. L'histoire des quasars permet mieux que toute autre d'illustrer le cheminement erratique de la science. Elle montre comment une discipline finit par se structurer après un demi-siècle d'errance, pour déboucher sur un modèle physique cohérent et sur une nouvelle vision de l'évolution des galaxies et de l'Univers. (couv.).

P. Petitjean, Les raies d'absorption dans le spectre des quasars, EDP sciences, 2003 . 

En bibliothèque  - D. Kunth, Les quasars, Flammarion (Domino), 1998. - Max Camenzind et A. Boucher. - Les noyaux actifs de galaxies (galaxies de Seyfert, QSO, Quasars, Lacertides et radiogalaxies), Springer Verlag France, 1997. - Isaac Asimov, Pulsars, quasars et trous noirs, Père Castor, 1989. - Suzy Collin, Stasinka, Les quasras aux confins de l'univers, Le Rocher.

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