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La prostate
est une glande de couleur jaune rougeâtre, ferme
et dense, située derrière la symphyse
du pubis, au-devant du rectum,
au-dessous du col de la vessie, traversée par
l'origine du canal de l'urètre.
Spéciale au mâle, cette glande a la forme d'un croissant, dont la cavité
embrasse le canal de l'urètre. Ses deux parties latérales s'évasent
sous la forme de lobes latéraux. Grosse comme une
noix chez l'adulte, elle se développe beaucoup avec l'âge et devient
la cause de troubles graves dans la miction chez les hommes âgés. Séparée
du pubis par le plexus veineux de Santorini, elle est néanmoins réunie
au pubis par les ligaments pubio-prostatiques
(partie inférieure des pubio-vésicaux). Elle répond au rectum par l'intermédiaire
de l'aponévrose prostato-péritonéale;
latéralement, elle est embrassée par les releveurs
de l'anus dont la sépare l'aponévrose pubio-rectale
(aponévrose latérale de la prostate). Dans l'intérieur de la prostate
s'enfonce l'utricule prostatique
(vagin mâle, organe de Weber). De chaque côté elle est traversée par
les canaux Ă©jaculateurs.
La prostate est formée par la réunion
de 20 Ă 30 petites glandes en grappes enfouies dans une gangue cellule-musculaire.
Cette gangue se condense à la périphérie pour constituer la capsule
de la prostate. Les fibres musculaires sont des fibres lisses dérivant
des muscles lisses des parois du canal de l'urètre.
Les glandules prostatiques ne sont aussi qu'une sorte d'Ă©migration de
l'appareil glandulaire du canal. Les canaux excréteurs, au nombre de 20
à 30, viennent s'ouvrir dans l'urètre, de chaque côté du verumontanum.
Le liquide que sĂ©crètent ces glandes est laiteux; il est destinĂ© Ă
venir se mélanger au sperme au moment de
l'éjaculation. Dans l'âge avancé, il renferme des concrétions protéiques
jaunâtres et stratifiées auxquelles on a donné le nom de concrétions
de la prostate.
Les artères de
la prostate viennent des hémorroïdales moyennes, des vésicales et des
pudendales internes. Les veines se rendent dans
les plexus péri-prostatiques et dans les plexus
sous-muqueux de l'urètre. Les lymphatiques
vont se jeter dans les ganglions pelviens, et
les nerfs viennent des plexus hypogastriques.
Comme toutes les glandes, la prostate sécrète
un produit, appelé liquide prostatique. Ce liquide, d'un blanc opalin,
plus ou moins jaunâtre selon les sujets,
« possède
la consistance du lait crémeux, assez coulant, non visqueux, et donne
une réaction légèrement alcaline » (Picard).
Sa sécrétion est continue, mais assez lente;
quant à l'excrétion, elle ne se fait qu'au moment de l'éjaculation.
Comme constitution, le liquide prostatique est un fluide
« tenant
en suspension des gouttelettes graisseuses, de très fines granulations,
quelques cellules épithéliales prismatiques, des gouttes hyalines d'une
substance visqueuse, mais pas de leucocytes » (Picard).
On a supposé que le liquide prostatique aurait
la propriété de diluer le sperme et de vivifier les
spermatozoĂŻdes
Ă leur issue des vĂ©sicules sĂ©minales. Il n'est pas indispensable Ă
l'acte de l'Ă©jaculation, mais il joue un rĂ´le important pendant l'Ă©jaculation
même, en empêchant, par l'oblitération de l'orifice urétrovésical,
la projection du sperme dans la vessie. En outre,
troisième rôle, la turgescence de la prostate interviendrait pour maintenir
béants les orifices des conduits éjaculateurs, ce qui favorise également
l'éjaculation du sperme. En quatrième lieu, la prostate intervient pour
la rétention de l'urine dans la vessie, grâce
à la fermeture hermétique de l'orifice urètro-vésical qu'elle détermine.
La prostate joue encore un rĂ´le particulier dans la miction. (Ch.
Debierre / A19). |
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