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Histoire de la philosophie |
Histoire
de la philosophie
La philosophie juive |
La sagesse des anciens HébreuxCe fut en s'adressant au coeur de l'humain, à son sentiment moral, à son imagination, que les sages et les prophètes des anciens Hébreux cherchaient à entretenir et à propager la croyance à un être unique, créateur de toutes choses. Les Hébreux ne cherchèrent pas à pénétrer dans le secret de la divinité; l'existence de Dieu, la spiritualité de l'âme, la connaissance du bien et du mal ne sont pas chez eux les résultats d'une série de syllogismes; ils croyaient au Dieu créateur qui s'était révélé à leurs ancêtres, et dont l'existence leur semblait au-dessus du raisonnement des humains. Il n'existe donc dans leurs livres saints aucune trace de ces spéculations métaphysiques que nous trouvons chez les Indiens et chez les Grecs, et ils n'ont pas de philosophie dans le sens que nous attachons à ce mot. Le mosaïsme (c'est-à -dire les conceptions que l'on place sous l'autorité de Moïse), dans sa partie théorique, ne nous présente pas une théologie savante, ni un système philosophique, mais une doctrine religieuse à laquelle on donnait pour fondement la révélation.Cependant plusieurs points de cette doctrine, quoique présentés sous une forme poétique, sont évidemment du domaine de la philosophie, et on y reconnaît les efforts de la pensée humaine cherchant à résoudre certains problèmes de l'humain dans ses rapports avec la transcendance. Ce qui devait surtout préoccuper les sages des Hébreux, c'était l'existence du mal dans un monde émané de l'Être qui est vu comme le suprême bien comment admettre l'existence réelle du mal sans imposer des limites à cet Être absolu, sans tomber dans le dualisme? Le mal, répond la doctrine mosaïque, n'a pas d'existence réelle; il n'existe pas dans la création qui, émanée de Dieu, ne saurait être le siège du mal; à chaque période de la création Dieu vit que cela était bon. Le mal n'entre dans le monde qu'avec l'intelligence, c'est-à -dire du moment où l'humain devenu un être intellectuel et moral, est destiné à lutter contre la matière, il s'établit alors une collision entre le principe intellectuel et le principe matériel, et c'est de cette collision que naît le mal : car l'humain, ayant le sentiment moral et étant libre dans ses mouvements, doit s'efforcer de mettre d'accord ses actions avec le suprême bien, et, s'il se laisse vaincre par la matière, il devient l'ouvrier du mal. Cette doctrine du mal, déposée dans le troisième chapitre de la Genèse, est intimement liée à celle du libre arbitre, qui est une des doctrines fondamentales du mosaïsme; l'humain jouit d'une liberté absolue dans l'usage de ses facultés : la vie et la bien, la mort et le mal sont dans ses mains (Deutéronome, ch. XXX, 15 et 19). Il est important de faire ressortir ici cette doctrine, à laquelle les Juifs ont toujours subordonné les diverses doctrines philosophiques d'origine étrangère qu'ils ont embrassées à différentes époques; le développement de cette doctrine, dans ses rapports avec la providence divine et avec la volonté de Dieu, comme cause unique de la création, a été de tout temps considérée par les philosophes juifs comme un des sujets les plus importants de leurs méditations (Maimonide, Moré nebouchim, 3e partie, ch. XVII). Les sages chez les anciens Hébreux comme chez les Arabes, se bornaient à cultiver la poésie et cette sagesse pratique que les Orientaux aiment à présenter sous la forme de paraboles, de proverbes et d'énigmes. La religion des Hébreux ne laissait pas de place aux spéculations philosophiques proprement dites. Dans les réunions des sages, on abordait quelquefois des questions d'une haute portée philosophique; mais on traitait les questions au point de vue religieux et sous une forme poétique. Ainsi, par exemple, dans le Livre de Job (adaptation d'un texte mésopotamien), nous voyons une réunion de quelques sages qui essayent de résoudre les problèmes de la Providence divine et de la destinée humaine. Après une longue discussion qui n'aboutit à aucun résultat, Dieu apparaît lui-même dans un orage et accuse la témerité avec laquelle des humains ont prétendu juger les voies secrètes de la Providence. L'humain ne peut que contempler avec étonnement les oeuvres de la création; tout dans la nature est pour lui un profond mystère, et comment oserait-il juger les desseins impénétrables de la Providence divine et le gouvernement de l'univers? L'humain ne saurait connaître les voies de l'Être infini; il doit s'humilier devant le Tout-Puissant et se résigner à sa volonté : telle est la thèse finale du Livre de Job, qui évidemment a une tendance purement religieuse, et accorde trop peu de pouvoir à la raison humaine pour favoriser la spéculation philosophique. Le livre de l'Ecclésiaste, qui aboutit à peu près au même résultat, offre des traces d'un scepticisme raisonné et suppose déjà certains efforts de la pensée dont l'auteur a reconnu l'impuissance; il fait même allusion à une surabondance de livres (ch. XII, 12), dans lesquels l'esprit humain avait essayé de résoudre des problèmes au-dessus de ses forces. Mais le livre de l'Ecclésiaste, attribué à Salomon, nous révèle, par le style et par les idées, une époque où les Hébreux avaient déjà subi l'influence d'une civilisation étrangère; ce livre est évidemment postérieur à la captivité de Babylone, et sous aucun rapport on ne saurait en tirer une conclusion sur l'état intellectuel des anciens Hébreux. L'exil de Babylone et les événements dont il fut suivi mirent les Juifs en contact avec les Babyloniens et les Perses, qui ne purent manquer d'exercer une certaine influence sur la civilisation et même sur les croyances religieuses des Juifs. L'influence des croyances déposées dans le Zend-Avesta se fait remarquer déjà dans quelques livres due l'Ancien Testament, notamment dans ceux d'Ezéchiel, de Zacharie et de Daniel. Les vrais adorateurs de Yahveh n'éprouvèrent pas pour les croyances des Perses cette répugnance qu'ils manifestèrent pour celles des autres peuples païens. La religion du Zend-Avesta, quoiqu'elle n'enseigne pas un monothéisme absolu, est aussi hostile à l'idolâtrie que celle des Juifs; la spiritualité de la religion des Perses fit que les Juifs furent moins réservés dans leurs rapports avec ce peuple, et que beaucoup de croyances perses devinrent peu à peu très populaires parmi les Juifs. La philosophie juive dans la tradition philosophique de l'AntiquitéMais le parsisme lui-même renferme trop peu d'éléments spéculatifs pour avoir pu à lui seul faire naître cher les Juifs la spéculation philosophique, et, en effet, le caractère dominant dans les écrits des Juifs sous les rois de Perse et dans les premiers temps de la domination macédonienne est essentiellement le même que celui que nous trouvons dans les écrits antérieurs à l'exil de Babylone. Ce furent leurs fréquents rapports avec les Grecs et l'influence de la civilisation de ces derniers qui, peu à peu, firent naître chez les Juifs le goût des spéculations métaphysiques. Ce goût, notamment chez les Juifs d'Égypte, était entretenu par le besoin de relever leur religion aux yeux des Grecs, qui la traitèrent avec un profond dédain; de perfectionner à cet effet l'interprétation de leurs textes religieux et de présenter leurs croyances, leurs lois et leurs cérémonies religieuses sousun point de vue plus élevé, afin de leur concilier le respect du peuple parmi lequel ils vivaient.Déjà dans la version grecque du Pentateuque, attribuée aux Septante et qui remonte à l'époque des premiers Ptolemée, on trouve de nombreux indices de l'interprétation allégorique, et on y découvre des traces de cette philosophie gréco-orientale qui se développa depuis parmi les Juifs d'Alexandrie, et dont Philon est le principal représentant. Sous le règne de Ptolémée Philométor, cette philosophie était déjà très développée, comme on peut le reconnaître dans les quelques fragments qui nous restent du philosophe juif Aristobule. Il en existe aussi des traces évidentes dans le Livre de la Sapience, qui est d'une époque incertaine, mais qui, sans aucun doute, a pour auteur un Juif d'Alexandrie. La doctrine fondamentale de cette philosophie peut se résumer ainsi : l'Être divin est d'une perfection tellement absolue, qu'il ne saurait être désigné par des attributs compréhensibles pour la pensée humaine; il est l'être abstrait sans manifestation; le monde est l'oeuvre de certaines forces intermédiaires, qui participent de l'essence divine, et par lesquelles seules Dieu se manifeste en répandant de tout côté des myriades de rayons. C'est parce moyen qu'il est partout présent et agit partout sans être affecté par les objets émanés de lui. Dans les développements de cette doctrine, tels du moins que nous les trouvons dans les écrits de Philon, on reconnaît une philosophie éclectique, dont les éléments sont empruntés à la fois aux principaux systèmes des Grecs et à certaines théories orientales répandues aussi chez les philosophes indiens, mais dont la filiation historique est peu claire. Quoique cette philosophie soit essentiellement panthéiste, et qu'elle proclame hautement que Dieu est le seul principe agissant dans l'univers, et que chaque mouvement dans notre âme se fait par l'impulsion divine, elle reconnaît néanmoins d'une manière absolue la liberté humaine, et, au risque d'être inconséquente, elle est entraînée par un intérêt moral et religieux à rendre hommage au principe du libre arbitre qui est, comme nous l'avons dit, fondamental dans le judaïsme. Les Juifs d'Égypte surent donner à cette philosophie éclectique une physionomie particulière, et ils la cultivèrent avec tant de succès, que plus tard on les regarda quelquefois comme des penseurs entièrement originaux. On alla jusqu'à voir dans Pythagore, dans Platon et dans Aristote les disciples des Juifs. Les fables rapportées par divers auteurs juifs sur les relations qui auraient existé entre plusieurs philosophes grecs et les sages des Juifs n'ont pas pris leur source dans l'orgueil national de quelques rabbins; elles remontent à une date très ancienne et ont été propagées par des écrivains païens et chrétiens. Josephe (Contre Apion, liv. I, ch. XXII) et Eusèbe (Praeparatio evang., lib. IX, c. III) rapportent un passage de Cléarque, disciple d'Aristote, où il est dit que ce dernier avait fait en Asie la connaissance d'un Juif, et que, s'étant entretenu avec lui sur des matières philosophiques, il avoua qu'il avait appris du Juif plus que celui-ci n'avait pu apprendre de lui. Selon Numenius d'Apamée, Platon n'était autre chose que Moïse parlant attique, ce qui prouve quel crédit avait obtenu le mode d'interprétation introduit parles Juifs d'Égypte. Les Juifs de Palestine ne durent pas, non plus, rester entièrement inaccessibles à la civilisation hellénique : d'abord, depuis la bataille d'Ipsus (301 av. J. C.), la Palestine resta environ un siècle, sauf quelques courts intervalles, sous la domination des rois d'Égypte et il dut exister de fréquents rapports entre les Juifs des deux pays. Ensuite, sous la domination des rois de Syrie, le goût de la civilisation et des moeurs grecques devint tellement dominant, que la religion des Juifs courut les plus grands dangers, jusqu'au temps où la tyrannie d'Antiochus Épiphane devint la cause de l'énergique réaction opérée par les Machabées. Dans les écoles ou les sectes que nous rencontrons sous les princes machabéens dans leur complet développement, on ne saurait méconnaître l'influence de la dialectique grecque. Les Juifs de Palestine étaient alors divisés en deux sectes, celle des pharisiens et celle des saducéens. • Les pharisiens, acceptant les croyances, les doctrines et les pratiques que le temps avait consacrées, cherchait à leur attribuer une origine antique et divine, en les disant transmises, depuis la plus haute antiquité, par une tradition orale, ou bien en faisant remonter à Moïse lui-même le système d'interprétation par lequel elle les rattachait aux textes religieux. S'il est vrai que cette secte sanctionnait beaucoup de croyances et de pratiques puériles, empruntées en grande partie aux Babyloniens et aux Perses, son système d'interprétation avait l'avantage de donner la vie et le mouvement à la lettre morte, de favoriser le progrès et le développement du judaïsme, et de donner accès chez les esprits éclairés, aux spéculations théologiques et philosophiques.Parmi les pharisiens il se forma une association d'hommes qu'on pourrait appeler des philosophes pratiques, qui, en adoptant les croyances et les observances religieuses du pharisaïsme, cherchèrent à faire prévaloir les principes d'une morale austère, professés par cette secte, mais non toujours pratiqués. Les membres de cette association donnaient l'exemple des vertus en action; une vie laborieuse et la lus grande tempérance les recommandaient à estime même du vulgaire, qui ne pouvait les juger qu'à la surface, ils portaient le nom d'esséens ou esséniens, probablement du mot syriaque asaya ( = les médecins) : car il semble qu'ils s'étaient formés sur le modèle d'une association juive d'Égypte, portant le nom de thérapeutes ou médecins des âmes, selon l'explication de Philon (de la Vie contemplative). Les thérapeutes
vivaient dans la solitude et se livraient à abstinence et à la contemplation;
les esséniens de Palestine, tout en appréciant mieux que les thérapeutes,
le côté pratique dans la religion comme dans la vie sociale, manifestaient
comme ces derniers un penchant très prononcé pour la vie ascétique
et contemplative. Ils nous intéressent ici particulièrement, parce qu'ils
semblent avoir été les premiers dépositaires d'une doctrine moitié
mystique, moitié philosophique, qui se developpa parmi les Juifs de Palestine
vers l'époque de la naissance du christianisme.
Nous savons par Josèphe (Guerre des Juifs, liv. II, ch. VIII) que
les esséniens attachaient une grande importance aux noms des anges,
et qu'ils avaient des doctrines particulières dont ils faisaient mystère,
et qui ne pouvaient être communiquées qu'aux membres reçus dans l'association
après un certain temps d'épreuve. Selon Philon (dans l'écrit intitulé
Quod
omnis probes liber) les esséniens dédaignaient la partie logique
de la philosophie, et n'étudiaient de la partie physique que ce qui traite
de l'existence de Dieu et de l'origine de tout ce qui est. Ils avaient
donc une doctrine dans laquelle, à côté de certaines spéculations métaphysiques,
l'angélologie jouait un rôle important. Il est probable qu'ils cultivaient
la doctrine connue plus tard sous le nom de cabbale,
doctrine puisée à des sources diverses et qui a inspiré les premiers
fondateurs de la gnose (Gnosticisme).
Les premiers siècles de l'ère chrétienne nous montrent les Juifs dans une situation peu favorable au progrès intellectuel. D'abord ils étaient absorbés par la lutte politique qui aboutit à la terrible catastrophe de Jérusalem ; et lorsque, après la malheureuse tentative de Barcochebas, les docteurs qui avaient pu échapper à la vengeance des Romains se furent convaincus que Jérusalem ne pouvait plus être le centre du culte et le symbole autour duquel devaient se réunir les débris dispersés de la nation juive, leur premier soin fut de fortifier les liens qui pussent réunir les Juifs de tous les pays comme société religieuse. Le système religieux des pharisiens, qui était celui de la grande majorité des Juifs, ne permit pas que l'on se contentât d'affermir l'autorité des livres sacrés; il fallut conserver une égale autorité aux interprétations et aux développements traditionnels qui jusque-là n'avaient été propagés dans les école que par l'enseignement oral, et dont il existait tout au plus quelques rédactions partielles qui ne pouvaient aspirer à l'honneur de la canonicité. Le premier quart du IIIe siècle vit paraître une vaste compilation renfermant toutes les lois, coutumes et observances religieuses consacrées par les écoles pharisiennes, et même celles qui, après la destruction du temple, ne trouvaient plus d'application réelle. Trois siècles furent ensuite employés à annoter, discuter et amplifier les différentes parties de cette compilation qui est connue sous le nom de Mischnah (Deuterôsis , dans les Novelles de Justinien). En même temps on s'occupait d'un vaste travail critique qui avait pour but de fixer irrévocablement le texte des livres sacrés d'après les manuscrits les plus authentiques, et on alla jusqu'à compter les lettres renfermées dans chaque livre. Dans les immenses compilations qui nous restent des cinq ou six premiers siècles de l'ère chrétienne, dans le Talmud comme dans les interprétations allégoriques de la Bible, il n'y a aucune trace de spéculations philosophiques. Si nous y trouvons souvent des réminiscences de la cabbale, elles concernent, pour ainsi dire, la partie exotérique ou l'angélologie; l'existence de la partie spéculative de la cabbale ne se révèle dans ces livres que par la mention des mystères contenus dans le Béreschith ou le premier chapitre de la Genèse, et dans la Mercabah ou la vision d'Ézéchiel. La philosophie juive au Moyen âgeLes Juifs restèrent dans le même état intellectuel jusqu'à l'époque où l'immense révolution opérée en Asie par Mahomet (Mohammed) et ses successeurs, et les mouvements intellectuels du monde musulman réagirent fortement sur la synagogue, et y firent naître des luttes, dont les champions avaient besoin d'autres armes que celles qu'ils étaient habitués à manier dans les écoles talmudiques pour résoudre des questions de droit canonique et des cas de conscience.Anan.
Les karaïtes.
En outre, les karaïtes étaient seuls propres à fonder la saine exégèse biblique, et à jeter les bases d'une théologie systématique et rationnelle, soutenue par pa spéculation philosophique. Sous ce dernier rapport, l'exemple des motecallemîn arabes (la philosophie arabe) exerça, sans aucun doute, une grande influence sur les docteurs karaïtes, qui, par leurs doctrines et leur position de schismatiques, avaient beaucoup d'analogie avec la secte musulmane des motazales, fondateurs de la science du calâm. Les théologiens karaïtes adoptèrent eux-mêmes le nom de motecallemîn (voy. le livre Cosri, liv. V, § 15), et Maimonide nous dit positivement qu'ils empruntèrent leurs raisonnements aux motecallemin musulmans (Moré nebouchîm, 1re partie, ch. LXXI). Ces raisonnements avaient pour but d'établir les croyances fondamentales du judaïsme sur une base philosophique. La dialectique d'Aristote, qui alors commença à être en vogue chez les Arabes, prêta son concours aux théologiens musulmans et juifs, quoique leur polémique fût dirigée en partie contre les doctrines philosophiques du Stagirite. Les principales thèses défendues dans les écrits des motecallemîn karaïtes furent celles-ci : La matière première n'a pas été de toute éternité; le monde est créé, et, par conséquent, il a un créateur; ce créateur, qui est Dieu, n'a ni commencement ni fin; il est incorporel et n'est pas renfermé dans les limites de l'espace; sa science embrasse toutes choses; sa vie consiste dans l'intelligence et elle est même l'intelligence pure; il agit avec une volonté libre, et sa volonté est conforme à son omniscience (voy. le livre Cosri). David
ben-Merwà n al-Mokammès.
Les rabbanites ou partisans du Talmud suivirent bientôt l'exemple qui leur fut donné par les docteurs karaïtes, et cherchèrent à consolider leur édifice religieux en l'étayant de raisonnements puisés dans la philosophie du temps. Saadia.
A côté de l'autorité de la Bible et de la tradition, Saadia reconnaît celle de la raison, et proclame non seulement le droit, mais aussi le devoir d'examiner la croyance religieuse qui a besoin d'être comprise afin de se consolider et de se défendre contre les attaques du dehors. La raison, selon lui, enseigne les mêmes vérités que la révélation; mais celle-ci était nécessaire pour nous faire parvenir plus promptement à la connaissance des plus hautes vérités que la raison abandonnée à elle-même n'aurait pu reconnaître que par un long travail. Les thèses sur lesquelles porte son raisonnement sont, en général, celles que nous avons mentionnées plus haut en parlant des karaïtes : l'unité de Dieu, ses attributs, la création, la révélation de la loi, la nature de l'âme humaine, etc. Quelques croyances de second ordre, peu conformes à la raison, comme la résurrection des morts, sont admises par lui, et il se contente de montrer que la raison ne s'y oppose pas absolument. D'autres croyances devenues alors populaires parmi les Juifs, mais qui n'ont aucune base dans l'Écriture, sont rejetées par Saadia et déclarées absurdes, par exemple la métempsycose (liv. VI, xh. VII). Dans son commentaire sur Job, Saadia nie l'existence d'un Satan ou ange rebelle, et explique que les fils de Dieu, ainsi que Satan, qui figurent dans le prologue du Livre de Job, sont des hommes, opinion très hardie pour l'époque de Saadia, La polémique occupe une grande place dans le Livre des croyances, et elle nous intéresse surtout parce qu'uelle nous fait connaître les opinions qui avaient cours alors dans le domaine de la religion et de la philosophie. Nous apprenons ainsi que des philosophes juifs avaient adopté, comme les motecallemîn la doctrine des atomes, qu'ils croyaient éternels; d'autres ne pouvant résister aux conséquences du rationalisme, niaient tous les miracles, et cherchaient à les expliquer d'une manière rationnelle. Au reste, la philosophie proprement dite n'occupe chez Saadia qu'un rang très secondaire; elle est au service de la religion, et elle n'est pour lui qu'un simple instrument pour défendre les croyances religieuses du judaïsme. La philosophie péripatéticienne n'avait pas encore fait de grands progrès parmi les Arabes; elle commença alors à se répandre et à se consolider par les travaux de Farabi. Saadia ne touche guère d'autres points du péripatétisme que les catégories, et il démontre longuement qu'elles sont inapplicables à Dieu (liv. II, ch. VIII). Sa théorie de la création de la matière est une attaque contre les philosophes de l'Antiquité en général. Parmi les théologiens juifs dont les ouvrages nous sont parvenus, Saadia est le premier qui ait enseigné d'une manière systématique le dogme de la création ex nihilo, professé indubitablement avant lui par les théologiens karaïtes; Saadia le démontre surtout d'une manière indirecte, en réfutant longuement tous les systèmes contraires à ce dogme (liv. I, ch. iv); il ne fait intervenir dans la création que la seule volonté de Dieu. Une autre doctrine que Saadia développe avec beaucoup de détails, est celle du libre arbitre, fondée sur le témoignage des sens, de la raison, de la Bible et de la tradition (liv. IV, ch. II et III). Il serait inutile de suivre Saadia dans ses raisonnements, qui nous frappent rarement par leur nouveauté, et qui d'ailleurs intéressent plus le théologien que le philosophe. Saadia a le grand mérite d'avoir montré à ses contemporains juifs que la religion, loin d'avoir à craindre les lumières de la raison, peut au contraire, trouver dans celle-ci un appui solide. Il prépara par là l'introduction des véritables études philosophiques parmi ses coreligionnaires, et l'époque glorieuse des Juifs d'Espagne et de Provence. Les philosophes
juifs d'Espagne.
On croit communément que les philosophes musulmans d'Espagne furent les maîtres en philosophie des Juifs de ce pays. Cette opinion est exacte pour ce qui concerne Maimonide et ses successeurs de l'Espagne chrétienne; mais il est certain que les Juifs d'Espagne cultivèrent la philosophie avec beaucoup de succès avant que cette science eût trouvé parmi les musulmans un digne représentant. Ibn-Gebirol
(Avicebron).
Avicebron ou Ibn-Gebirol se montre dès le principe initié à la philosophie péripatéticienne, en distinguant, dans tout ce qui est la matière et la forme, dont la liaison se fait par le mouvement; mais mieux qu'aucun des péripatéticiens arabes, il définit les idées de matière et de forme. La matière n'est que la simple faculté d'être en recevant la forme, et celle-ci limite la faculté d'être en faisant de la matière une substance déterminée. Hormis Dieu, qui, comme être nécessaire et absolu, n'admet aucun substratum de possibilité, tout être intellectuel ou matériel est composé de matière et de forme. Avicebron fut le premier à poser ce principe dans un sens absolu, et à attribuer à l'âme une matière, comme le dit saint Thomas d'Aquin : « Quidam dicunt quod anima et omnino omnis substantia praeter Deum est composita ex materia et forma. Cujus quidem positionis primus auctor invenitur Avicebron auctor libri Fontis vikae. » (Quaestiones disputatae, Quaest. de anima, art. 7, edit. Lugd., f° 153 a. Voy. aussi Albert, de Causis et proc. univ., lib. I, tract. I, c. V.).Si d'un côté Avicebron spiritualise la matière en l'attribuant aux substances spirituelles, d'un autre côté il matérialise, en quelque sorte, la forme, en la considérant comme ce qui impose à la matière des limites de plus en plus étroites, depuis la forme de la substance jusqu'à celle de la corporéité. Voici comment il s'exprime dans le Fons vitae (lib. II) : « Je vais te donner une règle générale pour parvenir à connaître les formes et les matières : figure-toi les classes des êtres (en cercles) les unes au-dessus des autres, s'environnant les unes les autres, se portant les unes les autres et ayant deux limites extrêmes, l'une en haut, l'autre en bas. Ce qui se trouve à la limite supérieure, environnant tout, comme la matière universelle, est uniquement matière qui porte (simple substratum), ce se trouve à la limite inférieure, comme la forme sensible, est uniquement forme sensible. Dans les intermédiaires entre les deux limites, ce qui est plus haut et plus subtil sert de matière à ce qui est plus bas et plus grossier, et celui-ci à son tour lui sert de forme. Par conséquent, la corporéité du monde, qui se montre comme une matière, substratum d'une forme qui est portée par elle, doit être elle-même une forme portée par la matière intérieure (abstraite) dont nous parlons. De la même manière cette dernière matière sort de forme à ce qui la suit, et ainsi de suite jusqu'à la première matière qui embrasse toutes les choses. »Ce passage est aussi rapporté en substance par saint Thomas d'Aquin (ib. Quaest. de spiritualibus creaturis, art. 3, f° 133 d). Le mouvement qui
unit la matière et la forme vient, selon Avicebron, de la volonté
Ibn-Gebirol, par l'originalité et la hardiesse de ses pensées, est une apparition isolée parmi les Juifs d'Espagne; mais nous savons par Maimonide, Espagnol lui-même, que ses compatriotes juifs en général, rejetèrent le système et la méthode des motecallemîn, et embrassèrent avec chaleur les opinions des philosophes proprement dits, ou des péripatéticiens, à moins qu'elles ne fussent en opposition directe avec les dogmes fondamentaux du judaïsme (Moré nebouchîm, 1re partie, ch. LXXI). Les théologiens reconnurent les dangers dont le judaïsme était menacé par les envahissements de la philosophie. Bahya
ben-Joseph.
Juda
Hallévi.
C'est sur ce canevas que Juda Hallévi a composé son livre, qui renferme la théorie complète du judaïsme rabbinique, et dans lequel il entreprend une campagne régulière contre la philosophie. Il combat l'opinion de ceux qui croient satisfaire aux exigences de la religion en cherchant à démontrer que la raison abandonnée à elle-même arrive par son travail à reconnaître les hautes vérités qui nous ont été enseignées par une révélation surnaturelle. Celle-ci ne nous a rien appris qui soit directement contraire à la raison; mais c'est par la foi seule, par une vie consacrée à la méditation et aux pratiques religieuses, que nous pouvons, en quelque sorte, participer à l'inspiration des prophètes et nous pénétrer des vérités qui leur ont été révélées. La raison peut fournir des preuves pour l'éternité de la matière, comme pour la création ex nihilo; mais la tradition antique qui s'est transmise de siècle en siècle depuis les temps les plus reculés a plus de force de conviction qu'un échafaudage de syllogismes péniblement élaborés et des raisonnements auxquels on peut en opposer d'autres. Les pratiques prescrites par la religion ont un sens profond et sont les symboles de vérités sublimes. Un exposé plus développé des doctrines de Juda Hallévi ne serait pas ici à sa place; nous ajouterons seulement que son exaltation dut l'entraîner vers le mysticisme de la cabbale, qu'il considérait comme partie intégrante de la tradition et à laquelle il attribue une très haute antiquité, faisant remonter le livre Iecira jusqu'au patriarche Abraham. Le livre Khozari contribua peut-être à faire revivre l'étude de la cabbale, qu'un siècle plus tard nous trouvons tout d'un coup dans un état très florissant. Les efforts de Juda Hallévi ne furent pas assez puissants pour porter un coup décisif à l'étude de la philosophie qui alors venait de prendre un nouvel essor par les travaux d'Ibn-Bâdja. Mais le mouvement de réaction dont le Khozari est l'organe ne put manquer de causer une grande fermentation; la perturbation et l'incertitude des esprits même les plus élevés et les plus indépendants de cette époque se retracent dans les commentaires bibliques du célèbre Abraham Ibn-Ezra, où nous voyons un mélange bizarre de critique rationnelle et de puérilités empruntées à la cabbale, d'idées plus dignes d'un philosophe, et de superstitions astrologiques. Maimonide.
Offrant ainsi le moyen d'embrasser l'ensemble du système religieux, il put, sinon réconcilier entièrement la philosophie et la religion, du moins opérer un rapprochement entre elles, et, en reconnaissant les droits de chacune, les rendre capables de se contrôler et de se soutenir mutuellement. Le rôle de Maimonide, comme théologien et comme philosophe, sera apprécié dans un article particulier. Il ne nous appartient pas de décider ici jusqu'à quel point les efforts de Maimonide ont été utiles au développement de la théologie judaïque; sous le rapport philosophique, son Moré, ou Guide des égarés, bien qu'il n'ait pas produit de ces résultats directs qui font date dans l'histoire de la philosophie, a puissamment contribué à répandre de plus en plus parmi les Juifs l'étude de la philosophie péripatéticienne, et les a rendus capables de devenir les intermédiaires entre les Arabes et l'Europe chrétienne, et d'exercer par là une influence incontestable sur la scolastique. Dans le sein de la synagogue, le Guide des égarés a produit des résultats qui ont survécu à la domination du péripatétisme, et dont l'influence s'est faite durablement sentir; c'est par la lecture du Guide des égarés que les plus grands penseurs des Juifs modernes, les Spinoza, les Mendelssohn, les Salomon Maïmon et beaucoup d'autres ont été introduits dans le sanctuaire de la philosophie. L'autorité de ce livre devint si grande parmi les Juifs, que les cabbalistes eux-mêmes ne purent s'y soustraire; la cabbale chercha à s'accommoder avec le péripatétisme arabe, et plusieurs des coryphées du mysticisme allèrent jusqu'à chercher dans le Moré un sens ésotérique, conforme à la doctrine de la cabbale. L'Espagne chrétienne et la Provence avaient donné asile à une grande partie des Juifs expulsés du midi de l'Espagne par le fanatisme des Almohades, qui avait aussi forcé Maimonide à émigrer en Egypte. On sait avec quel acharnement les rois de cette dynastie persécutèrent les philosophes et détruisirent leurs ouvrages. Ibn-Roschd, qui écrivit ses commentaires sur Aristote à l'époque où Maimonide travaillait en Egypte à son Guide des égarés, serait peut-être resté inconnu au monde chrétien si ses ouvrages, auxquels Maimonide rendit un hommage éclatant dans les lettres écrites pendant les dernières années de sa vie, n'avaient pas été accueillis avec admiration par les Juifs d'Espagne et de Provence. Les traducteurs
et commentateurs.
Mais plus la philosophie, sous le patronage du grand nom de Maimonide, cherchait à étendre son empire, et plus ses adversaires, effrayés de sa hardiesse, devaient faire d'efforts pour s'opposer à ses envahissements. On ne répondait plus par des raisonnements calmes, comme l'avait fait le pieux Juda Hallévi; personne n'eût été en mesure de lutter avec avantage contre un Maimonide, et d'ailleurs les partis s'étaient dessinés trop nettement pour qu'il y eût lieu à une dispute de mots. Les philosophes avaient su attirer dans leur parti les esprits indécis qui ne comprenaient pas toute la portée du mouvement, et qui étaient entraînés par la respect et la confiance qu'inspirait le nom de Maimonide leurs adversaires étaient des hommes généralement étrangers aux études philosophiques, et qui, en partie, professaient les idées les plus grossières sur les anthropomorphismes de la Bible. Ce fut en Provence que le Guide de Maimonide avait été traduit en hébreu par Samuel Ibn-Tibbon de Lunel, qui acheva sa traduction au moment même de la mort de Maimonide; ce fut la Provence qui fournit presque tous les traducteurs et commentateurs des philosophes arabes, tels que Jacob ben-Abba-Mari ben-Anteli, Moïse, fils de Samuel Ibn-Tibbon et plus tard, au XIVe siècle Lévi ben-Gerson. Calonymos ben-Calonymos, Todros Todrosi, Moïse de Narbonne et autres; et ce fut de là aussi que partirent les cris d'alarme qui retentirent du midi au nord, et de l'occident à l'orient. On criait des deux côtés à l'hérésie, et on se lançait les uns aux autres les foudres de l'anathème. Il est en dehors de notre but de raconter ici les détails de cette lutte apaisée et renouvelée plusieurs fois avec plus ou moins de violence jusqu'à la fin du XIIIe siècle; il suffit de dire qu'elle tourna au profit de la philosophie, à laquelle l'acharnement même de ses adversaires donna un nouvel essor. En 1305, un synode de rabbins, ayant en tête le célèbre Salomon ben-Adéreth, chef de la synagogue de Barcelone, interdit, sous peine d'excommunication, d'aborder l'étude de la philosophie avant l'âge de vingt-cinq ans révolus; et peu de temps après nous voyons le péripatétisme arabe professé avec une hardiesse qui jusque-là avait été sans exemple. Iedaïa
Penini.
Joseph
lbn-Caspi.
Lévi
ben-Gerson.
1° des Commentaires, non pas sur Aristote (comme on le dit généralement dans les ouvrages de bibliographie rabbinique), mais sur les commentaires moyens et sur quelques-unes des paraphrases ou analyses d'Ibn-Roschd ; ils se trouvent en grande partie parmi les manuscrits de la Bibliothèque nationale. Ceux qui se rapportent à l'Isagoge de Porphyre, aux Catégories et au traité de l'Interprétation, ont été traduits en latin par Jacob Mantino, et imprimés dans le tome 1er des deux éditions latines des Oeuvres d'Aristote avec les commentaires d'Averroès;Parmi les philosophes juifs du Moyen âge dont les ouvrages nous sont parvenus, Lévi ben-Gerson est le premier qui ose combattre ouvertement le dogme de la création ex nihilo. Après avoir longuement démontré que le monde ne peut être sorti ni du néant absolu ni d'une matière déterminée, il conclut (liv. VI, 1re partie, ch. XVII) qu'il est à la fois sorti du néant et de quelque chose : ce quelque chose, c'est la matière première, laquelle, manquant de toute forme, est en même temps le néant. C'est par des raisonnements semblables que Lévi, sur beaucoup d'autres questions, cherche à mettre en harmonie sa philosophie avec les dogmes reçus. Moïse
de Narbonne.
Tous ces commentaires existent dans divers manuscrits de la Bibliothèque nationale, ainsi qu'un traité de notre auteur sur l'âme et ses facultés en outre, il cite lui-même un commentaire qu'il avait fait sur la Physique (probablement sur le commentaire moyen d'Ibn-Roschd). Moïse de Narbonne a un style concis et souvent obscur; ses opinions ne sont pas moins hardies que celles de Lévi ben-Gerson; mais il ne les exprime pas avec la même clarté et la même franchise. Ahron
ben-Élie.
Philosophes juifs
du XVe siècle.
Joseph
Albo.
Abraham
Bibago.
Joseph
ben-Schem-Tob.
Élie
del Medigo.
Après l'expulsion des Juifs d'EspagneDu XVe au XVIIe siècle.A la fin du XVe siècle (en 1494), l'expulsion des Juifs de toute la monarchie espagnole détruisit le centre de la civilisation juive de ces temps; de son côté, la chute de la scolastique contribua à anéantir les études philosophiques chez les Juifs qui, au milieu de la dure oppression sous laquelle ils vivaient dans tous les pays, ne pouvaient prendre part à la nouvelle vie intellectuelle qui se préparait en Europe : la civilisation juive espagnole s'éteignit sans que de longtemps elle dût être remplacée par une civilisation nouvelle. Nous entendons encore quelques échos de la scolastique juive, et çà et là des esprits éminents se font remarquer parmi les émigrés espagnols, comme, par exemple, le célèbre Isaac Abravanel et son fils Juda; mais l'histoire de la philosophie juive, au sens où on entend ordinairement ce terme, est close. En cherchant à mettre
d'accord la philosophie arabe avec leur
religion, les Juifs avaient prêté au péripatétisme un caractère particulier
qui en faisait, en quelque sorte, pour eux une philosophie nationale. Si
depuis il a paru des philosophes parmi les Juifs, ils appartiennent Ã
l'histoire de la philosophie générale, et n'ont eu aucune action, comme
philosophes, sur leurs coreligionnaires en particulier. Spinoza,
qui froissa sans ménagement les sentiments religieux d'une communauté
composée en très grande partie de réfugiés espagnols et portugais,
victimes de l'Inquisition; Spinoza, sans pitié pour ces hommes qui avaient
tant souffert au nom de leur foi, fut renié par les Juifs.
La philosophie
juive au XVIIIe siècle.
Moses
Mendelssohn (1729-1786).
Haskalah.
Les
débats philosophiques et théologiques.
Cabale
et Mysticisme.
Le Hassidisme est un mouvement mystique juif qui a émergé au XVIIIe siècle en Europe de l'Est, en réaction à l'approche intellectuelle de la religion et de la spiritualité. Bien que le Hassidisme ne soit pas strictement philosophique dans le sens académique, ses enseignements ont eu une profonde influence sur la spiritualité juive et ont suscité des réflexions philosophiques sur des questions telles que la nature de Dieu, la relation entre l'homme et le divin, et la nature de la réalité. La philosophie
juive au XIXe siècle.
La
continuation de la Haskalah.
L'École
allemande de la pensée Juive.
Le
Mouvement Orthodoxe.
Le
Sionisme.
La
Philosophie Juive en Europe de l'Est.
La philosophie
juive depuis 1900.
La
Réaction à l'Holocauste.
(Ajoutons ici le nom de Hannah Arendt (1906-1975), d'origine juive allemande. Bien qu'elle ne se soit pas considérée comme une philosophe juive, elle a fait des contributions significatives à la philosophie politique et à la théorie de la pensée politique, notamment à partir de sa réflexion sur l'Holocauste). Certains penseurs juifs ont aussi cherché à élaborer une théologie spécifique en réponse à l'Holocauste. Des figures comme Eliezer Berkovits (1908-1992) ont proposé des interprétations théologiques qui tentaient de donner un sens à la souffrance juive à la lumière de la tradition religieuse. L'existentialisme
juif.
Le
développement du Sionisme.
Tendances
contemporaines.
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