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Histoire de l'art > La peinture |
La peinture en Scandinavie |
Norvège.
L'école de peinture norvégienne est toute moderne. Les tableaux antérieurs au XIXe siècle, de nature religieuse, se rattachent tous à des écoles étrangères et on ne saurait y reconnaître une tradition artistique propre à la Norvège. Le premier nom digne d'être cité est celui de Johan Christian Dahl (1788-1857), qui vécut à Dresde il est vrai à partir de 1818, mais peignit avec prédilection la nature norvégienne et s'intéressa toujours et d'une façon active au développement de la culture artistique dans son pays natal. Ses meilleurs élèves sont Thomas Fearnley (1802-1842), dont le Labrofos est un paysage de grand style, et Frich (1810-1858), qui a décoré certaines parties de la villa royale d'Oscarshal, près d'Oslo. Adolf Tidemand (1814-1876)
et son ami Hans Gude (1825-1903) se
rattachent tous deux à l'école de Dusseldorf;
leur oeuvre est cependant très personnelle et originale. Les tableaux
de Tidemand: Une Noce dans le Hardanger (avec Gude), les
Disciples de Hauge, le Vie du paysan norvégien, les Fanatiques, etc.,
et les paysages de Gude, ont exercé une influence
considérable sur l'évolution artistique de la Norvège. H.-A. Cappelen
(1827-1852) est un disciple de Gude;
à côté de ses paysages romantiques (la
Forêt, Vierge mourante), il a laissé une belle collection d'études
de grand air prises en Norvège. Près de lui, il convient de nommer le
paysagiste réaliste J.-F.-E. Kersberg (1822-1870),
qui fonda en 1859 Ã Christiania (Oslo)
une école de peinture, qu'il dirigea jusqu'à sa mort et où se formèrent
de nombreux élèves.
Une Noce dans le Hardanger, par Tidemand et Gude (1848). A la même génération appartiennent encore les paysagistes : Morten Müller (1828-1911), Erik Bodom (1829-1879), etc.; les peintres d'histoire Knud Bergslien (1827-1908), P.-M. Arbo (1831-1892), V.-S. Lerche (1827-1892), etc. Si dans les artistes qu'on vient de citer l'influence de l'école de Dusseldorf se fait encore plus ou moins sentir, on ne la retrouve plus chez Carl Sundt-Hansen (1841-1907), le plus remarquable successeur de Tidemand, ni chez Ludvig Munthe (1841-1896), un paysagiste à la manière de la grande école française. D'autres feront encore leurs études Ã
Karlsruhe,
à Munich ou à Berlin,
mais le plein air et le réalisme ou I'impressionnisme
français les séduira de plus en plus, tels sont : Frederik Collet (1839-1914).
E. Adelsteen Normann (1848-1918), Oscar
Wergeland (1844-1910), J. Grimelund
(1842-1917), etc., tous très Norvégiens
d'ailleurs par le sujet de leurs tableaux; tels encore, malgré la diversité
de leurs talents et souvent, chez un même peintre, la pluralité des manières
Otto Sinding (1842-1909), Eilif Peterssen
(1852-1928) : Temps d'orage, Vers
la mer, Exposition de 1900; Hans
Heyerdahl (1857-1913) : Vieux Pêcheur,
portrait d'Ibsen, du prince
Eugène, etc., Exposition de 1900;
Erik Werenskiold (1855-1938) : Enfants
pauvres, portraits de Kitty Kielland, d'Ibsen, Exposition de 1900;
Christian Krohg (1852-1925) : Coup
de détresse, Brisées devant, etc., Exposition de 1900;
Fritz Thaulow (né en 1847); Christian
Skredsvig (1854-1824) : Villa Baciocchi;
d'autres enfin, dont les oeuvres citées ici ont figuré avec honneur Ã
l'Exposition universelle de 1900; Gustav
Wentzel (1859-1927) : Enterrement
d'un marin à la campagne, Intérieur, etc.; Eyolf Soot (1859-1928)
: la Bienvenue; Halfdan Ström (1863-1949)
: Jeune Mère, Avril en Norvège, Soir en Norvège, etc.; August
Eiebakke (la Table est servie); G. Strömdal, Kitty Kielland, Hariet
Bakker, Nils Gude (portrait d'Ibsen), Th. Holmboe, etc.
Mère endormie avec un enfant, par Christian Krohg (1883). On ne saurait, dans cette liste, forcément
incomplète mais qui suffit à donner une idée du développement pris
par la peinture en Norvège à la fin du XIXe
siècle et au début du siècle suivant, omettre ni Edvard Munch
(1863-1944), peintre très personnel,
plus poète parfois que peintre (l'Enfant malade, Nuit d'été, Angoisse,
le Cri, etc.), ni Gerhard Munthe (1849-1929),
qui a produit, en s'inspirant des anciens procédés nationaux, une véritable
révolution dans l'art de la tapisserie
(Sigurd, le Roi et la Paysanne, Illustration des sagas, etc.), ni
enfin l'excellent aquafortiste Johan Nordhagen (Arne Garborg, les Vieillards
solitaires, portrait de Nansen, etc., Exposition
de 1900).
Madone, par Edvard Munch (1895). Suède.
Nombreux sont les artistes suédois au
XVIIIe
siècle en 1735, K.-G. Tessin
avait fondé l'Académie des beaux-arts - mais,
sauf les deux Lorens Rasch, le père (1702-1766)
et le fils (1733-1805), K.-P.-G. Pilo
(1711-1793), Pehr Hilleström (1732-1816),
le peintre religieux Per Hörberg (1746-1816)
et quelques autres qui restent en Suède,
la plupart vivent à l'étranger et s'y font un nom, ainsi : le miniaturiste
A. Hall (1739-1793), le pastelliste
G. Lendberg (1695-1786), le fameux
Niklas Lafrensen ou Lavreince (1737-1807),
dont le vrai nom est Lafrensen, A. Wertmuller (1751-1812),
A. Roslin (1748-1783), etc.
Pehr Hilleström, Autoportrait. Le portraitiste
K.-F. von Breda (1759-1818) fait la
transition entre cette époque et le XIXe
siècle. C'est de lui que relèvent les peintres
d'histoire, A. Lauréus (1783-1823)
et J.-G. Sandherg (1782-1854). Olof
Södermark (1790-1848) et G.-U. Troili
(1815-1875), son disciple, ont laissé
tous deux, et surtout le premier, des portraits d'une rare délicatesse,
tandis que leurs contemporains K.-F. Kiörboe (1799-1876),
en France et, Egron Lundgren (1815-1875),
en Angleterre, se révélaient
l'un habile animalier et bon portraitiste, l'autre aquarelliste
très vivant et spirituel, et que K.-J. Fahlcrantz (1774-1861),
leur aîné, et N.-J. Blommér (1816-1853),
excellaient dans la représentation des scènes et de la nature du Nord.
Vers le milieu du siècle l'influence des écoles
allemandes est très sensible chez les peintres suédois.
Dimanche soir dans une ferme de Dalécarlie, par Amalia Lindegren (1860). C'est à Munich
ou à Dusseldorf
qu'étudient J. Boklund (1817-1880),
le peintre de genre F. Fagerlin (né
en 1825), et les paysagistes Markus
Larsson (1825-1864) et E. Bergh (1898
-1880). On peut considérer comme se rattachant plus ou moins
à la même école : Amalia Lindegren (1814-1891),
J.-V. Wallander (1824-1888) et aussi
des peintres beaucoup plus jeunes tels que : E. Perséus (1841-1890),
G. von Rosen (1843-1923), J. Kronberg
(1850-1921) et K. Helleqvist (1851-1890).
Vers 1865 cependant, l'influence
française commença à se faire sentir; elle est devenue prépondérante
à la fin du siècle : Paris a attiré d'abord
J.-F. Höckert (1826-1866), qui ouvre
la voie et est suivi de A. Wahlberg (1834-1906)
: Vue de la côte de Suède, Haute mer, Clair de lune, Bords
de l'Oise, Exposition de 1900;
Gustaf Cederström (1845-1933) : Funérailles
de Charles XII; Nils Forsberg (1841-1934)
: la Fin d'un héros, Gustave-Adolphe exhortant son armée à Lutzen.
Exposition de 1900; H. Salmson (1843-1894),
August Hagborg (1852-1921) : En
Dalécarlie, Intérieur, etc., Exposition de 1900;
le prince Eugène, fils du roi Oscar (né
en 1865) : Nuit d'eté, le Vieux
château, Exposition de 1900; Karl
Georg Arsenius (1855-1908) : En
forêt, etc., Exposition de 1900,
etc.
Le Jeu, par August Malmström (1865). Il est plus difficile de rattacher à une
école, malgré certaines influences assez apparentes, des peintres aussi
scandinaves ou personnels que E. Winge (1825-1896),
et August Malmström (1829-1901), parmi
ceux de la génération précédente et, parmi les jeunes, Carl Larsson
(1853-1919) : Jour de fête, Devant
la glace, etc ., Exposition de 1900;
Anders Zorn (1860-1920) : Mère,
Nuit du 24 juin, Portrait du roi Oscar II, Exposition de 1900;
on encore l'animalier Bruno Liljefors (1860-1939)
: Grues, Grand Duc, Cygnes, etc., Exposition de 1900,
et le portraitiste Oscar Björck (1860-1929)
: Portrait du prince Eugène, du comte Wrangel, etc., Exposition
de 1900.
Portrait de sa femme et de sa fille, par Carl Larsson (1885). Pour finir, encore quelques noms de peintres ayant presque tous figuré avec distinction à l'Exposition universelle de 1900, cités ici un peu au hasard : Per Ekström (1844-1935) : Soleil du matin, etc.; Robert Thegerström (1857-1919) Crépuscule; G. Albert (Nuit sur la côte), R. Bergh (Portrait d'Eva Bonnier, etc.), G. Fjästad, A. Gerle, O. Hesselbom, E. Jansson, Nils Kreuger, G. et Hanna Pauli, A. Sjöberg, C. Wilhemson, etc. Comme aquafortiste, Axel Hägg (1835 - 1921) s'est acquis une grande réputation. Dans l'illustration, C. Larsson, déjà nommé, et Vicke Andrén (1856-1930) sont remarquables. (Th. Cart). Depuis 1900.
Asger Jorn (Danemark), cofondateur du mouvement COBRA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam), est un représentant de l'art abstrait et de l'expressionnisme dans les années 1940 et 1950. Au cours de la même période, Vilhelm Hammershøi (Danemark), connu pour ses intérieurs tranquilles et ses paysages urbains mélancoliques, est un peintre clé du symbolisme danois. Dans la seconde moitié du XXe siècle, on remarque Per Kirkeby (Danemark) , qui travaille avec l'abstraction et les textures riches, et dont l'influence continue de se lire dans l'art scandinave contemporain. Egalement notable, Karin Mamma Andersson (Suède), avec ses oeuvres narratives et chargées de symbolisme, qui puisent dans les traditions nordiques et l'expressionnisme. Erik Bulatov (Norvège), artiste conceptuel se signale par ses oeuvres combinant des éléments textuels et visuels. Parmi les contemporains, Olafur Eliasson (Islande/Danemark) , artiste reconnu internationalement, utilise la lumière, l'eau et d'autres éléments naturels pour créer des installations immersives et interactives, comme The Weather Project à la Tate Modern en 2003. Le duo d'artistes Elmgreen & Dragset (Danemark/Norvège) est connu pour leurs installations provocatrices et leurs sculptures publiques, comme Prada Marfa au Texas (2005). Ragnar Kjartansson (Islande), artiste performeur et vidéaste, aborde les thèmes de la mélancolie, de la répétition et de la durée.
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