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Histoire de l'art > La peinture |
La peinture française au XIXe siècle Le Néo-Classicisme |
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Le XIXe siècle : Néo-classicisme, Romantisme, Paysage, Réalisme, Impressionnisme |
Le terme de classique, appliqué à l'art en général, et en particulier à la peinture n'a pas la même précision qu'en littérature. Dans l'acception stricte du mot, il ne désigne guère que l'art issu de la réforme de David : celui-ci, rompant d'une part avec. l'enseignement dit académique, se trouva bientôt d'autre part aux prises avec l'art naissant du XIXe siècle, ou art romantique. De là une querelle artistique célèbre; celle des classiques et des romantiques, de tout point analogue à celle qui partagea la littérature sous la Restauration. L'art classique de David s'inspirait surtout de la statuaire antique. Le nu y était élevé à la hauteur d'une doctrine, comme mieux fait pour exprimer l'héroïsme. Les figures y devaient avoir des attitudes ou des types se rapprochant de la sculpture gréco-romaine. La composition était moins celle d'un tableau que d'un bas-relief. Les sujets étaient empruntés, le plus souvent, à l'histoire ancienne, à la Mythologie, ou à Plutarque : ils devaient enseigner quelque grande leçon de morale ou de patriotisme. Un tel art était possible au lendemain de la Révolution, surtout enseigné par un tel maître. Mais, avec les disciples de David, il ne put se soutenir longtemps. Battu en brèche par l'art moderne issu du romantisme, le classicisme davidien dégénéra peu à peu. Ce que l'on a appelé « classique », après Ingres, répond plutôt à l'idée générale de l'enseignement des maîtres de la Renaissance ou des temps modernes ( Vinci, Michel-Ange, Raphaël, Nicolas Poussin, etc.). Pour parler du classicisme proprement davidien, on a alors utilisé le terme de « néo-classicisme ». Quoi qu'il en soit, ces mots désignent un art traditionnel et conservateur, par opposition à un art novateur ou révolutionnaire. Louis David. Le Serment des Horaces, par David. Comme on l'a dit si justement, ses compositions sont comparables à la copie de hauts-reliefs. Quelques-unes des maximes de David font époque et sont à retenir : regardez le modèle, mais ne le reproduisez pas en son identité avec ses particularités caractéristiques, car l'accidentel ne doit pas altérer l'unité des formes, et, pour arriver à se débarrasser de l'accidentel, comparez entre eux une infinité de modèles et prenez une moyenne. Le type du beau n'existe que dans la nature collective et ne se retrouve pas dans les individus. L'humain, en un mot, d'après David, est envisagé comme la copie d'un être parfait dont il est plus ou moins dégénéré. Ce qu'il faut blâmer, à notre avis, ce n'est pas cette théorie, c'est l'application erronée que peuvent en faire les disciples bien plus que le maître, car enfin ce n'est là que la reproduction fidèle des théories de l'antiquité. Les Grecs, qui furent surtout de grands abstracteurs, prétendaient aussi composer et créer, reconstituer, si l'on veut, une forme idéale d'après une foule de modèles pris chacun dans ce qu'il avait de bien. Et faut-il les blâmer d'avoir fait la Vénus de Milo ou l'Apollon? Seulement considérons l'effet de semblables théories sur des élèves peu géniaux et nous les verrons se désintéresser de la couleur, du modelé souple, du naturel des groupements. Les tableaux de la nouvelle école classique nous montrent des personnages imités des statues romaines, des compositions théâtrales disposées en ordre de bas-reliefs, et froides comme des grisailles. Dans ce tableau comme dans ceux que nous avons cités en même temps, Davidest resté grand peintre sans devenir mauvais « applicateur » de théories contestables. Il n'en fut pas, hélas toujours ainsi, et que dire de ces compositions sans âme et sans couleur, le Serment des Horaces, Léonidas aux Thermopyles, l'Enlèvement des Sabines. On se demande de bonne foi en présence de semblables erreurs, comme devant la Distribution des aigles au Champ de Mars où le talent de David faiblit si visiblement, on se demande si ces ouvrages, d'une inspiration, non seulement opposée, mais diamétralement contraire, sont vraiment l'oeuvre du même artiste. C'est qu'en effet, comme l'a dit Fourcaud, il y a eu le David spontané, le David amoureux de la réalité, et il y a eu le David romain, le David gourmé, le David à genoux devant l'antique et qui ne voyait plus dans le modèle vivant qu'un document pour restituer de l'archéologie. Nous avons dit que le mérite de David ne consistait pas seulement à être le peintre du Couronnement et du portrait de Madame Récamier. Il a droit surtout à une place très élevée comme chef d'école, bien qu'il n'eût pas de méthode proprement dite d'enseignement. Peut-on, en effet, donner ce nom aux vagues théories d'art qu'il formula d'une façon un peu trop emphatique du haut de la tribune de la Convention? L'école Davidienne. Girodet. « En regardant les tableaux de Raphaël ou de Paul Véronèse, on est content de soi; ces gens-là vous font croire que la peinture est un art facile; mais, quand on voit ceux de Girodet, peindre paraît un métier de galérien. »Gérard. Gérard est le peintre de la Bataille d'Austerlitz et de Bélisaire, de Psyché, de l'Entrée de Henri IV à Paris, et son oeuvre est considérable; car, non seulement, il s'est attaché à la peinture d'histoire, mais il a peint des sujets allégoriques comme les quatre pendentifs du Panthéon : la Mort, la Patrie, la Justice et la Gloire. Mais son oeuvre capitale ce sont ses portraits : les meilleurs sont ceux de Mlle Brongniart, de Mme Barbier-Valbonne, de Moreau, de Talleyrand, etc. Gros. Ingres. Tandis, a dit un critique, que David s'en tenait au style héroïque qu'il avait inauguré et que ses disciples affaiblissaient en l'exagérant, Ingres se détachait insensiblement de son maître et lui faisait des infidélités nombreuses, car, si dans le Couronnement d'Homère, il donne à ses figures le caractère idéal qui pouvait plaire à David par son abstraction plus que par ses poésies, son originalité s'affirme dans le choix de ses types féminins. Voyez l'Odalisque avec ses attaches délicates et ses formes moelleuses, l'Angélique alanguie et gracieuse, et la Source que Théophile Gautier appelle une merveille; et c'est peut-être aller un peu loin que de blâmer continuellement la couleur du maître, sous prétexte qu'il a pu se tromper dans le Martyre de saint Symphorien, la Jeanne d'Arc, l'Epée de Henri IV, etc. C'est presque devenu un lieu commun que de blâmer ces toiles pour reporter exclusivement son admiration sur ses dessins. Il est vrai, sans doute, que jamais aucun artiste n'a, à aucune époque, su rendre l'expression du visage et la vie des mains dans un dessin à la fois aussi simple, aussi précis (A. Dayot), et il est injuste de confondre pour cela la peinture d'Ingres avec celle des Delaperche et des Parseval de Grandmaison. Il faut reconnaître pourtant que chez lui la lumière est triste, l'ombre opaque, l'ensemble de la tonalité d'un gris uniforme. Cependant Ingres était coloriste, quand il le voulait, témoin la Chapelle Sixtine où il est arrivé à une magie d'illusion surprenante. Comme, on l'a justement remarqué, il possédait essentiellement l'art des valeurs; voyez le manteau de Séleucus dans la Stratonice s'enlevant en rouge sur rouge. Voyez encore certain manteau jaune de Jésus au milieu, des docteurs. Prud'hon. L'Enlèvement de Psyché, par Prudhon. |
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