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Histoire de l'art > La peinture |
La peinture française au XIXe siècle L'Impressionnisme |
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Le XIXe siècle : Néo-classicisme, Romantisme, Paysage, Réalisme, Impressionnisme |
Le mouvement impressionniste, qui a commencé à se constituer dans des années 1860, est né d'une évolution qui s'est faite naturellement au sein des écoles pleinairistes : l'Ecole de Barbizon, de l'école réaliste et naturaliste, qui l'une et l'autre puisaient leur inspiration dans l'observation directe de la nature, et à travers le fitre de normes esthétiques préétablies. On ne s'étonnera donc pas de trouver parmis les Impressionnistes des peintres que l'on peut aussi ranger, selon les oeuvres et les périodes, dans telle ou telle école. Parmi les impressionnistes, Manet et son élève Berthe Morisot (1841-1895), Bastien-Lepage, Bazille, Fantin-Latour (1836-1904), Renoir, tous issus du courant naturaliste, peignirent surtout des figures. Mais la manière impressionniste convenait avant tout au paysage. Les paysagistes, dont les précurseurs ont été Boudin (1825-1898) et le Hollandais Jongkind, comptent Monet, dont l'influence sur ses compagnons de lutte fut plus grande que celle de Manet, puis Sisley, Pissarro. La préoccupation centrale de tous ces peintres a été l'étude et le rendu les passages d'une tonalité à l'autre. Toutefois leurs interprétations ont différé; au reste, on a élargi le terme d'impressionniste, jusqu'à ranger sous cette étiquette des artistes comme Degas et, ensuite, Forain (1852-1931), qui sont avant tout des dessinateurs et représentent plutôt le camp adverse dans cette éternelle querelle entre dessinateurs et coloristes. Chez Degas et d'autres Impressionnistes, ce décalage peut être mis en relation avec l'influence qu'ont exercée sur eux les peintres japonais (en particulier Hokusaï, Outamaro et le paysagiste Hiroshighé). Manet et Bastien-Lepage Edouard Manet (1833-1883) subit d'abord la direction de Couture et se laisse captiver par Velasquez, Goya, Franz Hals. Il suivit ensuite Courbet et eut plus de puissance que lui dans l'analyse de la lumière, forçant les peintres à pénétrer les mystères de tous ses reflets, et le premier ayant osé professer dans ses toiles que les ombres se colorent. On peut blâmer chez Manet la manière inégale et insuffisante dont certains personnages sont traités, mais c'est parce qu'il a voulu attacher surtout à ses toiles un effet général. Les personnages dont il a surtout voulu caractériser l'individualité par des attitudes d'un réalisme séduisant sont souvent sommairement traités, à larges coups de brosse, et ne détournent pas longtemps le regard du milieu ambiant où ils vivent et qui seul doit nous intéresser. Voyez le Déjeuner sur l'herbe, le Balcon, le portrait d'Antonin Proust, la Femme à l'ombrelle, les Canotiers. Le Déjeuner sur l'herbe, par Edouard Manet. Julien Bastien-Lepage (1858-1884), qui ne s'est jamais vraiment détaché du naturalisme, lui aussi se rattache à l'impressionnisme initial, doit beaucoup à Manet. Il eut, comme lui, la passion de la lumière et de la vérité, mais c'est dans l'étude des détails que ses remarquables facultés d'analyse s'exercent avec le plus de succès. Bastien-Lepage demeurera surtout comme un remarquable portraitiste. Sa Jeanne d'Arc, ses paysans, sont de véritables portraits. Citons encore de lui la série remarquable des petits portraits, notamment ceux d'Albert Wolf, de Mme Drouet, de son frère, etc. La Toussaint, par Julien Bastien-Lepage. Claude Monet. Impression, Soleil levant, par Claude Monet. Auguste Renoir. Puis, brusquement, épris des primitifs, de la Renaissance française, d'Ingres, il donne une peinture émaillée, serrée, un peu aiguë, pour revenir ensuite aux fluidités premières de sa palette, aux tendresses qu'éveillent en lui tous ces êtres exquis qui embellissent la vie : la femme ou plutôt la jeune fille, l'enfant et la fleur, avec des harmonies singulières tantôt dorées et bleutées, plus tard jaunes et rouges, ou avec une sorte de fond d'écaille, bleu sombre et brun pourpré. Continuateur des maîtres du XVIIIe siècle, il a été d'abord le peintre de la jeunesse, de la lumière joyeuse, du nu féminin, de la chair, puis il a modifié sa manière. C'est un coloriste tour à tour violent et délicat, qui a cherché l'impression de la vie dans la lumière, et à qui on a reproché des duretés, des gaucheries, l'absence de nuances. Parmi les oeuvres très variées de ce peintre inégal : portraits, des paysages de toute nature, des fleurs et surtout des scènes de la vie courante : guinguettes, bals publics, fêtes champêtres, gantés populaires, qu'il a exprimées sous le jet délicat des rayons vivants et des ombres mouvantes, avec un charme pénétrant et de bon ton. Parmi ses oeuvres on citera d'abord : le Moulin de la Galette, la Balançoire, la Liseuse, le Pont de Chatou, Torse de jeune femme au soleil, Jeunes Filles au piano, etc. Puis un grand nombre de portraits, parmi lesquels on relève, entre tous, le portrait de Mme Charpentier, celui de Richard Wagner, le liseur (Claude Monet), les enfants de M. Gérard; un nombre considérable de paysages pris aux environs de Paris, en Algérie, à La Rochelle, dans les Pyrénées, etc., des Baigneuses, Femmes couchées au bord de la mer, études de femmes nues ou de têtes, des enfants, des fleurs; et certains sujets mondains demeurés célèbres : la Loge, la Danse, Danse à la ville, Danse à la campagne, la Femme au chat, Femme à l'éventail, la Dame en bleu, les Pêcheuses, le Déjeuner à Bougival, la Jeune Mère, etc. (L. Bénédite). Edgar Degas. Pont à Villeneuve-la-Garenne, par Alfred Sisley (1872). Autres impressionnistes. Les Néo-Impressionnistes. Le Port de Saint-Tropez, par Signac (1901).
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