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Histoire de l'art > La peinture
La peinture moderne
De 1880 à 1940
L'impressionnisme, qui a cessé d'être représenté un groupe cohérent d'artistes depuis le début des années 1880, avait cherché à inculquer aux peintres des idées simples, à savoir, par exemple, qu'ils ne devraient pas rester confinés dans leur atelier, mais qu'ils auraient avantage à travailler aussi en plein air, et à peindre la nature telle que nos yeux la voient, avec sa lumière réelle. Cela ayant été dit, il avait joué son rôle. Après la bataille et le triomphe final, il connut le sort de l'impressionnisme littéraire crée par les Goncourt. Son défaut avait été de réduire le rôle de l'artiste à la pure vision matérielle, de réduire, sinon d'annihiler la part de l'intelligence créatrice. Le principal reproche qu'on pouvait lui faire était d'avoir continué à faire de la peinture un art imitatif. Pour eux, comme tous leurs prédécesseurs, l'art ne pouvait se concevoir que comme une recherche de la ressemblance, mieux : une quête de la vérité. Sans doute, la vieille conception platonicienne selon laquelle le beau s'identifie au vrai pourrait-elle aux peintres qui ont succédé aux Impressionnistes. Mais seulement en donnant un sens moins restrictif au mot vérité. Et c'est ce qu'on fait les initiateurs de l'art moderne. En peinture, c'est en premier lieu à Cézanne, Gauguin et Van Gogh que l'on doit de s'est engagés dans cette voie, dès la fin du XIXe siècle. Ils sont les grandes figures de ce que l'on a appelé la période Post-Impressionniste. Au cours des trois décennies suivantes, Henri Matisse et les Fauvistes, Ernst Kirchner et les Expressionnistes allemands, Pablo Picasso et les Cubistes, et beaucoup d'autres ne feront que suivre leurs leçons.

Le Post-impressionnisme

Cézanne.
Paul Cézanne (1839-1906) est souvent décrit comme le principal maillon entre l'Impressionnisme et la peinture du début du XXe siècle. Sa méthode peut être résumée avec le terme de constructivisme : il construit ses tableaux à partir pièce par pièce, à partir de ses perceptions de la réalité, en s'attachant à reconnaître la cohérence qui les lie. La toile du peintre n'est plus le lieu où l'on simule une représentation de l'espace tridimensionnel en recourant à la perspective : elle reste un espace à deux dimensions, exactement comme la feuille de papier sur laquelle s'exprime l'écrivain. Dans les deux cas il s'agit donc de rendre compte de la réalité par un système de signes. Pour le peintre, ces signes sont les couleurs et les formes que l'artiste dégage (ou abstrait, si l'on veut) du monde qu'il observe et dont il cherche à rendre compte. C'est cette démarche nouvelle qui stimulera des peintres tels que Picasso, Braque ou Gris, etc. et les mettra sur la voie du Cubisme.

Gauguin.
Formé à l'école de Pissarro et surtout de Degas, Paul Gauguin (1848-1903) a été l'un des chefs de file de l'école de Pont-Aven (voir plus bas), à laquelle on peut rattacher la composante symboliste de son oeuvre. Composante parmi d'autres, mais essentielle, parce qu'elle a fait de l'artiste le promoteur d'intériorisation de la peinture qui se veut ici encore une rupture avec l'Impressionnisme. Celle-ci est signifiée, par exemple, par l'utilisation que fait Gauguin des aplats de couleurs bien séparés (cloisonnisme) et qui s'opposent au flou impressionniste. Mais surtout cette rupture apparaît par le fait que l'objet extérieur (qui intéressait encore Cézanne) n'est plus pour l'artiste qu'un prétexte. L'espace lui-même se trouve désormais déréalisé. L'oeuvre de Gauguin a ensemencé à des degrés divers de nombreux courants de la peinture moderne. Par son symbolisme, Gauguin sera l'inspirateur direct de Nabis, et par son usage de la couleur, celui des Fauvistes ou, via Arthur Frank Mathews, de peintres américains.
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Van Gogh : Ciel étoilé.
Pré-expressionnisme : Le Ciel étoilé, par Vincent Van Gogh (1889).

Van Gogh.
La nouveauté apportée par Cézanne et Gauguin n'avait pas été perçue par leurs contemporain, et leur impact sur l'évolution de la peinture ne s'est fait sentir qu'après leur mort. Au moins avaient-ils été a déjà reconnus comme de grans artistes de leur vivant. Vincent Van Gogh (30 mars 1853 - 29 juillet 1890), auteur de près de mille tableaux et d'encore plus de dessins, lui, a été presque totalement ignoré de ses contemporains. Il est vrai que la partie réellement novatrice de son oeuvre, celle qui fait aujourd'hui de lui l'un des artistes les plus importants de l'histoire de la peinture, ne représente qu'une période très courte : les deux dernières années de sa vie. D'abord impressionniste influencé par Degas, néo-impressionniste, et même auteur d'étonnants tableaux japonisants, Van Gogh, après avoir quitté Paris où il séjournait depuis 1886 pour Arles (1888), a lui aussi souhaité rompre avec l'Impressionnisme. Il en prend le contre-pied simplement en en inversant les termes : l'objectif des Impressionnistes était de retranscrire sur la toile les sensations qu'ils recevaient du monde extérieur; le sien sera, à l'inverse, d'exprimer, de communiquer au monde extérieur, via la toile, ce qu'il ressent. On reconnaît ici une logique analogue à celle de Gauguin, que Van Gogh avait rencontré à Paris, avant de se fâcher avc lui (épisode de l'oreille coupée). Les moyens mis en oeuvre, l'importance accordée à la couleur se ressemblent aussi. Mais Van Gogh est débarrassé de la préoccupation symbolique. Utilisée de façon différente, la couleur, chez lui, vaut par elle-même. Seule l'expression compte. Si l'usage n'avait pas consacré le terme à des peintres de la génération suivante, on pourrait dire que Van Gogh a été le premier Expressionniste moderne.

Les autres.
Plus ou moins contemporains des trois peintres que l'on vient d'évoquer, d'autres artistes marquent le passage de la peinture des Impressionnistes avec la peinture moderne. Parfois, il s'agit de groupes, plus ou moins cohérents, comme les Symbolistes, l'Ecole de Pont-Aven et les Nabis, parfois ce sont des peintres isolés, Le plus marquant de ces peintres est  sans doute Toulouse-Lautrec (1864-1901), au confluent de l'Impressionnisme et de l'Art nouveau (un mouvement qui concerne surtout des architectes et des designers, mais auxquels ont peut aussi rattacher les peintres Gustav Klimt, Jan Toorop et Alfons Mucha).

Les symbolistes.
Rompant avec la tradition inaugurée par l'Ecole de Barbizon et poursuivie par Courbet et les Réalistes, les Symbolistes ont voulu renouer avec la tendance mystique qui s'était exprimée dans la peinture romantique. La mythologie est redevenue avec eux une source d'inspiration, qui a également puisé dans leurs recherches oniriques. Cette base leur étant commune, ces peintres se sont engagés dans directions assez différentes. Un des artistes les plus marquants de ce courant est Fantin-Latour : il se rattache aux impressionnistes de la première heure. Mais ses portraits, comme aussi ceux de Ricard (1823-1872) avant lui, de Carrière (1849-1906) après lui, offrent, avant tout, un caractère psychique. Se rattachant à Delacroix par son rêve, à Ingres par sa technique précise, Gustave Moreau . (1826-1898) marque aussi de son empreinte la peinture symbolique. Intellectuel d'une culture raffinée, il cherche non sans byzantinisme, avec préciosité, à traduire des symboles et à exprimer des mystères. Quant à Puvis de Chavannes (1824-1898), il s'empoie à rénover la grande peinture décorative et la peinture religieuse dans un sens nouveau. Parmi les noms qui peuvent être citer, on retiendra ceux d'Odilon Redon (1840-1916), James Ensor (1860-1949), Félicien Rops, Caspar David Friedrich, Fernand Khnopff et John Henry Fuseli, etc. 

L'Ecole de Pont-Aven et les Nabis s'inscrivent en partie dans la tendance symboliste. Plus tard, Frida Kahlo, au Mexique, ou même dans une certaine mesure le surréaliste René Magritte pourront se réclamer de ce courant. 

L'école de Pont Aven.
L'école de Pont-Aven, du nom du village du Finistère (Bretagne) où elle s'est développé, correspond à un groupe de peintres constitué autour d'Emile Bernard (1868-1941). Leurs oeuvres se caractérisent, dans la forme, par l'importance accordée à la couleur brute et, dans les sujets abordés,  par des préoccupations symboliques. Parmi les peintres qui ont appartenu à l'école Pont-Aven, on doit nommer : Charles Laval, Henry Moret, Paul Sérusier, Cuno Amiet. Paul Gauguin a également fait plusieurs séjours parmi eux.

Les Nabis.
Influencés par l'Ecole de Pont-Aven et Paul Gauguin, les Nabis, c'est-à-dire les Prophètes en hébreu, sont un groupe de peintres formé autour de Paul Sérusier (1864-1927) dans les années 1890. Ils comptèrent parmi eux Pierre Bonnard, Edouard Vuillard,  Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson, Félix Vallotton et Maurice Denis. Le sculpteur Aristide Maillol avait aussi rejoint le groupe. La peinture des Nabis se présente comme la recherche d'une synthèse entre l'expression de leur vision personnelle de la réalité et une symbolique, qui elle ne peut être que de nature conventionnelle.

Le Fauvisme, l'Expressionnisme

La peinture expressionniste, telle qu'elle apparaît à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, a son point de départ, on l'a dit, dans l'oeuvre de Van Gogh et, pour sa dimension symbolique, également dans celles de Gauguin et de Toulouse-Lautrec. Elle se caractérise par la recherche de l'expression d'une émotion et sa communication. Cette approche se reconnaît d'abord dans des oeuvres individuelles. On la retrouve ainsi chez Marc Chagall (1887-1985), Gustav Klimt, Egon Schiele, Edvard Munch, Emil Nolde, Chaïm Soutine, Ferdinand Hodler, James Ensor, Georges Rouault, Oskar Kokoschka, Ernst Ludwig Kirchner, Max Beckmann, Franz Marc, Käthe Schmidt Kollwitz, Max Weber, Amedeo Modigliani, Marsden Hartley ou Stuart Davis. Plusieurs de ces peintres ont également participé à des groupes qui, globalement, peuvent eux aussi être rattachés à l'Expressionnisme, à commencer par les Fauvistes, Die Brücke et  Der Blaue Reiter :

Les Fauvistes.
On a donné le nom de Fauvistes ou de Fauves à un petit groupe de peintres expressionnistes qui s'est constitué à Paris entre 1904 et 1907. Leur nom est d'abord un sobriquet qui leur a été donné par le critique Louis Vauxcelles à l'occasion du Salon d'Automne de 1905. Il fait référence à l'agressivité des couleurs dans les oeuvres de ces peintres. A cause de l'existence extrême brève de ce mouvement, et de l'absence de principes doctrinaux pour le définir explicitement,  il n'y a aucun peintre qui puisse être qualifié exclusivement de fauve, mais on peut citer ceux qui ont participé au mouvement, dans les mêmes expositions, avant de suivre des directions diverses, parfois opposées. Les plus importants sont Henri Matisse (1869-1954) et André Derain (1880- 1954). Viennent aussitôt après : Albert Marquet, Henri Manguin, Charles Camoin, Georges Rouault, Maurice Vlaminck, Raoul Dufy, Othon Friesz, Jean Puy, Othon Friesz, Kees van Dongen, Louis Valtat et Georges Braque. Le rôle prépondérant qu'on donné ces peintres à la couleur se retrouvera notamment chez les Nabis.

Die Brücke.
Die Brücke, c'est-à-dire Le Pont, s'est constitué à Dresde en 1905 autour de Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938). Son nom vient de ce qu'il vise à établir un lien entre divers courants, en particuleir le Fauvisme, dont il reprend l'usage de la couleur, et d'autres tendance expressionnistes, ainsi qu'avec la tradition néo-romantique qui s'était développée en Allemagne. Le groupe a réuni d'abord autour de Kirchner des peintres issus comme lui de l'équivalent germanique de l'Art nouveau (Jugendstil), Fritz Bleyl (1880-1966), Erich Heckel (1883-1970) et Karl Schmidt-Rottluff (1884-1976). Ils seront rejoints quelques années plus tard par  Emil Nolde (1867-1956), Max Pechstein (1881-1955)  et Otto Mueller (1874-1930). La Brücke s'est disloquée en 1913. En 1919, un groupe animé par Conrad Felixmüller  (1897-1977) et appelé la Sécession (de Dresde) s'est présenté comme son continuateur.

Der Blau Ritter.
Der Blaue Reiter, autrement dit le Cavalier Bleu (du titre d'un tableau de Kandinsky) est, avec Die Brücke, l'autre grand groupe de peintres expressionnistes apparu en Allemagne.Il s'est formé à Münich en 1911 autour de Vassily Kandinsky (1866-1944), l'initiateur de la peinture abstraite, et de Franz Marc (1880-1916), rejoints bientôt par Lyonel Feininger, Alexej von Jawlensky, Paul Klee, August Macke, Gabriele Münter et Marianne von Werefkin,  etc. Le groupe se dispersera après seulement trois ans d'existence, mais il aura, comme les autres groupes expressionnistes un forte influence. Il sera ainsi l'une de bases à partir desquelles se forgera le Surréalisme. 

Aux sources de la peinture contemporaine

C'est à Paris que se rallient tous les peintres indépendants, d'abord à Montmartre (vers 1910), puis à Montparnasse, une dizaine d'années plus tard, au point qu'on a pu parler d'une « École de Paris  » qui rassemble des artistes venus de nombreux pays : l'Espagne (Pablo Picasso, José Maria Sert, Juan Gris, Joan Miro); les Pays-Bas (Van Dongen); le Japon (Foujita); la Russie (Soutine, Chagall, Lebedev); la Pologne (Kisling, Marcoussis, Mela Muter, Halicka, Mondzain); les Etats-Unis (Thorndike, Nutting, puis Patrick Henry Bruce, Stuart Davis, Marsden Hartley et Gerald Murphy); l'Allemagne(Max Ernst); la Scandinavie (Ekegardh, Per Krogh); la Suisse (Bosshard, Gimmi); la Belgique (Kvapil, Masercel); l'Italie (Chirico, Modigliani); le Portugal (E. Smith); la Tchécoslovaquie (Coubine), et la Tour de Babel (Pascin). Quant à citer parmi les Français tous ceux qui comptent, il y faut renoncer sous peine de tourner au catalogue : mais comment passer sous silence Matisse, Braque, Segonzac, Dufy, Derain, Le Douanier-Rousseau (Henri Rousseau),  Lhote, Utrillo et sa mère Suzanne Valadon, Vlaminck, Léger ou Lurçat? Des artistes, au total, qui constituent moins une école qu'un des viviers dans lequel va puiser la peinture au cours des décennies suivantes. L'autre grand pôle d'effervescence, à la même époque étant l'Allemagne. Berlin, Dresde (Die Brücke) et Münich (Der Blau Reiter), les grandes villes où avaient fleuri les grands mouvements artistiques de la période précédente, restent au premier plan. On trouve également un foyer artistique intéressant en Autriche (Sécession viennoise). Dans les années 1930, l'arrivée au pouvoir des Nazis poussera un certain nombre de ces peintres à se repliera en France et surtout aux Etats-Unis, où existe d'ailleurs aussi (à New York) une école florissante (Albert Pinkham Ryder, Ralph Blakelock, etc.) 

Picasso et sa "musique".
En attendant, c'est à Paris que naît en 1907 la grande aventure cubiste. Son initiateur et sa figure centrale est Pablo Picasso (1881-1973). Picasso n'est pas toute la peinture moderne, non plus que Stravinsky n'est toute la musique nouvelle : mais l'un et l'autre sont un signal, le plus visible, placé sur la route de la construction pure. Leur parallélisme est plein d'enseignements. Le peintre donna d'abord dans les sujets décadents à la Jean Lorrain: on n'a pas oublié les titres des toiles qu'il exposait chez Vollard vers 1900: Morphinomane, L'Absinthe, La Buveuse, Tango... Le musicien imitait Rimsky-Korsakov, Glazounov et Scriabine. Soudain les voici qui partent : Picasso le premier, car c'est lui qui montre la route, vers la construction pure. Déjà le directeur des ballets russes, Diaghilev, toujours aux aguets, les suivait de l'oeil : 

« Où que j'aille, disait-il, au Mexique, en Espagne, à Paris ou à Rome, tous ces jeunes gens réagissent contre l'impressionnisme et vont vers la construction pure. Eh bien! il est impossible, que dans le monde entier, toute une génération se trompe. » 
Elle ne se trompait pas : elle suivait son instinct que Picasso avait déchaîné.

Pablo Picasso n'est pas de ceux qui se répètent; il laisse les suiveurs s'empêtrer dans l'imitation stérile. Lui-même est déjà ailleurs. Son art n'est fait que de coups de barre imprévisibles (pourtant logiques) : et tout semblable est l'art de Stravinsky. Avec l'un comme avec l'autre, I'honnête spectateur éprouve un sentiment de surprise sans cesse renouvelé. Picasso découvre l'Espagne et la Grèce : et voilà la « période bleue » et la « période rouge », pendant que Stravinsky tire son Feu d'artifice et fait chanter l'Oiseau de Feu. Mais déjà Picasso a découvert ce qu'on appelle alors "l'art nègre" à une exposition qu'il visite avec son ami Apollinaire et il dessine, simplifie, compose des personnages en cubes, crée le « cubisme ». Stravinsly s'épure avec Pétrouchka et le Sacre du Printemps. « Je sais peindre comme Ingres », s'est dit entre temps Picasso, et voici les crayons presque lyriques, quoique désincarnés; et voilà Stravinsky avec Renard, et Les Noces. Est-ce fini? Point du tout. Après la rencontre de Pulcinella, ils se désincarnent l'un et l'autre toujours un peu plus, en quête d'une expression toujours plus dépouillée. Les lignes de Picasso qui jusque là modelaient des volumes tendent à les ramener au plan, cependant que Stravinsky découvre le secret de l'art objectif et dynamique avec L'Histoire du Soldat, La Symphonie pour Instruments à vents, L'Octuor.

A ce parallélisme extérieur répond, plus nette encore, la ressemblance interne. De part et d'autre, la recherche incessante, obstinée, tenace sous des dehors désinvoltes, d'une émotion naissant du jeu gratuit de l'art, du jeu des seuls éléments de cet art. C'est pourquoi la musique se Stravinsky depuis le Sacre exclusivement (le Sacre appartient encore, du moins en son principe spirituel au romantisme héroïque qui part de l'Héroïque beethovénienne, pour passer par Liszt et la Walkyrie), c'est pourquoi la peinture de Picasso depuis les Arlequins, ne trouve d'échos réels que chez ceux qui aiment avant tout dans l'art la matière pure. Stravinsly et Picasso en sont venus à traiter l'art sans intention expressive pour aboutir cependant à une incroyable intensité d'expression. Ce n'est, ici, qu'un torrent sonore qui jaillit sous une étonnante poussée, là qu'un ruissellement de couleurs sans aucune signification imaginative qui, chez l'un comme chez l'autre, s'attirent, s'agglomèrent suivant des affinités dont la critique a pour seul devoir de définir la loi. Et pourtant il s'en dégage autre chose que du solfège ou de la parure décorative : il s'en dégage une émotion profonde qu'il faut comparer, ne la pouvant définir intrinsèquement, à celle que suscite un phénomène naturel, chute d'eau ou ciel en tumulte. En sorte que Picasso et Stravinsly nous ont démontré, chacun dans sa sphère, que c'est justement quand l'art n'est plus que jeu, jeu sonore ou jeu coloré, que son action, à qui sait l'entendre, se fait plus particulièrement puissante sur l'esprit. Le musicien et le peintre échappent enfin aux poètes et nous contraignent à sentir sans le secours des mots. C'est la grande conquête de l'art moderne.

Dans ses Essais critiques sur l'art moderne (1927), Charles Fegdal dit très bien : 

« Après les abus de la touche légère, mais juste, en couleurs pures, après les «-virgules-» délicates employées d'instinct et avec raison par les impressionnistes pour mieux capter les jeux fugitifs de la lumière, après avoir été jusqu'à la toile à peine couverte, il était fatal et nécessaire qu'une réaction se produisit. Les abus de l'impressionnisme ont fait le cubisme, les abus de la couleur de primesaut ont fait la route à la matière solide et émaillée. L'acquis de la belle matière n'est pas une acquisition personnelle, calculée et volontaire; elle est plutôt le résultat  des recherches d'une époque. »
Le Cubisme.
On raconte que Matisse (1869-1954), voyant pour la première fois une toile de Picasso en 1909, S'écria : 
« Ça c'est du cubisme... Je veux dire par là un pas immense vers la technique pure ». Et il ajouta : « Nous y viendrons tous ». 
Le cubisme, que l'on fait ordinairement démarrer avec l'exposition des Demoiselles d'Avignon de Picasso, au Salon d'Automne de 1907, est vite devenu  un mouvement historique. Ozenfant, dans un très lucide article du Journal  de Psychologie (janvier-mai 1926) indiquait que, si l'on admet que le cubisme collectif et pur s'étend de 1908 à 1914, sa théorie se réduit à des aphorismes de peintres (Picasso, Braque, Juan Gris), et de poètes (Apollinaire). Du cubisme, de Gleizes et Metzinger, est un beau livre annonciateur, mais surtout une critique de l'ancienne peinture et la porte ouverte aux recherches. La théorie cubiste s'est échafaudée après coup; elle n'a commencé à prendre figure logique que vers 1918, alors que le cubisme en tant qu'école homogène n'existait plus. Le cubisme est donc plutôt un état d'esprit qu'une doctrine esthétique constituée. Il se dégage du monde extérieur pour libérer la peinture de son attache avec le réel : il élimine le sujet. Ce ne sont plus que jeux de formes et de couleurs. L'émotion ne vient plus d'un spectacle extérieur reproduit sur la toile; elle vient du « dedans » du tableau. (HGP).
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Braque : Violon et cruche.
Cubisme : Violon et Cruche, par Georges Braque (1910).

Autour du Cubisme.
Après 1918, l'école cubiste se disperse, chaque peintre s'individualise, mais de nouvelles écoles naissent; d'autres, nées à peu près en même temps que le Cubisme (Futurisme, Rayonnisme, etc.) se définissent en fonction des principes énoncés cubistes, qui forment en quelque sorte la charpente d'une grande partie de la peinture qui se développe entre 1910 et la fin des années 1930. Ces écoles offrent souvent des préfigurations de l'art abstrait, l'autre composante essentielle de l'art à cette époque. 

Le Futurisme.
Le Futurisme s'est proposé de dépasser le caractère statique du Cubisme, en en reprenant les principes mais en y introduisant une forme de dynamisme, l'idée de vitesse, voire de violence. Théorisé dès 1909 par le poète Filippo Tommaso Marinetti, le Futurisme a d'abord attiré des peintres milanais (Boccioni, Carrà, Russolo), et a surtout été porté ensuite par Giacomo Balla (1874-1958) et Gino Severini (1883-1966). Beaucoup de mouvement artistiques ont ensuite été influencés par le Futurisme : certains, eux aussi, étroitement liés au Cubisme (Vorticisme, Rayonisme, Orphime, Constructivisme), d'autres représentant des tendances plus éloignés (Daïsme et Surréalisme).

Le Rayonnisme.
Né en 1911 en Russie, le Rayonnisme s'est constitué sous la conduite de Mikhaïl Larionov (1881-1964) et de Natalia Gontcharova (1881-1962). Il se veut une célébration de la technologie moderne et du machinisme conquérant.

Le Vorticisme.
Le Vorticisme, inspiré par le Futurisme, est apparu en Angleterre en 1912 avec Wyndham Lewis, puis a été représenté par Lawrence Atkinson, David Bomberg,  Frederick Etchells, Cuthbert Hamilton,  William Roberts, Edward Wadsworth,  etc. Son nom, en relation avec l'approche dynamique qu'il revendique, lui a été donné par Ezra Pound.

L'Orphisme.
C'est à Apollinaire que l'on doit d'avoir appelé Orphisme (ou Cubisme orphique), du nom de l'ancienne religion grecque, l'Orphisme, une forme de peinture abstraite, initiée dès 1912 par Jacques Villon (1875-1963) et surtout défendue par Robert Delaunay (1885-1941), František Kupka (1871-1957) et Francis Picabia  (1873-1953). Dans cette peinture le Cubisme sert de prétexte à des recherches de pure imagination, où la couleur joue un grand rôle. On rattache encore à ce mouvement Patrick Bruce (1880-1937) et les Synchromistes américains. Après la Seconde guerre mondiale, les tenants de l'Abstraction lyrique prolongeront la tendance initiée par l'Orphisme.

Le Néoplasticisme.
Le Néoplasticisme, initié vers 1913 par Piet Mondrian (1872-1944), renchérit sur le cubisme dans la voie de la non-imitation; il tend à l'ornementation pure : utilisation de figures géométriques simples et de couleurs primaires. Entre 1917 et 1928, une revue présente et théorise ce mouvement aux Pays-Bas : De Stijl

Le Constructivisme
Le Constructivisme, dont l'origine remonte à 1915, remplace les éléments des «-natures mortes-» traditionnelles par des engrenages, des roues et des bielles. Cette école, qui en appelle à la révolution sociale, est florissante en Europe centrale et en Russie. Il a suivi un développement parallèle à celui du Néoplasticisme.

Le Suprématisme.
A la même époque que le Constructivisme, Kasimir Malevich (1878-1935) crée en Russie le Suprématisme, qui s'intéresse  à l'usage de formes géométriques (carrés,cercles, triangles).

Le Purisme.
Le Purisme (1918), représenté en architecture par Le Corbusier et en peinture par Amédée Ozenfant (1886-1966), classifie formes et couleurs suivant leurs réactions immédiates sur le spectateur et utilise rationnellement ces couleurs et ses formes ainsi classées. 

Les autres tendances.

Le Dadaïsme.
Le Dadaïsme est apparu au cours de la Première Guerre mondiale en Suisse et aux Etats-Unis. Il s'est d'abord présenté comme un mouvement littéraire (Tristan Tzara). Mais il a rapidement eu une composante en peinture, avec Tzara déjà, mais surtout avec Marcel Duchamp (1887-1968), Francis Picabia, Man Ray (1890-1976), Hans Arp (1886-1966). Il se veut avant tout une démystification des règles supposées de l'esthétique, et se revendique comme un anti-art. Typique de la démarche dadaïste, la Joconde à moustaches de Duchamp, assortie de son célèbre "L.H.O.O.Q". Le Surréalisme (via Francis Picabia et Hans Arp, notamment), et plus tard le Pop'Art, ont subi l'influence de ce mouvement qui, en 1920, est déjà sur son déclin.

Le Surréalisme.
Apparu dans le milieu des années 1920, le Surréalisme est, comme le Dadaïsme,  un mouvement aussi bien littéraire (André Breton) qu'artistique. Appliqué à la peinture, il s'inscrit dans la continuité de peintres symbolistes (Gustave Moreau) ou métaphysiques, comme Giorgio de Chirico (1888-1978), Carlo Carra ou Giorgio Morandi. Il cherche à calquer les procédés littéraires de création «-spontanée-» et de « rêve » en juxtaposant et rapprochant des éléments qui, dans la réalité concrète, n'ont pas de rapport entre eux. Ici, comme ailleurs, l'idée de « pureté » domine et éclaire la route. Un très grand nombre d'artistes ont été attirés par le Surréalisme, mais parfois seulement pendant une brève période. Parmi les noms qui méritent d'être relevés, on citer : Max Ernst (1891-1916), Joan Miro (1893-1983), Yves Tanguy (1900-1955), Salvador Dali (1904-1989), René Magritte (1898-1967), Paul Delvaux (1897-1994), Victor Brauner (1903-1966), etc. Comme le suggèrent les dates précédentes, le mouvement surréaliste s'est poursuivi après la Seconde guerre mondiale.

La Peinture latino-américaine et le Muralisme.
La peinture en Amérique Latine a attendu le début du XXe siècle pour prendre son essor. C'est l'Argentine, qui a commencé à rattraper le temps perdu. Grâce à des précurseurs comme Ernesto de la Carcova, elle eut une école homogène, libre et moderne dans son expression, toutefois équilibrée et préservée des extravagances, masques commodes aux maladroits et aux ignorants. Une  exposition qui eut lieu à Paris en 1926 permit d'apprécier le mérite de ces nouveaux artistes : ils avaient découvert la source inédite et abondante de thèmes et de types que leur offrait leur propre pays; ils y puisaient soit en rendant l'activité des ports et des villes comme Alberto Rossi, soit en évoquant les pampas et leur population pittoresque de métis, comme faisaient Gramajo Gutierrez, Bermudez Franco, Terry, Thibon de Libian, Gigli et d'autres encore. 
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Art urbain : Mona Lisa sur un mur.
Muralisme : Mona Lisa peinte sur un mur à Columbus, Ohio.

Vers la même époque, un mouvement original apparait au Mexique, le Muralisme, qui doit son nom au support choisi par les peintres qui représentent ce courant, et qui sont les auteurs de vastes fresques murales. Il plonge ses racines dans la révolution mexicaine et s'est largement prolongé au-delà de la période considérée ici. Les muralistes californiens des années 1970 en sont les héritiers. Tout comme  le Réalisme social forgé aux Etats-Unis (Ben Shahn, Thomas Hart Benton, Grant Wood, George Tooker, etc.) au moment de la Grande dépression des années 1930,  ou le Réalisme socialiste, apparu vers la même époque en URSS et dans les pays de l'Est, le Muralisme possède une dimension politique et revendicative. Mais contrairement à celle qui se développe dans le Bloc socialiste, la peinture mexicaine a su se montrer transgressve et polymorphe. Elle un réceptacle pour le symbolisme, le cubisme, le surréalisme, etc.

Le Muralisme proprement dit est représenté par des peintres tels que  Diego Rivera (1886-1957), José Clemente Orozco (1883-1949) et, plus tard par David Alfaro Siqueiros (1896-1974). En Colombie, on citera Santiago Martinez Delgado (1906-1954) et Pedro Nel Gómez. On peut rapprocher de ces artistes Frida Kahlo (1907-1954), peintre de chevalet, mais dont les oeuvres à la fois hiératiques et désespérées, appartiennent à la même mouvance, tout comme celles, contemporaines, de Rufino Tamayo (1889-1991).
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Klee : le Ballon Rouge.
Peinture abstraite : Le Ballon Rouge, par Paul Klee (1922).

La peinture abstraite.
On fait généralement naître l'art abstrait vers 1910, avec les oeuvres de Vassili Kandinsky , qui va bientôt l'insuffler dans des  mouvements tels que Der Blaue Reiter et le Bauhaus. La tendance à l'abstraction, parfois très marquée, se recontre également dans les diverts mouvements qui se sont constitués autour du Cubisme-: Orphisme, Néo-Plasticisme, Suprématisme, Rayonnisme et Futurisme, par exemple. Les Synchromistes américains (Stanton MacDonald-Wright, Morgan Russell), dont les toiles rappellent celles des Orphistes, sont également à ranger parmi les premiers peintres abstraits. De même d'ailleurs que Paul Klee (1879-1940). Son fameux Ballon rouge (ci-dessus), est révélateur de l'état d'esprit dans lequel s'inscrivent alors les peintres abstraits, pour lesquels le mot abstraction ne signifie pas en général une rupture franche avec la  peinture figurative. D'autres, cependant, ont très tôt franchi le pas. Le plus remaquable exemple en est sans doute Malévitch, le créateur du Suprématisme, dont on a parlé plus haut. Lui est allé jusqu'à exposer un tableau représentant un simple Carré noir (1915) sur fond blanc, et même un simple Carré blanc sur fond blanc (1918). Le territoire de l'abstraction, ainsi débroussaillé pendant cette première période, sera exploré en profondeur après la la Seconde guerre mondiale. (A19 / HGP).



Collectif, Yves Tanguy, l'univers surréaliste, Somogy, éditions d'Art, 2007.
Yves Tanguy (1900 - 1955) est l'un des très rares artistes français du XXème siècle à avoir réussi une carrière véritablement internationale. Unanimement considéré comme l'un des maîtres du surréalisme à l'instar de Dali, Miró ou Magritte, il fut aussi une véritable star aux Etats-Unis où son travail a toujours rencontré un accueil enthousiaste, et figure de longue date dans les collections des musées les plus prestigieux. Rareté des oeuvres, exil précoce aux Etats-Unis et exigence contribuent à son statut d'artiste culte, à la création hors norme et à la personnalité violente et mystérieuse. Vingt-cinq ans après la grande exposition consacrée à son travail à Beaubourg en 1982, cet ouvrage lève le voile non seulement sur l'artiste, mais aussi sur l'homme. (couv.).

Gerry Souter, Malevich, Parkstone international, 2008. - Kazimir Malevitch (1878-1935) était un peintre, un grand théoricien d'art, et surtout le père fondateur du suprématisme (l'abstraction pure), style basé sur les formes géométriques. " Le suprématisme, écrivait-il, m'a conduit à découvrir quelque chose qui n'avait pas encore été compris jusqu'alors... il y a dans la conscience humaine un désir impétueux d'espace et la volonté de s'échapper du globe terrestre ". Cette publication présente les oeuvres étincelantes de Malevitch, l'artiste original, qui jusqu'à l'âge de vingt-sept ans ne suivit aucune formation professionnelle de peintre, et qui apprit à dessiner par sa curiosité et par sa soif de connaissance. (couv.).

Gérard de Cortanze, Frida Kalho, Société des Editions Mengès, 2010. - Dans cet ouvrage, Gérard de Cortanze retrace avec talent le portrait de cette étoile filante, singulière et attachante, qui meurt en 1954 à l'âge de 47 ans. Richement illustré des oeuvres de Frida Kalho et des photographies d'époque, ce livre nous présente le destin tragique d'une personnalité extraordinaire. Née au début du siècle dernier dans la banlieue de Mexico, cette artiste énigmatique et passionnée grandit au moment de la révolution mexicaine qui laisse une marque indélébile sur sa personnalité et sur son oeuvre. Victime d'une poliomyélite puis d'un grave accident de bus dans ces jeunes années, elle vivra l'enfer sur Terre, trente-neuf années de souffrance aiguë. Elle cultive le goût du paradoxe, de la théâtralisation. Et une gaieté inaltérable. Tous ceux qui l'ont approchée en témoignent : un rire profond et communicatif, une voix rauque, beaucoup d'irrévérence, de plaisanteries, des jurons ravageurs, auront autant frappé que conquis Trotski, les surréalistes et tous
ceux qui l'ont croisée à New York, à Paris ou ailleurs. Si ses choix politiques, ses amours vibrantes , surtout pour Diego Rivera qu'elle épousa 2 fois, et son immense personnalité en font une séductrice redoutable, elle n'en souffre pas moins de douleurs chroniques et d'un syndrome de dépression, se trouvant laide, craignant perpétuellement d'être abandonnée, partagée entre une attirance puissante vers la mort et un extraordinaire appétit de vivre. Qui n'a contemplé les yeux noirs en amande, les sourcils dessinant sur le front une ligne foncée, la lèvre supérieure de la bouche obscurcie par l'ombre d'une moustache, l'imposante chevelure et le port de reine de Frida Kahlo? Ses robes voyantes, ses châles, sa coiffe d'organdi, ses colliers, ses bagues et ses bracelets que l'on retrouve dans ses auto-portraits? Pour survivre à ce drame, elle crée un univers pictural vigoureux et coloré, qui donne à son cri une forme émotionnelle et visible, nous offre la biographie de son âme. Avec une totale impudeur, l'artiste se dévoile, se met parfois en colère, exhibe son désarroi. (couv.).

Salomon Grimberg , Frida Kahlo : Confidences,  Editions du Chêne, 2008. - L'artiste mexicaine Frida Kahlo (1907-1954) est aussi célèbre pour sa vie hors du commun que pour ses talents de peintre. Figure mythique, elle demeure pourtant une énigme. Dans Confidences, elle nous dévoile pour la première fois ses pensées les plus intimes. Salomon Grimberg, psychiatre et spécialiste de Frida Kahlo, présente en effet ici un entretien inédit entre l'artiste, à la fin de sa vie, et son amie la psychologue Olga Campos, qui, originairement destiné à un livre consacré au processus créatif, n'avait encore jamais été publié. Frida Kahlo y commente avec franchise sa vie, ses amours et sa peinture et dévoile ses points de vue sur son corps, la politique, l'amitié, la sexualité et la mort, entre autres préoccupations intimes. Ce texte autobiographique est enrichi par les souvenirs chaleureux de Olga Campos, un dossier médical réuni par le Dr Henriette Begun, et une évaluation psychologique détaillée de l'artiste par le Dr James Bridger Harris.  (couv.).

Peter Moore, Flagrant Dali, Grasset et Fasquelle, 2009. - Dali! Son nom devrait s'écrire avec un point d'exclamation. Tout en lui était immense : son humour, sa comédie, ses excès, son talent, sa vie. C'est ainsi que nous le montre, dans ces souvenirs inédits, le capitaine Moore, qui a été son ami et son homme de confiance pendant plus de vingt-cinq ans. De Cadaqués à New York, de l'hôtel Meurice de Paris au Palace de Madrid, en compagnie de Luis Bunuel comme de Marie Laure de Noailles ou d'Amanda Lear - et toujours avec Gala, sa muse, sa protectrice et sa louve -, voici les secrets avoués et inavouables d'un des plus grands peintres du XXe siècle. (couv.).

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