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La pensée et ses outils > L'écriture |
grecque et latine |
On donne le nom de paléographie (mot dérivé du grec palaio = ancien, et graphè = écriture) à la science qui étudie les écritures anciennes et trace les règles à suivre dans la lecture de celles-ci. Son domaine, en principe, peut s'étendre à tous les genres de documents, à tous les pays, à tous les temps, mais, en pratique, les inscriptions font l'objet d'une discipline spéciale, l'épigraphie, et l'étude des légendes des monnaies et des sceaux est naturellement comprise respectivement dans la numismatique et dans la sigillographie. Ces disciplines peuvent être considérées comme des branches de la paléographie, même si l'usage a réservé, en général, l'emploi du mot paléographie à l'étude des documents écrits sur des matières autres que la pierre ou le métal. La paléographie trouve donc son application dans tous les manuscrits d'autrefois, quelle que soit la branche des connaissances humaines à laquelle ils appartiennent; elles se vérifient également dans les documents officiels et dans les écrits historiques, comme dans les traités de littérature, de philosophie, de théologie, de linguistique, de mathématiques, etc. Elle nous fait connaître la forme des lettres, des chiffres, les liaisons ou conjonctions de certaines lettres, les signes abréviatifs, les contractions des mots, la manière d'indiquer les corrections, etc. Elle s'occupe également de la matière employée pour fixer l'écriture, des instruments dont on s'est servi pour la tracer, enfin de la forme donnée aux écrits. Ajoutons qu'en vertu de son étymologie, le nom de manuscrit puisse s'appliquer indistinctement à tout écrit tracé à la main : manu scriptum, toutefois il est presque toujours employé dans un sens plus restreint. On s'en sert le plus souvent pour désigner des rouleaux et des livres renfermant des oeuvres littéraires ou des écrits autres que les actes authentiques. Ceux-ci sont plutôt connus sous le nom d'actes ou documents publics. Fragment d'un manuscrit médiéval, qui mêle plusieurs sortes d'écritures majuscules et, dans les notes interlinéaires, une écriture minuscule (anglo-saxonne). Quant à ces derniers, la paléographie en étudie les caractères externes, c'est-à-dire la matière (papyrus, parchemin ou papier) sur laquelle est tracée l'écriture, et l'encre dont on s'est servi; elle en déchiffre le texte; en d'autres termes, elle enseigne à les lire et à en apprécier l'écriture, tandis que la diplomatique s'occupe de leurs caractères internes, comme sont la langue dans laquelle ils sont rédigés, leur style, les différentes parties dont ils se composent, etc. « Il importe, dit Maurice Prou, de ne pas confondre la paléographie et la diplomatique. Ces deux sciences, très voisines, se prêtent un mutuel secours; cependant leurs champs d'action sont distincts. La première. a pour objet l'étude des caractères extérieurs des actes; la seconde, l'étude de leurs caractères internes et constitutifs. Un savant qui connaît les règles de la diplomatique peut déterminer, d'après le style, d'après l'emploi de telle ou telle formule, l'époque à laquelle un acte a été rédigé; la connaissance de la paléographie lui permettra de déterminer dans quel siècle ce même acte a été transcrit. En un mot, comme l'a si bien dit le savant professeur de l'École des chartes, Léon Gautier, le paléographe étudie le corps des chartes, le diplomatiste en étudie l'âme. » (Manuel de paléographie, 2e éd., pp. 2-3).Il serait plus exact, pensons-nous, d'affirmer que les caractères externes des actes publics, tels que la matière sur laquelle ils sont transcrits, leur écriture, leurs abréviations, la forme plus ou moins ornée de leurs lettres etc., sont du domaine de la paléographie lorsqu'on les considère matériellement, c'est-à-dire comme objet du déchiffrement ou de la lecture, mais qu'ils sont du ressort de la diplomatique lorsqu'on les étudie formellement, c'est-à-dire dans leur rapport avec l'authenticité des actes, pour confirmer ou infirmer celle-ci. Notons enfin que le terme de paléographie s'applique dans son acception la plus usuelle, comme on le fera ici, à l'étude des seules écritures grecques et latines, ces dernières concernant non seulement la langue latine, mais aussi les langues modernes qui ont employé l'alphabet latin ou ses dérivés, en usage durant le Moyen âge. -
Noms des parties qui composent les lettres. Les lignes verticales qui entrent dans la composition des lettres portent généralement le nom de hastes. On les appelle aussi queues lorsqu'elles se prolongent au-dessous de la ligne des lettres. Les lignes horizontales concourant à la formation de certaines lettres sont appelées barres; quelquefois aussi traverses, notamment dans les lettres A et H. Les lignes courbes ou convexes, qu'on rencontre dans quelques lettres, sont des panses ou des boucles.
DIVISIONS DE L'ÉCRITURE. L'écriture majuscule et l'écriture minusculeConsidérée au point de vue de la grandeur et de la forme des lettres, l'écriture peut se diviser en majuscule et minuscule.- Capitales rustiques. Psautier de saint Augustin. Écriture majuscule. A. Écriture capitale. On distingue plusieurs espèces de capitale : la capitale primitive ou anguleuse, la capitale épigraphique et la capitale rustique. Capitale primitive. On trouve : pour B, C, D, O, P, R et S.Jusqu'au VIe siècle, on trouve des ouvrages entiers écrits en lettres capitales. Les plus anciens manuscrits en capitale n'ont pas de ponctuation; celle que l'on voit dans quelques-uns d'entre eux date presque toujours d'une époque postérieure à la transcription du manuscrit, comme le prouve la teinte différente des encres employées. De plus, dans ces manuscrits, les mots se suivent sans séparation aucune; il y a entre eux le même intervalle qu'entre les lettres elles-mêmes du mot. L'absence de ponctuation et la non-séparation des mots constituent pour ainsi dire les seules difficultés qu'engendre la lecture des manuscrits en capitales; car les abréviations y sont très rares, et celles qu'on y rencontre se résolvent facilement. Dès le VIIe siècle apparaissent des manuscrits dans lesquels des parties en capitale alternent avec des parties en autre écriture : tel est le cas pour un Sedulius, probablement du VIIe siècle, conservé à Turin, et dont une page a été reproduite sur la pl. XVI des Exempla codicum latinorum de Zangemeister et Wattenbach. Ecriture grecque du psautier de Sedulius. A la même époque aussi, on employa parfois la capitale régulière pour la première page d'un livre, pour les titres des chapitres, et en général pour les passages sur lesquels on voulait appeler plus particulièrement l'attention du lecteur. Le manuscrit nn. 9850-9852 de la Bibliothèque de Bruxelles, renfermant les homélies de saint Césaire, et transcrit à Soissons, vers l'année 700, est en onciales, mais le titre et plusieurs pages entières sont en capitales. Pendant la période carolingienne le goût pour l'écriture en capitale élégante et rustique reparut; on transcrivit, à cette époque, des ouvrages entiers en ces caractères, et l'on s'en servit fréquemment, dans les manuscrits soignés, soit pour des parties plus ou moins considérables, soit pour les premières pages seulement. Page du psautier d'Athelstan. Le titre utilise des capitales, le texte des onciales. (L'initale est un B). B. Écriture onciale. Quoi qu'il en soit, on donne aujourd'hui le nom d'onciale à une écriture dérivée directement de la capitale, ordinairement assez grasse et affectant les contours arrondis. Les angles aigus de certaines lettres de la capitale s'émoussent et prennent une forme convexe; les hastes se prolongent au-dessus de la ligne dans D, L et H, et au-dessous dans F, G, P, Q et quelquefois aussi dans T. La naissance de l'écriture onciale s'explique aisément. La forme des lettres de l'écriture capitale, tant rustique qu'élégante, apparut d'abord sur les plaques de pierre et de métal, où les lignes se coupant à angle droit, obtus ou aigu, s'obtenaient sans peine au moyen du ciseau (comme c'est le cas pour A, E, H, M, T et V), tandis que le copiste ou écrivain, qui traçait ces mêmes lettres avec le roseau sur papyrus ou sur parchemin, travaillait plus facilement, et aussi plus vite, en arrondissant les contours, c'est-à-dire en substituant des courbes aux parties anguleuses. L'écriture onciale se distingue principalement de la capitale par la forme que prennent les lettres A, D, E, H, M, Q, T et V. Le tableau suivant indique les variations subies par ces lettres dans l'écriture onciale. La première colonne renferme des capitales épigraphiques filocaliennes (De Rossi, Roma, II, pl. II). Les trois suivantes reproduisent des lettres onciales la 2e, du Ve siècle (Palaeographical Society, II, pl. 8); la 3e, du VIe siècle (ibid., II, pl. 10); la 4e, du VIIIe siècle (ibid., I, pl. 236). La lettre G prend souvent la forme qu'elle présente déjà parfois dans les manuscrits en capitale. De même que les manuscrits en capitale, ceux en onciale ont été rarement ponctués à l'origine, et les mots s'y suivent sans séparation ni intervalle; les abréviations sont peu fréquentes et n'embarrassent pas la lecture. L'écriture onciale était déjà connue au IVe siècle. Aux Ve, VIe et VIIe siècles, on s'en servit presque constamment pour la transcription des livres; et, au IXe, les écoles calligraphiques nées sous l'influence carolingienne la remirent en honneur. C. Écriture semi-onciale ou onciale mixte. « Toutefois, observe Wailly, ce principe ne doit pas être appliqué sans discernement. Il ne faudrait pas donner le nom d'écriture mixte à celle qui, au milieu d'un grand nombre de caractères de même nature, introduirait, de loin en loin et comme par exception, une lettre appartenant à un autre genre. Si l'on suivait une pareille méthode, on ne trouverait plus guère que des écritures mixtes, et à force de vouloir distinguer, on tomberait dans la confusion. En un mot, quand le mélange des lettres caractéristiques de chaque écriture est purement accidentel, il est évident qu'on doit en tenir compte. » (Éléments de paléographie, I, p. 399).On observe, en général, que les lettres e, h, m et v ou u appartiennent à l'onciale, tandis que a, g, r et s se rapprochent de la minuscule. L'école calligraphique de Saint-Martin à Tours, qui florissait aux VIIIe et IXe siècles, a souvent fait usage de la demi-onciale pour la transcription de ses livres. Cette demi-onciale, observe Delisle, « se fait remarquer par les particularités suivantes : 1° rondeur et ampleur de la plupart des lettres; - 2° renflement de la partie supérieure des lettres montantes; - 3° forme des a, composés d'un c et d'un i juxtaposés; - 4° forme des g, composés de trois traits parfaitement distincts (une tête formée d'une ligne horizontale, un trait vertical légèrement incliné de droite à gauche, et une ample queue semi-circulaire, ouverte à gauche); - 5° forme des m, dont le dernier jambage se retourne à gauche; - 6° forme des n, qui se rattachent toujours au genre de la capitale et de l'onciale; - 7° développement du trait supérieur des f, des r et des s, surtout quand ces lettres sont à la fin des mots. » Mémoire sur l'école calligraphique de Tours au IXe siècle, dans les Mémoires de l'Académie des inscrip. de l'école de Tours. XXXII, Ire partie, p. 31.Delisle cite ensuite les principaux manuscrits, au nombre de 25, où il a remarqué l'emploi de la demi-onciale. Écriture minuscule. Elle est appelée minuscule à cause de ses formes simples et exiguës, en opposition avec la majuscule, dont les formes sont plus recherchées et ordinairement de dimensions plus grandes. La capitale et l'onciale sont des écritures majuscules. Dans l'écriture minuscule les lettres c, o, p, x, y et z ressemblent beaucoup aux lettres correspondantes de la capitale et de l'onciale, tandis que les lettres h, q, t et u conservent la forme qu'elles avaient dans l'alphabet oncial. Les différences sont surtout sensibles dans les lettres a, b, d, e, f, g, i, l, m, n, r et s. Le tableau suivant indique quelques-unes des transformations subies par ces dernières lettres dans l'écriture minuscule la plus ancienne : Les Romains connaissaient l'écriture minuscule, au moins aux derniers temps de l'Empire. On s'en servait non seulement dans le commerce ordinaire de la vie, par exemple pour les comptes, les quittances ou décharges, les lettres missives, etc., mais aussi dans la chancellerie impériale. Malheureusement peu de monuments graphiques de ce genre sont parvenus jusqu'à nous. La minuscule romaine, même celle qui n'est pas tracée rapidement, présente beaucoup de ligatures. Les plus anciens livres entièrement en minuscule ne remontent pas au delà du VIIe siècle, et encore ceux de cette époque sont-ils extrêmement rares. Ce n'est qu'au VIIIe, et surtout au IXe siècle, que la minuscule supplanta pour ainsi dire complètement les autres genres d'écriture pour la transcription des livres. Minuscule carolingienne. 32. - Minuscule caroline. Catalogue de papes écrit en 798. Minuscule romane. 33. - Minuscule romane. Manuscrit autographe du moine Heljaud (vers 1042).. Evolution de la minuscule. Ecritures gothiques. Au XIIIe et surtout au XIVe siècle, l'écriture prit des formes toujours plus anguleuses; c'est ce qu'on nomme l'écriture gothique par analogie avec l'art de la même époque auquel on a conventionnellement donné ce nom (L'Art gothique), qui n'implique bien entendu aucune relation avec les Goths. Pendant cette période la minuscule se fractionne en une foule de variétés diverses : on distingue la minuscule carrée, la bâtarde, la brisée, etc., et écriture notariale on diplomatique spéciale aux chartes. Dès lors les maîtres de calligraphie s'appliquaient à multiplier les genres d'écriture qu'ils baptisaient de toutes sortes de noms bizarres. La minuscule gothique continua longtemps à être employée pour les manuscrits, et elle atteignit son plein développement dans les grands manuscrits qui servirent aux offices (gothique des livres de choeur) où l'usage s'en est conservé jusqu'au seuil de l'époque contemporaine; mais pour la pratique usuelle, on préférait une écriture plus simple, plus commode, qui ne tardait pas à dégénérer en une cursive rapide, qui est souvent à peine lisible. Ecriture gothique. Missel de Henri VII d'Angleterre (fin du XVe s.). L'écriture posée et l'écriture cursiveConsidérée au point de vue du temps et du soin qu'on met à la tracer, l'écriture se divise en écriture lente, appelée posée ou droite, et écriture rapide ou cursive.Écriture posée. Écriture cursive. L'écriture cursive était déjà connue des anciens Romains. Les fouilles d'Herculanum et de Pompéi en ont mis au jour d'intéressants spécimens datant d'entre les années 53 et 79 de notre ère : ce sont des fragments de papyrus à moitié calcinés; des inscriptions et des annonces tracées sur les murs au moyen du pinceau, de charbon de bois, du ciseau ou d'un instrument pointu; et des tablettes de cire renfermant des notes, des contrats et des quittances. Des inscriptions en écriture cursive ont aussi été découvertes dans les catacombes romaines. Enfin, de 1786 à 1855, on a trouvé, dans les mines d'or de Vöröspatak en Transylvanie, vingt-cinq tablettes de cire dont la plus ancienne date de l'année 131 et la plus récente de l'année 167 de notre ère. Dans tous ces documents les lettres ont conservé la forme de la capitale, quelques-unes seulement sont modifiées par l'exagération ou la perte de certaines de leurs parties, et les ligatures y sont encore peu nombreuses. Cependant tout montre qu'elles ont été tracées rapidement. On voit par là qu'on appliqua le système cursif à la capitale avant même que la minuscule fût connue. Plus tard on l'appliqua également à l'onciale, à la demi-onciale, et surtout à la minuscule qui, grâce à ses formes simplifiées et multiples, se prête mieux que les autres écritures à une exécution rapide. L'écriture cursive minuscule se rencontre dans une série de documents sur papyrus de la fin du IVe siècle, découverts au XIXe siècle dans la Haute-Égypte et acquis par l'archiduc d'Autriche Renier. On s'en est servi également, au Ve siècle, pour la transcription des actes des empereurs , comme le prouvent des fragments de rescrits impériaux adressés à des fonctionnaires résidant en Égypte. Cette cursive de la chancellerie impériale présente des caractères qui lui sont propres et qu'on ne rencontre pas dans d'autres documents. L'écriture se distingue par sa régularité et par la non-séparation des mots. Les lettres sont très grandes : celles qui forment le corps de la ligne mesurent entre un et demi et deux, celles à longue haste entre trois et trois et demi centimètres de hauteur. Quelques-unes seulement ont conservé la forme qu'elles avaient sur les tablettes de cire; toutes les autres se sont modifiées notablement. Ces changements de forme proviennent, du moins en partie, de ce que les rescrits impériaux sont écrits sur papyrus, à l'encre et au moyen du roseau. Ce procédé portait naturellement le copiste à chercher des contours arrondis. On remarquera aussi que les lettres penchent vers la droite, et non vers la gauche, comme c'est ordinairement le cas dans les inscriptions murales et sur les tablettes de cire des deux premiers siècles. Toutes les hastes qui s'élèvent au-dessus de la ligne sont bouclées. L'alphabet suivant, où les lettres se présentent isolément, permettra de se faire facilement une idée exacte de chacune d'elles, et par là-même facilitera singulièrement le déchiffrement d'une écriture, qui, au premier aspect, paraît devoir offrir bien des difficultés. La panse du b se trouve à gauche de la haste, et non à droite comme dans notre b minuscule moderne; elle est toujours légèrement ouverte à sa partie supérieure. Grâce à cette particularité, on distingue facilement le b du d, car la panse de celui-ci, également placée à gauche de la haste, est entièrement fermée. Les lettres o et v sont extrêmement petites et s'écrivent dans le haut de la ligne. Les changements de forme des lettres e, m et n, sont remarquables. L'e en forme de double barre, II, tracé rapidement et sans lever la main, donna sans doute naissance à l'e bouclé de la chancellerie impériale. L'm et l'n ne sont probablement que des formes cursives de ces lettres, et non pas des dérivés des lettres grecques µ et , avec lesquelles elles ont cependant une certaine ressemblance. Les documents du VIe et du VIIe siècle montrent les modifications importantes que subirent, à cette époque, un grand nombre de lettres de l'alphabet par suite de l'application du système cursif à la minuscule. Dans la cursive minuscule, bien plus que dans la majusule, ce système cherche, au moyen de ligatures nombreuses, à diminuer le nombre des mouvements de la main en substituant des mouvements continus à des mouvements successifs et multiples. Les ligatures, dont on constate la présence dans les documents de Ravenne, continuèrent à être employées sans changement, non seulement dans la cursive romaine, mais aussi dans les écritures nationales dérivées de cette cursive. La cursive n'a été employée que très rarement pour la transcription de livres entiers, mais on s'en est servi pour enrichir de notes marginales des ouvrages écrits en capitale ou en onciale. en écriture irlandaise (premier paragraphe) et anglo-saxonne. (av. le IXe s.). Ecritures modernesDepuis la Renaissance, la cursive ne cesse de devenir toujours de plus en plus personnelle; après s'être surchargée d'abréviations, elle tendit à s'en débarrasser sous l'influence de l'imprimerie; mais en même temps se créèrent un certain nombre de nouvelles sortes d'écriture.Les humanistes du XVe siècle, en recherchant et en copiant les manuscrits des auteurs classiques, eurent l'occasion d'admirer la belle minuscule de l'époque carolingienne et s'appliquèrent à l'imiter. Cette rénovation artificielle de la minuscule caroline est ce qu'on appelle l'écriture humanistique. Elle fut alors copiée par les imprimeurs pour remplacer les types que les premiers imprimeurs des bords du Rhin avaient empruntés à l'écriture gothique, et c'est là l'origine de nos caractères romains d'imprimerie. Vers le même temps, on se servait à la chancellerie pontificale d'une minuscule inclinée à droite que Francesco Griffo de Bologne imita pour créer de nouveaux types pour l'imprimerie des Aldes, et c'est là l'origine de l'écriture italique. D'autre part, la chancellerie pontificale adoptait pour les bulles une écriture singulière, lourde, écrasée, d'aspect archaïque, qui, sous le nom d'écriture des bulles, est restée en usage jusqu'à nos jours. Nous n'avons pas à parler ici des écritures modernes telles que la néo-gothique, la ronde, la coulée, la bâtarde, etc., qui ne relèvent pas de la paléographique. (C. Reusens / GE). |
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