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Les os wormiens
sont de petits os surnuméraires que l'on rencontre accidentellement
entre les divers os du crâne.
Ils sont ainsi appelés du nom d'un médecin danois Olaus Wormius
Worm, qui les a décrits au commencement du XVIIe
siècle (1611). Toutefois, il serait inexact d'attribuer leur découverte
à Worm. Bien avant lui, Gonthier d'Andernach, médecin de
François ler et l'un des maîtres
de Vésale, avait donné une bonne description de ces productions
osseuses, connues d'ailleurs dès la plus haute antiquité.
On sait qu'elles tenaient une place importante dans la pharmacopée
des médecins grecs, qui les employaient contre les affections cérébrales,
l'épilepsie. etc.
Avec Pozzi nous distinguerons les os wormiens
en deux groupes : les faux os wormiens et les os wormiens vrais. - Les
premiers résultent d'une anomalie de développement d'un os
normal. Ce sont, en d'autres termes, des centres d'ossification, qui, au
lieu de se souder à l'os dont ils dépendent, sont restés
indépendants. Tels sont le dédoublement du pariétal,
le dédoublement de l'écaille temporale, l'os épactal.
- Les os wormiens vrais dérivent, au contraire, d'un un de plusieurs
points d'ossification surajoutés : ils comprennent par conséquent
toutes les pièces osseuses surnuméraires, développées
le long de la partie marginale des os du crâne.
Du reste, on rencontre les os wormiens,
soit au niveau des sutures, soit au niveau
des fontanelles, d'où leur subdivision
toute naturelle en wormiens suturaux et wormiens fotanellaires.
Os wormiens
suturaux.
Parmi les premiers, il convient de signaler
: 1° l'os sagittal, développé entre les deux pariétaux,
en tout autre point que celui où siège anormalement la fontanelle
sagittale. 2° les wormiens développés dans les sutures
occipito-pariétale, fronto-pariétale, pariéto-sphénoïdale,
pétro-occipitale. Exceptionnellement, on rencontre un os wormien
dans la suture médio-frontale ou métopique.
Os wormiens fontanellaires.
Les wormiens fontanellaires peuvent se
rencontrer au niveau de presque toutes les fontanelles normales ou anormales.
de la boîte crânienne. Il convient, pour ne pas compliquer
inutilement la terminologie, de leur donner le nom de la fontanelle où
ils se trouvent logés. C'est ainsi que nous avons : 1° l'os
wormien fontanellaire bregmatigue, observé pour la première
fois par Bertin, généralement très volumineux; 2°
l'os wormien fontanellaire lambdatique, développé dans la
fontanelle médiane postérieure et souvent confondu avec les
os wormiens suturaux qui l'accompagnent; 3° l'os wormien fontanelaire
astérique, situé dans la fontanelle latérale postérieure,
au point de réunion de l'occipital,
du pariétal et du temporal (astérion des anthropologistes)
: 4° l'os wormien fontanellaire ptérique, situé dans
la fontanelle latérale antérieure, au point de rencontre
du pariétal et de la grande aile du sphénoïde (ptérion
des anthropologistes); 5° l'os wormien fontanellaire orbitaire (extrêmement
rare), situé dans la fontanelle orbitaire (Pozzi). au point de jonction
du frontal, de l'os planum et de la petite aile du sphénoïde.
Quant aux fontanelles anormales, elles peuvent,
elles aussi, être comblées par des os surnuméraires.
La fontanelle sagittale, par exemple, possède parfois (2 fois sur
198 crânes de Parisiens, d'après Chambellan) un os wormien,
qu'il convient d'appeler os wormien obélique (du mot obélion
des anthropologistes), pour le distinguer de l'os wormien sagittal, qui
n'est qu'un wormien sutural. La fontanelle naso-frontale ou glabellaire
(du mot glabelle des anthropologistes) peut présenter également
un os wormien, os wormien glabellaire; Pozzi en a signalé un exemple
frappant sur le crâne n° 485 du musée de Caen.
Manouvrier (1886) a décrit sous
le nom d'os insulés, un groupe d'os wormiens qui se développent,
loin des sutures et des fontanelles, au milieu même d'un os normal.
Il ne les a observés que sur le frontal, le temporal et le sphénoïde
et sur la table interne seulement, d'où le nom d'os wormiens endocraniens
sous lequel il les a désignés. Ces osselets paraissent, du
reste, être assez fréquents.
Quel que soit le groupe auquel ils appartiennent,
les os wormiens sont très variables dans leurs dimensions, dans
leur forme et aussi dans leur épaisseur. Ils sont formés
le plus souvent aux dépens de toute l'épaisseur du crâne;
mais ils peuvent aussi être formés seulement aux dépens
de la table externe (exocraniens), plus rarement aux dépens de l'interne
(endocraniens). (L. Testut). |
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