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On
appelle opposition, en logique formelle,
l'ensemble des relations qui peuvent exister entre deux propositions
qui tout en ayant même sujet et même attribut'
différent, soit en quantité,
soit en qualité, soit eu quantité et qualité
tout à la fois. Rappelons d'abord qu'au point de vue de la quantité on
distingue les propositions en universelles (tout B est C; nul B n'est C)
et particulières (quelque B est C; quelque B n'est pas C) et qu'au point
de vue de la qualité on les distingue en affirmatives (tout B est C; quelque
B est C et négatives (nul B n'est C; quelque B n'est pas C) : d'où, en
combinant les deux points de vue de la qualité et la quantité, quatre
espèces de propositions : universelle affirmative, universelle négative,
particulière affirmative, particulière négative, symbolisées respectivement
par les quatre voyelles A, E, I, O.
Dès lors, deux propositions
opposées seulement en quantité, telle que A et I d'une part, E et O autre
part, sont dites subalternes. Par exemple, la subalterne de la proposition
A : Tout B est C, est cette autre proposition I : Quelque B est C;
et de même la subalterne de E : Nul B n'est C est O : Quelque B n'est
pas C. La subalternation est donc la première forme de l'opposition -
bien que certains logiciens contemporains aient fait remarquer avec raison
que les propositions subalternes
ne s'opposent pas véritablement entre elles, mais rentrent bien plutôt
l'une dans l'autre).
En second lieu, deux
propositions opposées seulement en qualité sont dites contraires si elles
sait toutes les deux universelles, et subcontraires si elles sont
toutes les deux particulières. Par exemple: le contraire de la proposition
A : Tout B est C, est la proposition E : aucun B n'est C; et la subcontraire
de I : Quelque B est C, est O : Quelque B n'est pas C. Enfin deux propositions
opposées à la fois en quantité et en qualité sont dites contradictoires.
Par exemple la contradictoire de la proposition A: Tout C est B, est la
proposition O: Quelque C n'est pas B ; et réciproquement la contradictoire
de E : Nul C n'est B, est I : Quelque C est B. La contrariété et la contradiction
sont donc les deux autres formes de l'opposition.
Les scolastiques
avaient imaginé le tableau suivant des propositions opposées :

Cette théorie de
l'opposition se rattache elle-même à celle des inférences immédiates
(celles où l'on conclut d'une proposition ii mie autre sans faire intervenir,
comme dans le syllogisme, une troisième proposition). Raisonner par opposition,
c'est en effet conclure de la vérité
ou de la fausseté d'une proposition quelconque la vérité ou la fausseté
de la proposition opposée.
Voici les règles
qui président à ce raisonnement :
1° pour
les subalternes, si l'universelle est vraie, la particulière l'est aussi;
si la particulière est fausse, l'universelle l'est aussi;
2° pour les contraires,
si l'une est vraie, l'autre est fausse, mais elles peuvent être toutes
les deux fausses en même temps;
3° pour les subcontraires,
si l'une est fausse, l'autre est vraie ; mais elles peuvent être toutes
les deux fausses en même temps;
4° enfin, pour les
contradictoires, si l'une est vraie, l'autre est fausse, si l'une est fausse,
l'autre est vraie. Elles ne peuvent pas être vraies ou fausses toutes
les deux en même temps. (E. Boirac).
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