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Thymallus : Thymallus vexillifer |
Le
genre Ombre ou Thymallus (du grec thymallos,
nom donné à une espèce de
saumon) réunit cinq espèces de poissons
téléostéens, qui habitent l'Europe, le Nord de l'Asie
et de l'Amérique. C'est le seul genre de la sous-famille des Thymalinés
(famille des Salmonidés).
Il est caractérisé par une bouche
très peu fendue, pourvue de petites dents
courtes et pointues, nombreuses aux maxillaires et à la voûte
palatine. La première dorsale
est longue et haute, commençant en avant des nageoires
ventrales.
L'espèce la mieux connue est l'Ombre commune (Thymallus vexillifer), longue de 0,30 à 0,60; le dos est blanc teinté de gris, les flancs argentés, avec des bandes longitudinales grisâtres; le museau est grisâtre, les joues et les opercules sont ornés de points noirs, la dorsale est d'un blanc rosé avec quelques taches brunes en bandes irrégulières, l'anale est couleur chair, les pectorales et les ventrales d'un rouge jaune lavé de gris et de brun. L'Ombre commune se trouve en France, en Italie, en Suisse, en Angleterre, en Hongrie, en Suède, en Laponie et en Russie, etc. C'est un Poisson regardé comme excellent pour la table et très recherché. Il fournit une chair blanche très délicate, analogue à celle du saumon et de la truite. On la mange, préparée comme ces deux derniers. |
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Caractères
généraux de l'Ombre commune
Admirablement conformée pour une rapide natation, l'Ombre a le corps allongé, légèrement comprimé; le profil supérieur se courbe en avant de la dorsale, puis s'abaisse doucement jusqu'à la caudale; le profil inférieur est presque droit. Le museau est convexe, assez large, la bouche étant placée un peu en dessous. La peau est revêtue d'écailles assez larges, excepté sous la gorge et dans l'espace limité par les pectorales; dans cette région, elle est ou nue ou garnie de très petites écailles. La dorsale comprend de 20 à 24 rayons, l'anale de 11 à 14; la caudale est fourchue, la nageoire adipeuse assez grande; les ventrales s'insèrent à peu près sous la moitié de la longueur de la dorsale. Le dos est blanc, teinté de gris ou, chez les individus jeunes, d'un bleu d'acier éclatant; les flancs sont d'un blanc d'argent, légèrement grisâtre le long des rangées d'écailles, de telle sorte que le corps est souvent marqué de bandes longitudinales. Le museau est grisâtre, des points noirs se voyant sur les joues et sur les opercules. Chez les individus âgés, les couleurs ne sont plus aussi brillantes et passent au grisâtre. L'oeil est argenté, teinté de noir à sa partie supérieure. La dorsale est d'un blanc rosé, lavé de jaunâtre avec quelques taches brunes disposées en bandes irrégulières. L'anale est couleur chair, avec des parties brunâtres vers l'extrémité. Les nageoires paires sont rouge jaune, souvent lavées de gris ou de brunâtre. Distribution géographique L'Ombre est largement distribuée en Europe; on la trouve en Italie, en Suisse, en Angleterre, dans presque toute l'Allemagne, en Hongrie, en Suède, en Laponie, dans une partie de la Russie. Ce Poisson vit également dans les bassins de l'Obi, bien que dans cette dernière région il habite seulement les rivières et les ruisseaux montagneux qui se rendent dans le fleuve ou dans ses principaux affluents, principalement dans le Markukul de l'Altaï chinois. En France, l'Ombre se trouve dans la Meurthe, la Moselle, la Meuse, le Doubs, l'Ain; d'après. E. Blanchard et E. Moreau, elle se pêche en assez grande quantité dans les rivières qui débouchent du lac Léman et (?) dans le lac lui-même, en Auvergne, dans plusieurs des cours d'eau qui se jettent dans le cours inférieur du Rhône, dans la Haute-Loire, dans l'Hérault. Moeurs, Habitudes, régime L'Ombre est un vrai Poisson de rivière qui évite les lacs et les grands étangs; elle vit dans les rivières et les ruisseaux limpides coulant sur un fond de sable et de gravier et paraît fuir les eaux très froides qui sont, au contraire, recherchées par les Truites. Un fait remarquable, d'après Blanchard, « C'est que l'Ombre, qui habite toutes les contrées de l'Europe, se rencontre dans chaque pays dans des localités assez restreintes, et lorsqu'on a voulu, comme en Angleterre, la faire vivre dans des rivières où elle n'avait jamais été vue, dans le cours supérieur de la Tamise, par exemple, on n'y a pas réussi. »Ce Salmonidé paraît préférer les rivières dont les eaux ne sont ni trop froides ni trop chaudes, dans lesquelles les rapides alternent avec les places tranquilles et dont le fond est surtout formé de cailloux et de graviers. De même que la Truite de rivière, l'Ombre nage avec une extrême rapidité et peut se tenir pendant très longtemps la tête au courant. Sa nourriture consiste en petits animaux : mollusques, vers, insectes. A l'inverse de la
plupart des autres Salmonidés, l'Ombre ne fraye pas en hiver, mais
au printemps, en mai et en avril. A ce moment l'animal resplendit des plus
brillantes couleurs argentées avec des reflets d'un beau vert doré.
Pêche, usages. D'après E. Blanchard, « l'Ombre est regardée comme un excellent poison pour la table; une chair blanche, délicate, ayant un parfum spécial que l'on a comparé à l'odeur de thym et d'où serait venu la nom scientifique Thymale appliqué à ce Poisson. Un illustre gastronome lui aurait donné l'épithète de Reine de délices, et rapporte d'après un auteur anglais, Wallon, que saint Ambroise, l'évêque de Milan, l'appelait la Fleur des Poissons. »Les auteurs de la Renaissance vantent également la chair de l'Ombre. « Ce Poisson, écrit Gessner, est très bon, sain, estimé, agréable à manger; il est le meilleur des Poissons des eaux douces et vaut le Turbot de mer. Après lui, comme finesse de goût, viennent la petite Marène, puis, en troisième lieu, la Truite de rivière. Quelques anciens ont dit que ce Poisson mange de l'or, ce qui peut s'entendre dans ce sens que des individus dépensent de l'or pour se procurer l'Ombre. » |
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