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On désigne
sous le nom d'oasis (ouit en égyptien, ouah
en copte, ouâh en arabe, ouasis en grec) des points
situés dans le désert et qui se distinguent du milieu environnant
par une végétation plus ou moins abondante. (Le mot n'a été
admis dans le Dictionnaire de l'Académie qu'en 1835, et plusieurs
écrivains; Chateaubriand, par exemple, l'ont fait du masculin).
Les oasis doivent leur fertilité aux sources qu'elles renferment
et qui les arrosent. Si l'eau vient à tarir l'oasis disparaît;
de même on peut créer artificiellement des oasis en forant
des puits dans le désert.
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L'oasis
de Beni Abbes, en Algérie. Photo : The
World Factbook.
Le terme oasis a été appliqué
dans l'Antiquité exclusivement aux rares îlots de verdure
et centres habités du désert de Libye, à l'Ouest du
Nil, et qui occupent, entre le Fayoum et les
plateaux de la Tripolitaine, une série de dépressions alignées
de l'Ouest à l'Est : Oasis d'Ammon, auj. Siouah; Petite Oasis, auj.
Baharièh et Farafrah; Grande Oasis, auj. Khargèh et Dakhel.
Mais tous les déserts ont leurs oasis et le terme s'est généralisé
et s'applique aujourd'hui aux îlots du même genre situés
dans les déserts d'Afrique, d'Asie,
d'Amérique, d'Australie.
Leur emplacement détermine le trajet des routes de caravanes à
travers le désert.
L'exclusion de la vie dans les grandes
cuvettes désertiques étant due uniquement à la sécheresse
du climat, la vie végétale reparaît aussitôt
que des conditions favorables restituent à la surface du sol une
certaine humidité. Il peut arriver tantôt que les eaux de
pluie, tombées à la surface des dunes de sable du désert,
et infiltrées peu à peu, réapparaissent en sources
au contact de la dune et du sous-sol imperméable : tel est le cas
pour les oasis de l'intérieur du Sahara;
tantôt, et c'est le cas le plus fréquent, ce sont les cours
d'eau, descendus des montagnes bordières du désert, qui viennent
se perdre en de larges cuvettes au pied des hauteurs, et forment ainsi
autour du désert comme un chapelet d'îlots fertiles et cultivés
: ainsi les oasis qui bordent, au sud de l'Algérie
et de la Libye, l'Atlas
saharien, etc., ou encore, en Asie, celle de Palmyre, au Nord de l'Arabie,
celles situées le long du Tarim; autour de Khotan, Yarkand, Kachgan,
etc., celles qui jalonnent le pourtour sud-est du désert de Gobi.
Enfin, il arrive aussi que certains de ces cours d'eau se créent
un cours souterrain, formant des nappes d'une profondeur et d'une extension
plus ou moins considérables, et que l'on atteint par des puits,
autour desquels se crée une petite oasis.
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Palmiers-dattiers
dans une oasis de Tunisie. Photo : © Angel
Latorre, 2008.
Les oueds mi-desséchés du
Sahara (oued Ghir, oued Igharghar,
etc.) donnent ainsi naissance à des alignements de sources, que
suivent les caravanes. Le cas le plus favorable est celui où la
nappe peut réapparaître en puits artésien, comme il
arrive très souvent à la limite septentrionale du Sahara.
La géologie, dans ce cas, peut assez sûrement guider les tentatives
de sondages, et chaque forage heureux a pour conséquence la création
d'un nouveau petit centre agricole. L'arbre essentiel des oasis - spécialement
dans le Sahara et en Arabie - est le palmier-dattier, à l'ombre
duquel viennent les autres arbres fruitiers, figuiers, grenadiers, abricotiers,
etc.; enfin, les céréales, l'orge notamment, constituent
en général un troisièrne étage de culture :
on les sème aussi autour des plantations de dattiers, dans la zone
qu'on peut irriguer quelquefois, mais non d'une manière permanente. |
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