|
Le nez est
un organe situé au milieu du visage, entre les deux joues, au-dessous
du front et au-dessus de la lèvre
inférieure, est souvent la partie la plus importante de la physionomie
à laquelle il donne son cachet. Sa forme est variable à l'infini.
Anatomiquement, le nez représente une pyramide triangulaire à
base inférieure, soutenu par une charpente ostéo-cartilagineuse;
les os propres du nez et les apophyses
montantes du maxillaire supérieur en
haut, les cartilages en bas, forment une véritable
voûte, dont le sommet correspond au dos du nez, qui peut être
rectiline, concave ou convexe, selon les individus.
La peau du nez est fine et très
vasculaire, blanche chez l'enfant, rouge et variqueuse chez l'alcoolique,
le vieillard, dans l'eczéma, l'impétigo, etc.; elle est remarquable
par la quantité considérable de glandes
sébacées dont les orifices, souvent noircis par les poussières
ambiantes, forment un piqueté noir; leurs sécrétions
donnent un aspect huileux à la peau et à la pression, il
en sort des petits cylindres de matière grasse qui ressemblent à
des vers (d'où l'expression : tirer les vers au nez); la
couche sous-cutanée est composée de tissu conjonctif et d'un
peu de graisse.
-
Paroi
externe des fosses nasales, côté droit.
Narines.
Elles mettent en communication l'air extérieur
avec les fosses nasales; la peau du nez
se réfléchit à leur niveau, elle est très sensible
au chatouillement; on y trouve un bouquet de poils rudes (vibrisses) qui
ont pour effet d'arrêter, les poussières; les narines sont
séparées par la cloison. Les narines,
en somme, ne sont que le vestibule des fosses nasales.
Fosses
nasales.
Ce sont des cavités
anfractueuses, sorte de vaste coquille formée par les excavations
des os maxillaires, très largement ouvertes
en avant et en arrière, sur lesquelles le nez proprement dit forme
auvent. Elles servent à l'olfaction
et, en livrant passage à l'air, elles concourent à l'accomplissement
de l'acte respiratoire et à la phonation; elles sont divisées
en deux par une cloison médiane formée par un cartilage;
la paroi inférieure ou plancher des fosses nasales est celle qui
guide la sonde dans le cathétérisme de la trompe
d'Eustache; elle est formée en avant par l'apophyse-palatine
du maxillaire supérieur et, en arrière, par la lame horizontale
du palatin; c'est une gouttière longue de 5 centimètres et
large de 12 à 15 millimètres; la voûte, très
étroite, n'a que 2 à 3 millimètres, d'où la
difficulté de l'action chirurgicale en cet endroit; elle est d'une
minceur extrême (lame criblée de l'ethmoïde
où passent les terminaisons du nerf olfactif).
La paroi interne est la paroi latérale de la cloison formée
par un os, le vomer, en bas, et la lame perpendiculaire
de l'ethmoïde en haut, l'espace laissé vide est comblé
par le cartilage de la cloison, qui est très souvent dévié
à droite ou à gauche. La paroi externe la plus importante,
formée par le maxillaire supérieur, l'os unguis,
le palatin et le sphénoïde, présente des saillies ou
cornets, des dépressions ou méats,
et des orifices qui en rendent la description complexe.
-
|
|
Coupe
verticale de la tête destinée à montrer la portion
osseuse de la cloison des fosses nasales. - 1. Lame perpendiculaire
de l'ethmoïde. - 2. Vomer. - 3. Sinus sphénoïdal. |
Coupe
verticale de la tête destinée à montrer la paroi externe
des fosses nasales. - 1. Cornet supérieur, au-dessous duquel
se voit le méat supérieur; et derrière ce méat,
- 2. le sinus sphénoïdal. - 3. Cornet moyen, au-dessous duquel
se voit le méat moyen. - 4. Cornet inférieur, au-dessous
duquel se voit le méat inférieur. - 5. Sinus frontal. |
|
|
Ouverture
postérieure des fosses nasales et voûte palatine. - 1
. Bord postérieur du vomer, qui sépare les fosses nasales.
- 2. Trou ptérygo-palatin. - 3. Trou vidien ou ptérygoïdien.
- 4. Fosse ptérygoïdienne. - 5. Fossette scaphoïde. -
6. Aile interne de l'apophyse ptérygoïde. - 7. Aile externe.
- 8. Suture à quatre branches de la voûte palatine et lieu
où la pointe d'un scalpel peut toucher cinq os : les deux palatins,
les deux maxillaires supérieurs et le vomer. |
Coupe
verticale transverse des fosses nasales. Elle offre : 14 . le cornet
supérieur ;-2. le méat supérieur;- 3. le cornet moyen,
et-4. le méat moyen, qui communique avec le sinus maxillaire; -5.
le cornet inférieur, et 6. le méat inférieur. |
Cornets.
Leur aile est très important en
pathologie nasale. Ils s'insèrent sur la partie externe enroulés
en volute, dont le convexité fait saillie dans la fosse nasale.
Entre chaque cornet et la paroi existe le méat. Le cornet inférieur,
formé par un os spécial, descend plus ou moins bas vers le
plancher; le cornet moyen, émanation de l'ethmoïde,
a une forme des plus variables, il est très rapproché de
la cloison; le cornet supérieur, très petit, est une dépendance
de l'ethmoïde. Le méat inférieur, le plus large des
trois, est situé entre le plancher des fosses nasales et le cornet
inférieur : on y trouve l'orifice du canal nasal le méat
moyen est celui qui intéresse le plus le chirurgien, car le sinus-
frontal
et le sinus maxillaire viennent s'ouvrir à son niveau. Cette communication
explique la propagation des inflammations de la muqueuse des fosses nasales
à celle des sinus, d'où les sinusites. L'orifice antérieur
des fosses nasales, qui n'est autre que l'orifice supérieur des
narines, a la forme d'un coeur de cartes à jouer; les orifices postérieurs
ou choanes ont une forme ovalaire, dont le diamètre vertical chez
l'adulte mesure environ 2 à 2,50 cm, l'horizontal la moitié,
ce qui est important de connaître pour le tamponnement des fosses
nasales dans les épistaxis graves.
L'épithélium
olfactif.
La muqueuse des fosses nasales ou membrane
de Schneider se continue en avant avec la peau de l'orifice des narines,
et en arrière avec la muqueuse
du pharynx nasal: elle revêt les différentes
parois des fosses nasales et en reproduit assez exactement toutes les saillies
et dépressions. Parfaitement lisse et assez mince au niveau de la
cloison, du plancher et de la voûte des fosses nasales, la muqueuse
pituitaire est plus lâche et plus épaisse dans presque toutes
les autres parties du nez; son épaisseur varie de 3 millimètres
à 1/10e de millimètres; elle envoie des prolongements dans
toutes les cavités accessoires : sinus frontaux et maxillaires,
qui sont de véritables diverticulums des fosses nasales dans le
méat moyen; la pituitaire troue les orifices de ces deux sinus;
dans le méat inférieur, elle se continue avec la muqueuse
du conduit lacrymo-nasal, et, par son intermédiaire, avec la conjonctive,
d'où la possibilité d'une dacryocystite à la suite
d'un coryza. Dans son tiers supérieur, la pituitaire s'appelle la
région olfactive, car elle reçoit les ramifications du nerf
olfactif avec les cellules olfactives de Schultze; à ce niveau,
elle est gris jaunâtre; dans le reste des fosses nasales, c'est la
région respiratoire, où la muqueuse est rouge, plus épaisse
et recouverte d'un épithélium
cylindrique à cils vibratiles, les glandes
en grappes sont très nombreuses et surtout dans la portion respiratoire.
La pituitaire se continue avec la muqueuse du pharynx nasal, dont la caractéristique
est la présence à sa paroi postérieure d'un tissu
non glandulaire lymphatique : c'est là que se développent
les végétations adénoïdes. Les vaisseaux
du nez viennent principalement de la faciale, et leur réseau est
très abondant; les veines nasales forment l'origine de l'ophtalmique
et établissent une communication entre la circulation
intra et extra-cranienne, les autres se jettent dans la faciale; le réseau
vasculaire de la pituitaire est extrêmement riche et facilement turgescent,
d'où saignements de nez faciles. Les lymphatiques
viennent passer au-devant des trompes pour se rendre dans les ganglions
du pharynx. Quant aux nerfs, ceux de sensibilité générale
viennent du maxillaire supérieur (sphéno-palatin) et de l'ophtalmique
(nasal), branches de trijumeau. Les nerfs
de sensibilité spéciale sont les nerfs
olfactifs.
Physiologie.
Le nez, placé comme une sorte de
cornet ostéo-cartilagineux à la partie antérieure
et supérieure des fosses nasales, n'est pas seulement l'organe de
l'odorat. Il sert surtout à la respiration
: l'air inspiré, en passant
à travers les replis des fosses nasales sur sa muqueuse humide et
si vasculaire, s'y réchauffe, prend le degré d'humidité
nécessaire et se débarrasse d'abord sur les vibrisses, puis
sur les cils vibratiles de toutes les poussières et corpuscules
atmosphériques qui pourraient nuire à l'intégrité
des bronches et de la muqueuse respiratoire,
aussi arrivet-il aseptique au fond des alvéoles pulmonaires. On
doit donc respirer par le nez, tous les animaux nous en donnent l'exemple,
les meilleurs coureurs sont ceux qui ont une bonne respiration nasale.
Aussi tout état pathologique empêchant la respiration par
le nez pourra avoir des conséquences parfois très graves;
les personnes qui dorment la bouche ouverte, par
suite de sténose nasale, sont plus sujettes aux affections pulmonaires.
Dans la phonation, les fosses nasales et
surtout les cavités annexes (sinus maxillaires et frontaux) servent
de caisse de résonance à la voix.
On sait que l'obstruction de l'une ou des deux fosses nasales modifie profondément
le timbre de la voix et constitue le nasonnement. |
|