| Trombone, n.. m., diminutif italien de tromba. - Instrument à vent en cuivre, à tube cylindrique, caractérisé par l'emploi de la coulisse. Il forme une famille de trois types, appelés trombones alto, ténor et basse, dont le second, le trombone ténor est le plus répandu. On le construit en si bémol, en lui donnant pour son fondamental le si bémol de 115,2 vibrations simples et pour longueur théorique 2,950 m. Dans sa 1re position, c'est-à-dire, celle ou la coulisse ne fonctionne pas, il donne la série d'harmoniques : Les allongements produisent six autres positions, dont le son est chaque fois abaissé d'un demi-ton et dont la réunion procure à l'instrument une étendue chromatique complète depuis le mi, 2e harmonique de la 1re position, jusqu'au si bémol, 8e harmonique de la 7e : Les allongements de la coulisse sont obtenus par les mouvements du bras droit, la main gauche servant avec les lèvres à exercer le degré de pression nécessaire pour obtenir les harmoniques. On, calcule les allongements d'après les différences de longueur de tube qui correspondent à la production des sons fondamentaux. Soit pour la 1re position, si bémol, une longueur de 2,950 m et pour la 2e, la, 3,126 m, la différence de longueur de tube serait de 0,176 m, mais la coulisse étant double, il suffira de la tirer de moitié, 0,088 m, pour obtenir l'effet désiré. L'écart extrême étant, entre la 1re position, si bémol, dont la longueur est 2,950 m, et la 7e, mi, longueur 4,174 m, une différence de 1,224 m, la coulisse étant double, on la tirera de moitié, soit 0,612 m. Le trombone alto a pour son fondamental le mi bémol de 153,7 vibrations simples, et pour longueur théorique 2,21 m. Le trombone basse a pour son fondamental le mi bémol de 76,8 vibrations simples et pour longueur théorique 4,422 m. On a construit des trombones contre-basse, « instrument formidable », à l'octave inférieure du trombone ténor. La notation des parties de trombones donne la note réelle et se lit sans transposition. On construit des trombones à pistons dans lesquels le mécanisme de 3 ou 4 pistons se substitue à celui des coulisses; on leur conserve inutilement la forme incommode de ces derniers. On leur donne également une autre forme qui est celle des bugles alto et baryton. Le mécanisme des pistons additionnés adapté au trombone ténor lui a permis l'exécution de passages liés et rapides. Le mécanisme des pistons indépendants a été adapté par Sax, son inventeur, à la famille complète des trombones. On a essayé aussi de réunir en un même instrument la coulisse et 3 pistons, laissant à l'exécutant le soin de choisir ou de combiner. Le trombone peut produire en mouvement rapide les dessins formés des harmoniques d'une même fondamentale; mais les successions de sons qui exigent le passage à des positions éloignées s'exécutent mal ou difficilement en notes rapides. C'est pour écarter cette difficulté qu'a été proposé le trombone à pistons. Le trombone est d'un emploi fort ancien d'abord utilisé, sans pistons ni coulisse « basse trompette », aux XIIIe et XIVe s., on lui voit prendre, pour faciliter l'exécution, une forme en S, qui, au XVe s., amène l'invention de la coulisse. Une oeuvre de Pierre Fontaine (vers 1430), en l'appelant encore « trompette» le fait descendre au ré au-dessous de la portée de la clef de fa. La forme recourbée de cet instrument lui fit donner le nom de sacqueboute, qui était celui d'une arme d'assaut, dont il rappelait la forme : il conserva ce nom jusqu'au XVIIe s., époque à laquelle prévalut le terme italien trombone diminutif de tromba, signifiant trompette. L'orchestre de l'Orfeo de Monteverdi (1607) contenait cinq trombones de diapasons différents et deux cornets, soit 7 parties distinctes pour les instruments en cuivre. Il y a dans la partition 2 ritournelles, ou petites symphonies, confiées à ce groupement. La première se répète trois fois en trois scènes différentes. On connaît a la même époque un emploi des cornets et trombones dans une Sonate d'église de Monteverdi (1610). Le musée du Conservatoire de Paris possède un trombone alto signé Detlof, 1671, qui est un trombone basse en mi bémol. On est tenté de supposer, d'après ses partitions, que Bach disposait d'un trombone soprano. Il double quelquefois le choeur par 4 trombones (Cantates 2 et 38). Gluck s'est servi des trois trombones dans Alceste, d'une manière splendide; il y a adjoint une partie de cornetto pour servir de soprano, dans Orphée, version de 1762. Beethoven emploie pareillement les trois trombones dans le final de la Symphonie en ut mineur. L'emploi abusif que l'école de Rossini fit des trombones contribua à les déprécier. En même temps la fatigue causée par leur jeu, à ce point abusif, fit délaisser le trombone basse. On prit vers 1830 l'habitude de ne plus guère se servir que du trombone ténor. On remplaça la basse par l'ophicléide, et plus tard par le tuba. Cependant, Berlioz, dans sa Symphonie funèbre et triomphale, emploie trois trombones : alto et ténor redoublés (soit six), et un trombone basse ad libitum. Wagner a introduit le trombone contrebasse dans son orchestre, joint à 2 trombones ténor et un trombone basse pour en faire une des caractéristiques du rôle de Wotan, en ajoutant leur couleur au dessin descendant : | |