| Motet (autrefois mottet ou motes, en latin mottetus, motulus, motellus) est le nom qu'on donna pendant le Moyen âge à des morceaux de chant demi-sacrés et demi-profanes, composés sans règles précises, en prose ou en vers, en latin ou en français, et qui faisaient partie, comme les Noëls, les Épîtres farcies et certaines proses, de ces pièces de fantaisie que le clergé laissa pénétrer dans les églises à côté du plain-chant traditionnel. On les appelait mottets ( = petits mots), parce qu'ils étaient faits sur une période très courte, ou, selon d'autres, du latin motus ( = mouvement), parce que la mélodie en était plus mouvementée que le plain-chant. - Motets anonymes I. « C'est amourete ki m'i prant, si que ne pens a riens vivant fors k'a la bele au cler vis, aimmi ! sa blance gorgete plaisant, son menton vautis, sa frece bouce rïant, hi tous jors dist par samblant : "baisiés, baisiés moi, amis, toudis!" son nés bien fait a devis et si vair oel sourïant, larron d'ambler cuer d'amant, et si brun sourcil luisant m'ont navré d'un dart si enamoré, que bien croi que m'ocira. a dix, a haré, qi m'en garira? » II. « Bele Aielis par matin se leva, en une pré juër ala par deport et par douçour; for Ii menbre d'une amour k'enprise a, si grant piecha. en souspirant s'escrïa : "dieus, con vif a grant doulour, qant on mi bat nuit et jour pour celi qui mon cuer a! mais com plus mi batera ma mere, plus me fera penser folour."-» (XIIIe siècle). | Le motet fut ensuite une chanson purement profane, du genre des lais, des madrigaux et des rondeaux. Dans la partition chorale, la voix de haute-contre reçut aussi le nom de mottetus, parce que, chargée de fleurir le chant, elle avait plus de mouvement que les autres voix. Enfin, chez les modernes, le motet est une pièce de musique destinée à l'Église et composée sur des paroles latines prises en dehors de l'office, comme un psaume, une hymne, une antienne, un répons, ou quelque verset de la Bible. (A19). | |