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En lutherie, on désigne sont lenom de barre une pièce de bois collée à l'intérieur des instruments 'à cordes, sous la table supérieure, en suivant toute sa longueur, pour fortifier la partie de la caisse où s'exerce la pression du chevalet. Ses proportions sont essentielles à la qualité du son. Une barre trop faible fléchit sous le poids, et la sonorité s'amollit; une barre trop forte s'oppose à l'élasticité de la table et produit un durcissement du son. L'opération qui consiste à rebarrer d'anciens instruments est considérée comme extrêmement délicate. | ||
En notation musicale notation, on distingue plusieurs sortes de barres. Dans le chant liturgique, la barre marque la séparation des distinctions. Barre d'anticipation. Barre de continuité. Barre de liaison. Un même groupe de notes peut comporter l'emploi d'un nombre variable de barres de liaison. Barre de mesure. L'usage des barres de mesure s'établit au XVIe s. dans les morceaux notés en tablature de luth ou d'orgue, où l'on devait réduire en accords verticaux les harmonies produites par les jeux du contrepoint. On s'en servit ensuite pour faciliter la direction du choeur ou de l'ensemble instrumental, dans les ouvrages mis en partition, dont les parties séparées continuaient d'être copiées et imprimées sans barre. Le traité d'Agricola (1529) en offre un des premiers exemples, sous forme d'une portée unique de dix lignes contenant toutes les parties. En 1577, l'édition des madrigaux à quatre voix de Cyprien de Rore, mis en partition avec barre de mesure, constitue encore une exception. Mais, à peu d'années de là, la pratique du chant accompagné amène le triomphe de ce procédé commode, qui entraîna l'accentuation du temps fort et peu à peu l'obligation de la carrure. Les barres de mesure, introduites dans les rééditions de musique ancienne, en altèrent profondément le sens rythmique; il arrive que, par leur présence, un thème repris en imitation se trouve accentué différemment dans l'entrée de deux voix. On reproche aux barres de mesure d'obliger la phrase musicale à « se mouler sur le quadrillage des temps forts » et de conduire un grand nombre d'interprètes vers « une exécution mécanique ». Dans les traductions de notations anciennes, on a essayé d'introduire, au lieu de barres de mesure, des virgules (Adler), par des traits verticaux formés de points, par des interruptions produisant des « blancs » dans la portée (Emmanuel); on a proposé leur suppression, en principe, et leur placement aux seuls endroits nécessaires pour marquer les parties accentuées du discours musical (Lenormand). Une tentative de ce genre a été faite par Conus dans ses Problèmes de Rythme pour le piano. La barre, ainsi comprise, remplit le rôle des distinctions dans la notation du chant liturgique. Barre oblique. Chez les musiciens anglais du XVIIe s., la barre oblique, simple ou double, placée au-dessus ou au-dessous de la note, est un signe d'ornement et indique le mordant, l'appoggiature ou l'acciacatura; placée entre deux notes, elle commande leur liaison au moyen d'une note de passage ou de l'un de ces mêmes ornements; chez les luthistes et clavecinistes, elle sert ordinairement à prescrire l'arpègement; Pachelbel (1699) la place entre les deux portées pour indiquer l'arpègement successif des deux mains sur le clavier. Depuis le XVIIIe s., la barre oblique est un signe de répétition, qui a été décrit à l'article Abréviation. La petite barre oblique qui traverse un chiffre dans la notation d'un accord est un signe de diminution : l'accord de trois sons avec quinte diminuée se marque 5. Celle qui traverse la queue d'une petite note servant d'appogiature a pour effet de la rendre brève; c'est la « petite note barrée » des auteurs classiques. Barre de silence. Double barre. |
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