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La morale civique |
| La morale civique traite des devoirs de l'humain considéré comme membre d'un État ou citoyen. Un État, c'est une société organisée en vue de la justice et de l'utilité commune. Une société, c'est, d'une manière générale, un ensemble d'houmains unis par des rapports généraux et permanents. Plus ces rapports sont nombreux, importants et durables, plus la société est réelle. Par suite des progrès de la civilisation, l'humanité tout entière tend à ne plus former qu'une seule société, du moins au point de vue économique et scientifique; mais cette société universelle est plutôt idéale que réelle. La société la plus réelle est fondée sur une communauté d'origine, de territoire, de langue, de moeurs, d'intérêts, de souvenirs et de sentiments : c'est celle qu'on nomme une nation. Toute nation, libre et maîtresse d'elle-même, prend habituellement la forme d'un État. La nation, considérée comme attachée à un certain sol, et comme subsistant à travers les siècles malgré les générations qui se succèdent en elle, c'est la patrie. L'origine de la société. Tout d'abord, la société humaine n'est pas un fait sans analogue dans le monde : la plupart des animaux, surtout des animaux supérieurs, vivent aussi en société. Mais la société humaine n'est pas seulement l'oeuvre de la nature elle est aussi l'oeuvre de la volonté. En fait, tout humain naît et vit dans une société déjà constituée; mais, au regard de la raison, est-ce un devoir d'appartenir à une société, à un État? La raison morale de l'État. D'autre part, chaque personne a le droit d'exiger qu'on la respecte et par conséquent de défendre sa vie, sa liberté, sa conscience, sa propriété, etc.; mais, il est impossible qu'elle exerce directement ce droit, sauf les cas de force majeure. De plus, toute personne a le devoir de défendre les autres personnes quand elles sont menacées dans leur vie, leur honneur, leurs biens, etc. De là dérive l'obligation, pour des humains vivant en société, de se concerter en vue de la défense commune de leurs droits, et par conséquent l'obligation de constituer un État. A plus forte raison est-ce un devoir, pour celui qui naît et vit dans un État, de lui appartenir volontairement. Les fonctions de l'État. 1° Des fonctions de justice;En tant qu'il représente la justice, l'État assure à chaque citoyen la paisible jouissance de tous ses droits. En tant qu'il représente l'utilité publique, l'État pourvoit à certains intérêts généraux : facilité des communications par le moyen des routes, des canaux et des postes, développement de l'instruction, assistance publique, etc. Ces dernières fonctions pourraient à la rigueur être remplies L'État et le gouvernement. Il se compose de trois pouvoirs : pouvoir législatif, pouvoir exécutif, pouvoir judiciaire. Le premier fait les lois, le second en assure l'exécution, le troisième les applique aux circonstance particulières et punit ceux qui les enfreignent. Ces trois pouvoirs, naturellement distincts, et réclamant des capacités différentes, doivent être maintenus distincts dans la pratique. Le gouvernement en est le dépositaire, non le propriétaire. La souveraineté nationale. On appelle constitution la convention qui détermine le mode de formation et d'exercice des pouvoirs de l'État, principalement des pouvoirs législatif et exécutif. Dans certains États, la convention est tacite et non expresse : la coutume, la tradition y tiennent lieu de constitution. Même les constitutions écrites présupposent des conventions tacites. Telle est par exemple la loi des majorités, qui est un des principes les plus importants du droit politique. En vertu de cette loi, qui est censée admise à l'unanimité, l'avis de la majorité prévaut dans toutes les questions qui concernent l'État. Origine du gouvernement et de la loi. De même la loi n'est obligatoire qu'autant qu'elle est conforme à la justice et acceptée par la nation. Origine de la justice sociale. Par cela même l'individu renonce à se faire justice; on ne peut donc admettre la légitimité de la vendetta ou du duel. D'autre part, le droit de la société n'est pas un droit mystique d'expiation. Elle n'a pas mission de faire régner la vertu. Même en frappant les coupables, elle doit respecter en eux la dignité humaine et se reconnaître envers eux des devoirs non seulement de justice, mais encore de charité. Toute rigueur qui n'est pas strictement nécessaire à la défense du droit et de l'ordre social est illégitime. La justice n'est pas la vengeance. On voit par là combien le droit social de punir diffère du droit de punir qui appartient aux parents sur leurs enfants ou de celui que les croyances religieuses de l'humanité attribuent à Dieu sur les humains. Les devoirs des citoyens envers l'État. La loi, en effet, n'est pas l'oeuvre d'une volonté injuste ou arbitraire : elle est l'oeuvre de la nation qui exprime en elle, sous des formes plus ou moins particulières, sa volonté d'assurer à tous la justice. L'obéissance à la loi n'est donc pas une servitude : elle est la condition même de la liberté. Or la loi fondamentale, c'est la constitution dans laquelle se formule le pacte social. La méconnaître, la braver, conspirer contre elle, c'est travailler à la dissolution de l'État, à la ruine de la patrie. Le citoyen peut s'efforcer de la modifier, de l'améliorer par les voies légales; mais, tant qu'elle subsiste, il lui doit l'obéissance et le respect. Un pays où les partis mettraient sans cesse en question le pacte fondamental serait fortement fragilisé. L'éducation des enfants. L'impôt. Le vote. |
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