| Uppsala ou Upsala est une ville de Suède, située sur les deux rives de la Fyris ou Fyrisan, à 8 kilomètres en amont de l'embouchure de cette rivière dans la baie du Maelar, dite Ekoln, à 66 km de Stockholm; population : 187 500 habitants (2009). La ville actuelle, de construction assez régulière, sauf aux alentours de la cathédrale, se divise en quatre quartiers: à l'Est de la Fyris, sur la rive gauche, ceux de Kungsoengen et de Svartsboecken, bâtis sur un plan rectangulaire; à l'Ouest, sur la rive droite, ceux de Fjerdingen et de Luthagen, ce dernier, partie la plus récente de la ville, construite seulement à partir de 1870. Quatre ponts et deux passerelles de piétons traversent la rivière. Sur la rive droite s'élèvent la colline de sable (Upsala-asen) qui supporte le château et les éminences que couronnent la Bibliothèque et l'Université; en arrière de ces bâtiments, le Jardin botanique, le Parc de la bibliothèque (Karolinaparken), et le beau cimetière de la ville; en avant, à mi-côte, le cours dit Odinslund (Carré d'Odin), établi en 1760, avec un obélisque érigé le 6 novembre 1832 par Charles XIV Jean, à la mémoire de Gustave-Adolphe le Grand, à l'occasion du deux centième anniversaire de la mort du roi-héros; enfin, sur les bords de la rivière, la promenade favorite des Upsaliens, Stroemparterren (le Parterre du fleuve), avec une belle allée de 1 km longeant la Fyris. Parmi les monuments de la ville, le plus remarquable est la cathédrale, la plus considérable de Suède par ses dimensions (longueur intérieure : 107 m, largeur 45 m, haut. 27,30 m) comme aussi par les souvenirs historiques qui s'y rattachent; commencée vers 1200, achevée et inaugurée seulement en 1435, c'est un édifice de style gothique à trois nefs, de construction française; un des maîtres de l'oeuvre fut le tailleur de pierre Etienne de Bonneuil. L'église a été restaurée de 1885 à 1893, et ses 21 chapelles funéraires (tombeaux des Jagellon, de Gustave Vasa et ses trois femmes, des Oxenstierna, des Stenbock, de Linné, etc.) remises en leur état primitif; dans le trésor de la cathédrale, à citer surtout la précieuse châsse de saint Eric. Le vieux château remonte à la fin du règne de Gustave Vasa, à 1549, mais, après un incendie (1702), il a été reconstruit (1744-1762) sur les dessins de Harleman; les étages supérieurs sont inachevés. Les autres édifices de la ville sont : la Sainte-Trinité ou Eglise des paysans, appartenant à la communauté d'Upsala-campagne, église très ancienne, mais d'âge incertain, l'hôtel de ville (de 1888), et surtout l'Université (1879-1887) et ses dépendances : la Bibliothèque ou Carolina rediviva (appelée Carolina d'après Charles IX, restaurateur de l'Université, rediviva lors de la construction du bâtiment actuel par les soins de Charles XIV Jean en 1841), remaniée et agrandie en 1892, le Gustavianum, l'ancienne Université, élevée par Gustave-Adolphe en 1623, surmontée de sa coupole moscovite en 1662, achevé en 1688-1691, le Skytteanum, l'Observatoire (1853), l'hôpital académique (de 1867), les instituts de chimie (1859), d'anatomie (1850, agrandi 1884-1885), de pathologie (1867), de physiologie (1891), etc. ; il y faut joindre les maisons des « nations » ou groupes provinciaux; entre lesquels se répartissent les étudiants, dont quelques-unes ont de vastes et élégants édifices. L'Université d'Upsala. Avant tout cité savante, Upsala doit sa vieille et universelle renommée, comme aussi son importante actuelle, à son Université (Universitas regia upsaliensis), une des plus anciennes de l'Europe et la plus ancienne de la Scandinavie. Fondée en 1477, dotée en 1624 d'une fortune propre par la munificence de Gustave-Adolphe qui lui abandonna une partie de son patrimoine (d'où le nom d'Université gustavienne qu'elle porte encore), longtemps régie par les « constitutions » de 1626, naguère par les statuts de 1852, actuellement par ceux de 1876, complétés en 1894, elle comprend plusieurs facultés : théologie, droit, médecine, philosophie, etc., - celle de philosophie est divisée, depuis 1877 en deux sections : humanités, sciences mathématiques et naturelles. Upsala compte, en outre, de nombreux établissements d'enseignement public ou privé, dont le lycée ou « école cathédrale » remontant au Moyen âge. « Upsala », en vieux suédois Uppsalir (les Hautes Salles), fut primitivement le nom d'une localité située à 5 km au Nord de la ville actuelle, aujourd'hui simple village appelé, Gamla Upsala (la Vieille Upsala) : c'était un lieu d'assemblée, de marché et de sacrifices, siège du premier roi ou chef (hoefding) du pays de Svitiod, réputé surtout pour son temple païen (La Religion germanique), le sanctuaire le plus considérable de la contrée. Là fut d'abord installé, lors de l'introduction du christianisme, l'archevêché du royaume (1164), mais bientôt la vie s'en retira pour se concentrer vers le Sud, à Oestra Aros, port jusqu'alors sans importance, situé sur l'emplacement de l'Upsala actuelle, où la Fyris avait son embouchure. L'archevêché y fut transporté en 1273, et peu après le nom même d'Upsala passa à la nouvelle ville. Upsala fut le lieu de couronnement de la plupart des rois de Suède, depuis Magnus Ladulas (1276) jusqu'à Ulrique-Eléonore (1719), et le théâtre de maints événements historiques : plusieurs combats s'y livrèrent dans la guerre de l'indépendance menée par Gustave Vasa; un certain nombre de conseils, de diètes et de synodes s'y tinrent, dont les plus importants furent le synode d'Upsala de 1593, qui fixa les symboles et l'organisation de l'Eglise suédoise, et le riksdag de 1654, où la reine Christine abdiqua. C'est dans le vieux château qu'Eric XIV assassina les Sture. La ville fut, au cours des siècles, ravagée par de fréquents et violents incendies; celui de 1702 la réduisit presque en cendres. (G. Lévy-Ullmann). | |